Soccer

Pas de trêve en Premier League

Tandis que la quasi-totalité des championnats européens font relâche, la Premier League battra son plein au cours des 10 prochains jours. Cette période chargée débute ce matin avec les fameux matchs du Boxing Day dont l’origine remonte au XIXe siècle.

Une tradition lointaine

C’est en 1860, avec une victoire de Sheffield FC contre Hallam FC, que des équipes ont joué pour la première fois le lendemain de Noël. Pour la saison inaugurale du championnat en 1888-1889, il était donc logique que cette spécificité soit intégrée au calendrier. Pendant longtemps, les équipes jouaient deux matchs face au même adversaire le 25 et le 26 décembre. Au fil du temps, ce schéma, totalement illogique par rapport aux exigences du haut niveau, a disparu au profit d’une seule grande journée lors du Boxing Day. Un excellent digestif, en quelque sorte.

Pas de grosses affiches

La Premier League établit deux critères au moment de concocter les duels du Boxing Day. D’abord, il est très rare de voir un duel au sommet, du genre Manchester City-Chelsea, en ce lendemain de Noël. Ensuite, elle tente de minimiser les déplacements pour les équipes et les partisans. En moyenne, les huit clubs visiteurs ont parcouru 147 kilomètres cette année. Swansea, isolé géographiquement, devra avaler 322 kilomètres pour se rendre à Anfield Road (Liverpool). Seulement 57 kilomètres séparent Burnley d’Old Trafford, l’antre de Manchester United.

Huit matchs

Tottenham lance le bal, à 7 h 30 (heure de Montréal), en recevant Southampton à Wembley. Six matchs se jouent ensuite à 10 h avec, dans le lot, un intrigant Manchester United-Burnley. Auparavant, on connaissait Burnley en tant que club de Scott Arfield, milieu de terrain canadien. Cette année, on lui colle l’étiquette de bonne surprise des matchs aller. En l’emportant à Stoke, le 12 décembre, Burnley a même intégré le top 4 du championnat pour la première fois depuis mars 1975. Avec une masse salariale huit fois inférieure à celle des Red Devils, Burnley mise sur une défense de fer et le pragmatisme de son entraîneur Sean Dyche. « Bien jouer n’est positif que lorsque tu gagnes », a-t-il déjà dit. Finalement, Liverpool conclut cette journée de Premier League face à Swansea City, en position délicate au classement (12 h 30).

53 heures

Pas de répit pour Leicester City, qui jouera quatre matchs entre le 23 décembre et le 1er janvier. Selon les calculs de la BBC, les champions de 2015-2016 joueront toutes les 53 heures. Arsenal est l’équipe la plus avantagée sur le plan de la récupération avec un match toutes les 72 heures. Cela n’a pas échappé à Jose Mourinho (Manchester United) qui, de manière sarcastique, a souhaité un Joyeux Noël aux Gunners.

Peu de changements au classement

Il se dit que la période des Fêtes est capitale dans la lutte pour le titre. Avec autant de matchs en si peu de temps, les entraîneurs doivent posséder un effectif conséquent et effectuer une rotation astucieuse. Mais, dans les faits, la hiérarchie change-t-elle vraiment ? Lors des cinq dernières saisons, le leader n’a évolué que deux fois durant cette période. Dans tous les cas, le futur champion se retrouve sur le podium au début et à la fin des Fêtes. Vu le rythme affiché par Manchester City, cette année, on ne risque pas d’assister à une surprise de ce côté-là.

Des critiques

Le taux de remplissage des stades frôle les 100 % lors du Boxing Day et des autres matchs disputés durant les Fêtes. Cette absence de trêve est cependant de plus en plus décriée par les acteurs du soccer. À son arrivée à Liverpool, l’entraîneur allemand Jürgen Klopp avait ajouté sa voix à ceux qui estiment que cela nuit à la sélection anglaise lors des tournois internationaux. « Ils n’ont pas de pause pendant un an alors que c’est le cas pour toutes les autres équipes. Tu peux gagner, mais c’est bien plus difficile. » En novembre, son compatriote Emre Can a aussi rappelé avoir joué 10 matchs, l’hiver dernier, tandis que le championnat allemand faisait relâche.

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