Moments de parcs d’André Carpentier

Montréal sous les arbres

André Carpentier a de la suite dans les idées. Après les ruelles et les cafés de Montréal, l’écrivain publie un livre consacré aux parcs de la métropole. Fin observateur de la vie urbaine et des gens qui la composent, ce professeur de littérature à la retraite a jeté son dévolu sur ces espaces verts qui permettent aux Montréalais de respirer.

Lieu de rencontre, de jeu, de promenade, cocon vert où on se réfugie, le parc montréalais est un laboratoire inspirant pour André Carpentier, qui y a poursuivi son travail d’écriture.

« Après tout ce temps passé à espionner les gens et à boire du café, pas toujours bon d’ailleurs, je commençais à développer des aigreurs d’estomac, affirme l’écrivain, le sourire en coin. Ça m’a donné le goût de sortir, d’aller marcher. »

Ses pas l’ont mené dans les parcs, nombreux à travers la ville. Première observation : les saisons y sont très marquées. Le rythme du parc n’est pas le même en janvier qu’en juin : la lumière, les sons, les visiteurs. Tout est altéré par le moment de l’année.

« Le parc vit aussi au rythme de la journée. Le matin, c’est calme, on retrouve les retraités venus s’asseoir sur un banc et parler. Le parc s’anime en fin de journée à la sortie des classes, quand les enfants arrêtent au parc avant de rentrer à la maison, accompagnés de leurs parents. »

— André Carpentier

Montréal est riche de ses parcs, qui sont très différents d’un quartier à l’autre. André Carpentier affectionne particulièrement les petits parcs qui surgissent au détour d’une rue, dans le Centre-Sud. « On y trouve plein de petits parcs qui ont sans doute rempli un espace laissé vide par la démolition d’une maison, dit-il. C’est un lieu de passage, les gens s’arrêtent quelques minutes pour reprendre leur souffle. »

Moments d’émotion

Rien n’échappe à l’œil aiguisé d’André Carpentier. Un groupe de joueurs de pétanque qui bombent le torse, se sachant observés, une mère un peu trop protectrice qui retient son enfant, la confidence d’un gamin au moniteur d’une garderie, une petite fille qui console sa mère, effondrée sur un banc, le visage caché dans les mains… L’écrivain est un hypersensible qui a recueilli dans son carnet une multitude de moments furtifs qui font vibrer les parcs.

« Après avoir passé beaucoup de temps dans les cafés, je trouvais intéressant d’être à l’extérieur, entouré d’arbres et de verdure, note André Carpentier. Mais le parc demeure un espace délimité. J’ai besoin de bouger encore. Je sais que la prochaine étape, ce sera les trottoirs… »

Moments de parcs

André Carpentier

Boréal, 376 pages

Les parcs préférés d’André Carpentier

« Émotionnellement, je dirais que c’est le parc La Fontaine, car j’y allais avec mes parents quand j’étais petit. On pouvait aller au zoo, faire un tour de bateau. On s’habillait pour aller au parc La Fontaine… C’était une autre époque. Mes préférés demeurent toutefois les parcs riverains, en particulier le parc de l’Île-de-la-Visitation. Je l’ai beaucoup fréquenté, j’aime la vivacité de la rivière des Prairies. »

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