« On va jouer pour lui »

Le capitaine Patrice Bernier tirera sa révérence dimanche au stade Saputo

Sous le regard de son beau-père, Patrice Bernier a terminé son mini-match en arborant un large sourire, hier midi. Après un dernier exercice devant le but, il est ensuite entré dans le Centre Nutrilait pour se livrer au petit jeu des entrevues individuelles.

Entre ce désir de savourer ces derniers instants et celui de répondre à la demande médiatique, la dernière semaine professionnelle du milieu québécois sera forcément particulière. Elle l’est d’autant plus que le dernier match de l’Impact, contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre dimanche, ne revêt aucun enjeu.

« On a tous à cœur de bien travailler pour Patrice. Le mot-clé, cette semaine, c’est Patrice, a résumé Laurent Ciman. Il a fait une grande carrière, c’est un grand homme sur le terrain comme en dehors, et on se doit d’être professionnels jusqu’au bout. On va jouer pour lui, tout simplement. »

Les hommages de ses coéquipiers ont démarré, hier, par l’entremise du défenseur belge, mais aussi d’Anthony Jackson-Hamel, qui est l’un des mieux placés pour comprendre la portée de Bernier. En faisant carrière en Europe pendant neuf ans, il a montré le chemin à suivre. En revenant à Montréal, en 2012, il s’est érigé en exemple pour les jeunes Québécois tout en devenant le visage de l’organisation.

« C’est quelqu’un qui a beaucoup de leadership, qui montre l’exemple, qui est toujours à son affaire, qui est là pour tout le monde et qui rassemble les troupes quand on en a besoin », a énuméré Jackson-Hamel.

« Il a été un modèle pour tous les jeunes joueurs québécois. Il a eu une grande carrière et il a été un excellent capitaine. »

— Anthony Jackson-Hamel

« Dans les moments où il doit être un peu plus ferme ou élever sa voix, il est capable de le faire dans le vestiaire, a ajouté l’entraîneur Mauro Biello. Mais il démontre plutôt par l’exemple. Il a 38 ans et il n’a pas raté un seul entraînement cette année. Oui, il faut qu’il gère sa charge de travail, mais il est là chaque jour dans le gymnase pour se préparer. C’est un exemple à suivre. »

Remplaçant à Toronto, dimanche, Bernier sera titulaire pour la toute dernière fois dans un stade Saputo qui n’aura d’yeux que pour lui. Sa sortie de scène n’a pas encore été totalement définie, mais le schéma habituel tend vers un remplacement dans les dernières minutes afin de recevoir les acclamations populaires. Par exemple, c’est de cette façon qu’Alessandro Nesta avait achevé sa parenthèse à Montréal, en 2013.

« Ça va être émotif, c’est sûr. Pendant une carrière, tu es programmé comme une machine et tu as ta routine quotidienne pour te préparer. Puis, tout à coup, ça se termine. Ce n’est pas facile, mais Pat est une personne intelligente qui saura s’adapter à ce qui s’en vient », a estimé Biello, qui n’a aucun doute sur les capacités de Bernier à se transformer en entraîneur dans l’avenir.

« Il a toujours été un étudiant de ce sport. C’est peut-être le chemin qu’il va envisager, et il va être capable de bien faire. »

Pas de séries pour finir

Bernier aurait bien troqué une sortie déterminée à l’avance, lors du dernier match de saison, contre l’incertitude qui accompagne les séries éliminatoires. Ciman a été le premier à regretter que son capitaine ne goûte pas aux séries pour la dernière fois.

« On est déçus et on s’en veut aussi parce qu’il le méritait. On est aussi déçus par rapport à nous-mêmes quand on voit le match qu’on a fait à Toronto [dimanche]. Si on avait fait ça plus tôt dans la saison, on n’en serait pas à parler de dernier match et d’absence de séries. On a failli à notre mission, maintenant, on doit bien finir pour Patrice. »

Revolution de la Nouvelle-Angleterre c. Impact, dimanche (16 h) au stade Saputo

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