Impact-Crew

Nouveau joueur désigné, même constat

Le match a commencé par une nouveauté, la première titularisation de Blerim Džemaili, mais il s’est terminé sur un constat bien familier pour l’Impact, hier au stade Saputo. Amorphe et fragile défensivement en première mi-temps, bien plus emballant par la suite, l’inconstant onze montréalais s’est incliné 3 à 2 devant le Crew de Columbus. Justin Meram a inscrit un tour du chapeau en profitant notamment du déséquilibre collectif de l’Impact dans le temps additionnel.

« Il manque cette constance pendant 90 minutes. On domine la deuxième demie, mais pourquoi ne pas le faire dès le début ? s’est interrogé Mauro Biello. […] Au début, on était lents, on n’a pas créé beaucoup et on donne deux buts. La mentalité doit changer et il faut trouver des solutions. On ne peut pas encaisser trois buts, à domicile, chaque fois. C’est inacceptable. »

De match en match, le même discours revient dans la bouche des membres de l’équipe : inconstance, faiblesse défensive dans le un contre un, difficulté à assurer des points au classement… En affichant ces lacunes déjà bien connues, l’Impact a d’ores et déjà raté sa mission de faire le plein de points lors de sa séquence de trois matchs à domicile. Et le répit que lui avait accordé son succès à Washington a vite volé en éclats contre un adversaire qui a bien ciblé ses soucis défensifs, notamment du côté gauche. 

Au-delà du changement de mentalité tant répété, il y a bien quelques points techniques à retenir. Et, en particulier, sur le choix tactique de Biello, qui, comme prévu, avait choisi de faire jouer Džemaili derrière l’attaquant dans un 4-2-3-1. Démonstration faite, hier, les qualités du Suisse n’y sont pas exploitées au maximum, tandis que l’entrée de Patrice Bernier, à la 46e minute, a apporté un peu de liant à l’équipe en 4-3-3. On ne voit pas comment Biello pourrait se passer de ce schéma et de la présence des deux hommes, dans des positions identiques, lors du prochain match contre les Timbers de Portland. En cas de retour de Marco Donadel, Hernán Bernadello n’a rien fait, hier, pour lancer le moindre débat.

« Ça va prendre un peu de temps avant que [Džemaili] connaisse ses coéquipiers, mais il est plus à l’aise dans un 4-3-3, a reconnu Biello. C’est ce qu’on a vu en deuxième demie alors qu’il a eu un peu plus de ballons. » 

« Pour les prochains matchs, il faut le trouver davantage pour qu’il mette en jeu les autres. [Hier] et après trois entraînements, c’était important qu’il s’intègre tout de suite. »

— Mauro Biello

« Ce qui a fait la différence, en deuxième mi-temps, c’est notre mentalité, a jugé Džemaili. Nous avons vite marqué ce premier but et nous avons ensuite égalisé. On a aussi eu des chances pour faire 3 à 2. […] On doit jouer comme ça avec le jeu en avant de nous. »

Nacho Piatti et Anthony Jackson-Hamel ont chacun inscrit leur quatrième but de la saison, durant une deuxième mi-temps qui a finalement réveillé les 17 508 spectateurs. L’attaquant québécois est toujours aussi efficace, avec un but marqué toutes les 34 minutes de jeu.

L’heure du réveil

La sanction est immédiate pour l’Impact, désormais en dernière place de l’Association de l’Est avec un petit rythme d’un point par match. Conséquence de cette inefficacité à domicile, un bel écart a commencé à se constituer avec quelques-uns des rivaux anticipés. Le moment était idéal pour commencer à s’élever au classement, hier, mais l’Impact se trouve plutôt avec une pile d’interrogations toujours plus grande. 

« Nous sommes meilleurs que ce que nous avons montré [hier] et nous l’avons prouvé à tellement de reprises, s’est désolé Dominic Oduro. Ce n’était pas assez bon et nous devons nous réveiller. Je ne dis pas que c’est le temps de paniquer, mais cette défaite est la sonnette d’alarme. » Et elle sonnera jusqu’à la visite des Timbers, samedi à 15 h.

Ils ont dit

« Je dois tout apprendre du soccer d’ici et je dois m’adapter. C’est ce que je veux faire. En Italie, c’est plus tactique et c’est quelque chose de différent ici. J’ai hâte de disputer le prochain match parce que nous avons eu une bonne réaction et qu’on a tout fait pour gagner le match. »

— Blerim Džemaili

« On veut toujours gagner à domicile, mais il faut savoir reconnaître les situations. On a comblé un déficit de 2 à 0, mais on n’est pas restés suffisamment équilibrés [en fin de match]. On a été un peu gourmands avec autant de gars qui attaquaient, puis ils nous ont fait mal avec une situation de trois contre deux, dans le temps additionnel. On aurait dû obtenir quelque chose de ce match, au moins un point. »

— Evan Bush

« Oui, il y a un peu de frustration parce qu’on a joué un très bon match contre DC United et qu’on voulait gagner ici, à la maison. Ça fait deux fois de suite qu’on perd [au stade Saputo]. Il faut travailler et gagner la semaine prochaine. »

— Nacho Piatti

« C’est décevant, mais il faut se regrouper et attaquer le prochain match. Je n’explique pas [les mauvais débuts de match]. C’est comme ça, il faut réagir et se focaliser sur le moment présent. On a bien réagi, en deuxième demie, et on a été capables d’aller chercher des buts. C’est décevant d’avoir pris ce troisième but. »

— Anthony Jackson-Hamel

« À la mi-temps, on perdait 2 à 0 et c’était important de faire un changement pour être un peu plus offensifs. Les deux joueurs au milieu [Bernardello et Adrián Arregui] ont eu quelques problèmes avec [Federico] Higuaín. Au niveau du ballon, on aurait aussi pu faire mieux pour aller davantage vers l’avant et essayer de jouer dans les pieds de Blerim, Nacho ou Ballou [Jean-Yves Tabla]. C’était un peu lent. »

— Mauro Biello

Propos recueillis par Pascal Milano, La Presse

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