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Vers un élargissement de l’aide médicale à mourir

Québec — La question n’est pas de savoir si le gouvernement Legault élargira l’aide médicale à mourir aux personnes inaptes, mais plutôt quand et comment.

C’est ce qu’a laissé entendre la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, au lendemain de la décision de la juge Hélène Di Salvo qui a envoyé Michel Cadotte derrière les barreaux pour deux ans moins un jour pour l’homicide involontaire de sa femme Jocelyne Lizotte. M. Cadotte disait avoir agi « par compassion », afin de mettre fin aux souffrances de sa femme atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Danielle McCann n’a pas voulu commenter le dossier précis de M. Cadotte. Elle a néanmoins souligné qu’« il [fallait] être sensible à ce que met en lumière cette situation-là et voir que, vraiment, nous devons avancer dans [le] dossier » de l’élargissement de l’aide médicale à mourir.

« Le Québec est rendu à se pencher sur cette question-là : comment nous allons le faire, à quel moment nous allons le faire. Ce sont évidemment avec les recommandations du groupe d’experts qu’on va travailler », a-t-elle expliqué. Créé il y a quelques mois, le comité doit remettre son rapport prochainement.

« C’est sûr qu’on entend beaucoup dans la population qu’on souhaite qu’on élargisse. On entend ça, et je pense qu’on ne peut pas le nier. Mais on ne va pas s’avancer davantage sans attendre les recommandations du groupe d’experts. »

Consultations publiques

Sans vouloir donner son opinion personnelle sur cet enjeu délicat, elle a fait valoir qu’à titre de ministre de la Santé, elle est « au service de la population » et que celle-ci « a des attentes par rapport à ce dossier ». « Nous avons une Commission sur les soins de fin de vie, des experts, et je dis à la population qu’on va s’occuper de ce dossier-là », a-t-elle ajouté lors d’une mêlée de presse. Elle a évoqué l’organisation prochaine de consultations publiques sur le sujet. « Ce sera un dossier majeur pour nous. »

En vertu d’une loi adoptée en 2014 sous les libéraux, mais d’abord déposée par le gouvernement Marois, une personne apte à donner son consentement, qui a une maladie incurable et qui est en fin de vie peut obtenir une aide médicale à mourir. Mais une personne souffrant d’alzheimer ou de démence qui se retrouve dans la même situation ne peut l’obtenir parce qu’elle est incapable d’exprimer son consentement.

En campagne électorale, la Coalition avenir Québec s’était engagée à tenir des consultations publiques pour qu’une personne puisse faire une demande anticipée d’aide médicale à mourir au cas où, un jour, elle deviendrait inconsciente de façon irréversible.

L’idée avait été étudiée et même recommandée par la commission Mourir dans la dignité, mais elle n’avait pas été retenue faute de consensus à l’époque.

Dans un rapport déposé en avril, la Commission sur les soins de fin de vie a recommandé « une réflexion collective sur l’élargissement de l’admissibilité de l’aide médicale à mourir ». Elle déplorait toutefois que des malades admissibles à l’aide médicale à mourir à l’heure actuelle ne la reçoivent pas ou se heurtent à des obstacles pour l’obtenir.

En 2017, le caquiste François Bonnardel avait plaidé pour un élargissement, livrant un témoignage poignant sur sa mère qui souffre d’alzheimer.

Enquête sur l’affaire Mark Norman

Le ministre de la Défense prêt à témoigner devant le Sénat

OTTAWA — Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, n’a pas d’objection à comparaître devant le comité de la défense du Sénat qui a voté mardi soir une motion visant à lancer une enquête sur l’affaire Mark Norman, haut gradé des Forces armées canadiennes qui a été accusé l’an dernier d’abus de confiance – une accusation qui a été suspendue le mois dernier par la Couronne fédérale, faute de preuves concluantes.

Alors que les premiers témoins pourraient être convoqués par le comité sénatorial dès la semaine prochaine, le ministre Sajjan a tenu à réitérer que le gouvernement Trudeau n’avait rien à se reprocher dans cette affaire, quoi qu’en disent les partis de l’opposition. Le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique accusent en effet le premier ministre Justin Trudeau d’ingérence politique dans cette saga judiciaire qui a fait grand bruit, notamment dans le Canada anglais, au cours des derniers mois.

