COURIR COMME
UN CHEF

Rencontre avec un coureur passionné pour qui la course a tout changé.

La course qui change tout

Il y a deux ans, M.Mme s’installait à Outremont avec la ferme intention de plaire aux nez comme aux fins palais. Pari relevé ! Le nouveau venu s’est frayé une place de choix dans le paysage gourmand montréalais. Tout ça un peu beaucoup grâce à l’énergie et à l’inventivité de Stelio Perombelon, qui élabore ses menus au pas de course !

L’ingrédient de la réussite

Vous avez dirigé avec succès les cuisines du Leméac, de Les Chèvres, des Cons Servent et maintenant celles de M.Mme. Quel est votre ingrédient secret ?

J’ai toujours porté un regard nouveau sur la cuisine classique. Je la veux créative et locale avec, toujours, un petit edge d’avant-gardisme. Chez M.Mme, qui est à la fois un bar à vin et une table gastronomique, la nourriture n’est plus « accessoire » : on a créé un beau restaurant qui offre une quarantaine de vins au verre en tout temps. Ainsi, on respecte l’esprit du bar à vin, mais avec une cuisine recherchée.

Courir sa vie

Comme chef et copropriétaire, vous allez toujours par monts et par vaux. Qu’est-ce qui vous motive à courir même dans vos temps libres ?

La course est entrée dans ma vie il y a 7 ans. J’avais confié à une amie mon souhait de m’y mettre pour mes 40 ans. Elle m’a suggéré de m’entraîner avec son chum. Dès que j’ai commencé, en plein mois de janvier, j’ai aimé ça, moi qui détestais aller au gym ! J’avais trouvé ma passion. C’est un sport solitaire où on se mesure à soi-même. L’été suivant, je faisais mon premier demi-marathon – j’en ai plus de 15 à mon actif et je compte faire mon premier marathon cet automne.

Trouver l’équilibre

Vos journées sont très chargées, entre le resto et la famille. Comment parvenez-vous à concilier vos occupations avec la course ?

J’ai de jeunes enfants, une de 18 mois et une de 6 ans (mon aîné a 18 ans). Je me réveille encore la nuit. Malgré tout, j’arrive à faire de 4 à 5 sorties par semaine (50 km en moyenne) et 2 demi-marathons par année. Je cours surtout en matinée, une fois que les enfants sont à la garderie et à l’école. Je passe mes commandes et je pars courir une heure. Je calibre ma respiration, ma foulée, et je tombe en transe. J’élabore mes menus dans ma tête, je règle des situations et je prends de bonnes décisions. Je dois l’avouer : sans l’accord de ma conjointe, ce serait impossible pour moi de trouver ce temps.

Un petit supplément d’âme

Qu’est-ce que la course vous apporte de plus que les autres sports et qui vous plaît tant ?

Depuis que je cours, j’ai un mode de vie sain. Je ne prends plus de bière après le travail. Parce que le lendemain, je veux être en forme. J’ai changé mon alimentation et ma façon de cuisiner. J’intègre de nouveaux aliments dans mes plats, comme l’huile de caméline, riche en oméga 3. La course m’aide aussi à acquérir de l’endurance. J’apprends à vivre avec la « douleur » physique et mentale. Mais ce qui me plaît le plus, c’est le fait d’appartenir à un club de course. Avec le temps, j’ai noué de nouvelles amitiés. Lorsque j’ai ouvert M.Mme, un coureur a fait le lien : « Pourquoi tu ne nous as pas dit que c’était toi ? » Moi, je viens courir, pas parler de cuisine. Je veux profiter de cette belle énergie.

Les plus beaux parcours

Quels sont vos circuits favoris ?

Le sentier urbain le long du chemin de fer, sur des Carrières, dans Rosemont. C’est un endroit très photogénique, avec les cheminées d’incinération en toile de fond. Je pars de la rue D’Iberville, coin Masson, jusqu’à la rue Beaubien, à l’est du boulevard Saint-Laurent (une dizaine de kilomètres aller-retour). L’été, je grimpe le mont Royal. Ça monte sans arrêt, c’est dur pour le cardio, mais c’est payant. L’hiver, je cours dans le Jardin botanique. Les portes sont ouvertes, le chemin est bien dégagé, zen et peu fréquenté (boucle de 3 km).

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