COVID-19

« C’est extrêmement virulent »

Une Québécoise qui a contracté la COVID-19 lors d’un voyage à Paris exhorte la population à suivre les recommandations du gouvernement

Myriam Landry se préparait à prendre son vol Paris-Montréal, mardi matin, lorsqu’elle a ressenti les premières manifestations de la COVID-19, contractée dans la capitale française.

Ce n’était pas une grande surprise : « Les amis qu’on voit beaucoup là-bas, dès dimanche, ont commencé à avoir des symptômes. Le lundi, ils n’étaient vraiment pas bien », a expliqué la Montréalaise hier soir, en entrevue avec La Presse. C’est donc avec un masque au visage qu’elle et son fils de 18 ans ont pris l’avion en direction de Montréal. 

Vendredi, les cas de Mme Landry et de son garçon se sont ajoutés au bilan dévoilé par François Legault et son état-major. Ils font partie des 139 Québécois (dont 31 Montréalais) qui ont subi un test positif à la COVID-19.

« Mercredi, ça n’allait vraiment pas bien : j’avais de la toux, de la fièvre et beaucoup de nausées. »

— Myriam Landry

« Ça varie, ça fluctue, ça change. Ce n’est pas comme une grippe où tu te sens grippée tout le temps », poursuit-elle. 

« Une toux très sèche, ça fait mal »

Après deux jours de fièvre modérée, de nausées persistantes et de quintes de toux, Myriam Landry se sentait mieux hier. « La toux vient par moments. C’est une toux très sèche, ça fait mal. Quand ça part, ça part, mais ce n’est pas constant », a-t-elle relaté en entrevue téléphonique, de son domicile. « Ce n’est pas comparable [à un rhume ou une grippe]. Ça n’a rien à voir. » Son fils a eu des symptômes plus légers, mais se sentait totalement épuisé hier. Leurs amis français ont eu des migraines intenses, en plus de la toux et de la fièvre.

Mme Landry et son garçon de 18 ans, qui travaillent tous deux dans le domaine artistique, sont normalement appelés à se rendre fréquemment en France. Mais pour les prochaines semaines, ils resteront bien immobiles dans leur maison de Montréal. « C’est hors de question qu’on sorte », a-t-elle assuré. Un nouveau test dans deux semaines devrait indiquer s’ils sont débarrassés du virus.

« Incroyablement contagieux »

Si Myriam Landry a accepté de témoigner de sa situation, c’est pour inciter les Québécois à prendre la situation au sérieux et à ne pas sous-estimer le coronavirus.

Les amis français de Mme Landry et son fils n’ont pas partagé de verre ou de fourchette, mais le virus n’a épargné personne parmi les cinq membres du groupe. Des repas en commun et la traditionnelle bise ont été suffisants pour propager la maladie. « Je n’en reviens pas », s’est exclamée la photographe de profession.

« C’est extrêmement virulent, a-t-elle continué en entrevue. C’est incroyablement contagieux et je comprends maintenant pourquoi tout est arrêté dans le monde. » Quand elle repense aux restaurants parisiens « où tout le monde est collé », elle n’a pas de mal à comprendre comment le virus peut s’être disséminé.

Mme Landry et son fils s’estiment chanceux d’avoir été frappés par des symptômes qui n’ont pas rendu nécessaire leur hospitalisation. Mais ils sont bien conscients que la situation pourrait être différente.

« Si la personne est en bonne santé, ça devrait quand même bien aller », a dit Mme Landry. Mais « faites attention aux personnes âgées ou malades, parce que ce sont elles qui peuvent avoir des complications ».

Pas d’appel

La petite histoire de Myriam Landry révèle la lenteur du processus de test.

« Mes symptômes sont apparus mardi matin, avant de prendre l’avion. Ils se sont amplifiés dans la soirée et encore mercredi », a-t-elle expliqué au bout du fil. « J’ai composé le numéro – qu’on nous a donné à l’aéroport – mercredi à 5 h. [Après trois heures d’attente], vers 8 h, l’infirmière m’a dit qu’on aurait un rendez-vous à l’Hôtel-Dieu. Elle nous a dit que ça pourrait prendre deux jours pour être rappelés. Mais là, on est vendredi, et ils ne nous ont jamais rappelés. »

Toutefois, mercredi, quelques heures après avoir composé le numéro d’information gouvernemental, Mme Landry a pris la situation en main parce qu’elle sentait son état se dégrader. « On habite pas loin de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont et on y est allés. On a été chanceux, on n’était que trois dans la pièce d’isolement. On a attendu trois heures, mais trois heures dans une urgence pour un test, ce n’est rien », a-t-elle dit.

C’est l’échantillon prélevé à cette occasion qui s’est révélé positif au coronavirus.

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