Interrogé hier matin alors qu’il assistait à un salon sur la défense et la sécurité à Ottawa, M. Sajjan n’a pas voulu se prononcer sur l’avenir du vice-amiral Mark Norman, qui a exprimé le désir de réintégrer ses anciennes fonctions à la tête de la marine dès que possible. Le ministre de la Défense a affirmé que toute décision à cet égard serait prise par le chef d’état-major de la défense, le général Jonathan Vance.

Dans le cadre de son enquête, qui doit être terminée au plus tard le 20 juin, le comité du Sénat compte examiner les circonstances ayant mené la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à déposer des accusations criminelles contre le vice-amiral Mark Norman. Le comité tentera aussi de déterminer si d’autres individus ont joué un rôle dans cette affaire. Parmi les témoins que le comité veut entendre, il y a évidemment le principal intéressé, Mark Norman, et le général Jonathan Vance, entre autres témoins.

Il est toutefois loin d’être acquis que le vice-amiral acceptera de témoigner, en raison du devoir de réserve auquel il est toujours soumis en tant que membre des Forces armées canadiennes.

Un peu de lumière

Malgré tout, le député conservateur Pierre Paul-Hus estime que l’exercice que mènera le comité du Sénat peut servir à jeter un peu plus de lumière sur cette affaire.

« Je suis très heureux et très fier des sénateurs conservateurs qui ont réussi à avoir un vote favorable. La question est de savoir maintenant si le vice-amiral Norman va aller devant le comité. On le souhaite évidemment, et si c’est le cas, on souhaite qu’il soit en mesure de dire ce qu’il a à dire », a affirmé M. Paul-Hus.

Le jour de l’annonce de la suspension de l’accusation qui pesait contre lui, le vice-amiral avait d’ailleurs déclaré : « J’ai une histoire importante à raconter que les Canadiens vont entendre et ont besoin d’entendre. J’ai l’intention, au cours des prochains jours, de raconter cette histoire. »

Les députés conservateurs avaient tenté de confier au comité de la défense de la Chambre des communes le mandat de se pencher sur cette affaire, mais les députés libéraux, qui sont majoritaires au sein de ce comité, ont bloqué leur démarche.

La Chambre des communes a tout de même adopté une motion à l’unanimité pour présenter des excuses au vice-amiral le 14 mai. Le haut gradé des Forces armées canadiennes était soupçonné d’avoir divulgué des secrets d’État au chantier naval québécois Davie ainsi qu’à un journaliste dans le but d’influer sur les décisions du cabinet de Justin Trudeau dans l’attribution d’un contrat de près de 700 millions.

Mark Norman, qui a été suspendu de son poste de numéro deux des Forces armées canadiennes en janvier 2017 en raison de l’enquête de la GRC, a toujours nié avoir fait quoi que ce soit de répréhensible. Ses avocats ont plutôt affirmé que cette affaire était motivée par des considérations politiques.

— Avec La Presse canadienne

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La réalité virtuelle pour voir le REM avant tout le monde

La première impression frappante quand on entre dans une voiture du Réseau express métropolitain (REM), comme l’ont fait des centaines de curieux depuis quelques semaines, c’est la luminosité. Même l’avant, habituellement fermé par la cabine du chauffeur, est constitué d’une immense baie vitrée. Les bancs blancs et les barres d’appui vertes ajoutent à l’aspect étincelant.

Encore plus intéressant de voir les fameuses portes palières sur le quai des stations, qui correspondent très exactement aux entrées du train quand il s’immobilise.

Sauf qu’il n’existe encore aucun modèle en taille réelle de voiture du futur REM, qui ne sera mis en service qu’à partir de 2022. Aucune gare n’a encore été construite. Ceux qui les ont vues l’ont fait grâce à la réalité virtuelle, dans le cadre de l’exposition mobile Vivre le REM organisée par la Caisse de dépôt et placements du Québec (CDPQ). C’est dans les bureaux de l’organisme, dans le Vieux-Montréal, que La Presse a pu effectuer cette visite virtuelle hier, casque sur la tête. L’expérience est amusante et plutôt instructive, bien que la simulation par ordinateur puisse donner le tournis à certains.

Après Pointe-Claire et Saint-Laurent récemment, ce sera au tour de Pierrefonds-Roxboro le 5 juin, puis de Laval le 10 juin d’accueillir cette installation. L’horaire peut être consulté à l’adresse rem.info.

« On veut que les gens voient ce qu’est cette technologie de métro léger, où tout est automatisé, pensé en fonction de l’accessibilité universelle », dit Jean-Vincent Lacroix, porte-parole.

Même si on l’a lu dans les reportages consacrés au REM, la réalité virtuelle permet de mieux saisir certains détails, notamment l’absence de chauffeur pour ces trains totalement automatisés. Les poteaux et les barres d’appui de couleur voyante, les sièges de côté plutôt qu’alignés sont deux autres exemples des choix qui ont été faits pour le design.

Les voitures que les Montréalais pourront voir en réalité dans trois ans devraient essentiellement ressembler à celles qui ont été dessinées par ordinateur pour la réalité virtuelle, indique M. Lacroix. Même chose pour les gares, au toit de bois et aux fenêtres très présentes. « On montre un design générique, celui qui a été retenu. »

Surplus à Laval

Le maire Demers propose l’adoption d’une politique

Trois ans après la recommandation de la vérificatrice générale de Laval de faire preuve de transparence dans la gestion de l’excédent accumulé, l’administration du maire Marc Demers propose l’adoption d’une politique concernant cet enjeu. Le conseil municipal devra se prononcer mardi prochain. Comme le révélait La Presse mardi dernier, la marge de manœuvre à Laval s’élève à 555,2 millions. La situation est vertement critiquée par la deuxième opposition à l’hôtel de ville qui y voit un excès de prudence sans commune mesure avec le fardeau fiscal trop lourd des contribuables. Selon l’administration Demers, Laval bénéficie plutôt d’une position enviable. — Kathleen Lévesque, La Presse

Pont Samuel-De Champlain

La capsule temporelle prête pour son voyage

Des timbres, des photos, une clé BIXI : en tout, 22 objets ont été placés dans une capsule temporelle à insérer dans la structure du nouveau pont Samuel-De Champlain. La capsule a été scellée et protégée avec du ciment. À la fin de la vie utile du nouveau pont, les Montréalais de l’avenir étudieront peut-être ces vestiges avec curiosité.

— Texte : Janie Gosselin, photos : Martin Chamberland, La Presse

mort de la petite Rosalie gagnon

Le coroner ouvre une enquête publique

La coroner en chef du Québec a ordonné une enquête publique pour faire la lumière sur les causes et les circonstances de la mort de Rosalie Gagnon, cette fillette de 2 ans dont le corps avait été retrouvé dans un bac à ordures en avril 2018, à Québec. La coroner Géhane Kamel présidera l’enquête, assistée par le procureur aux enquêtes publiques Dave Kimpton. Les dates pour l’enquête publique n’ont pas encore été dévoilées et seront fixées après la fin de la préenquête. La mère de la fillette, Audrey Gagnon, a été accusée du meurtre non prémédité de sa fille. On ne connaît pas encore la date de son procès, mais les « modalités de l’enquête et des auditions seront établies conformément à la loi, en prenant soin de ne pas porter atteinte au processus judiciaire en cours dans cette affaire », a précisé le Bureau du coroner dans un communiqué. — Janie Gosselin, La Presse

Un cadre de Mozilla « choqué » par ce qu’Alexa a enregistré

Un responsable de la sécurité de l’entreprise web Mozilla a déclaré avoir été choqué que des enregistrements de sa famille aient été obtenus et conservés par l’assistant vocal Alexa, d’Amazon. Alan Davidson a indiqué que l’appareil Amazon Echo était un produit formidable, mais que lorsqu’il a récemment examiné ce que sa famille avait enregistré et stocké, il a constaté que cela comprenait des conversations entre ses enfants. Mark Ryland, responsable de la sécurité pour Amazon Web Services, a noté qu’Amazon explique très clairement que le consentement fait partie de l’expérience Alexa et que les clients peuvent supprimer les données collectées s’ils le souhaitent. MM. Davidson et Ryland témoignaient à Ottawa devant le Comité international sur les mégadonnées, la protection des renseignements personnels et la démocratie, qui inclut des politiciens du Canada, de la Grande-Bretagne et de plusieurs autres pays. — La Presse canadienne

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