Enfants handicapés de 18 ans et plus

Québec réexaminera les mesures d’aide aux parents

Québec — Québec va réexaminer ses mesures d’aide destinées aux parents d’enfants handicapés lorsque ceux-ci ont 18 ans et plus. Mais il refuse pour le moment de garantir des sommes supplémentaires.

« On va travailler pour trouver une voie de passage. Mais ceci étant dit, ce ne sera pas une solution parfaite, parce que l’État, ce n’est pas un puits sans fond », a affirmé la ministre déléguée à la Réadaptation, Lucie Charlebois, en entrevue à La Presse, hier.

Quelques heures plus tôt, à l’Assemblée nationale, des parents d’enfants handicapés déclaraient qu’ils envisagent de recourir aux tribunaux pour que le soutien financier de l’État soit maintenu lorsque leur fille ou leur fils atteint l’âge adulte.

L’an dernier, Québec a annoncé un nouveau programme d’aide « pour enfant handicapé nécessitant des soins exceptionnels ». Le soutien financier s’élève à 11 000 $ par année. Or, des 3631 demandes reçues par l’État en date du 7 mai, 1000 ont été acceptées et 1185 ont été refusées. Les autres sont toujours en évaluation. L’aide prend fin lorsque l’enfant atteint la majorité.

« Il y a beaucoup de familles qui se sont réjouies quand le programme a été lancé, mais qui ont pleuré après, parce qu’il y en a vraiment beaucoup qui ont été refusées. […] Quand le nouveau programme a été mis en place, j’attendais ça avec impatience, puis quand j’ai vu que les 18 ans et plus étaient exclus, je me suis dit : il faut faire quelque chose », a affirmé Marie-France Beaudry, fondatrice de Parents pour toujours, lors d’une conférence de presse en compagnie du député caquiste François Paradis.

Comme les familles d’accueil

Parents pour toujours demande que le gouvernement reconnaisse « le travail des parents qui prennent soin de leur enfant malade ou handicapé d’âge majeur » et leur accorde le même statut et le même soutien qu’une famille d’accueil. Une pétition en ce sens, comprenant 6500 signatures, a été déposée à l’Assemblée nationale.

Accorder un tel statut à ces parents, « on ne peut pas faire ça », a dit la ministre Charlebois. En revanche, elle entend réexaminer les mesures d’aide existantes, message qu’elle a livré aux parents lors d’une rencontre au parlement. Quelques instants plus tôt, ils accusaient le gouvernement d’« indifférence totale » à leur égard.

« Le supplément pour enfant handicapé de moins de 18 ans, ça devient de l’aide sociale après 18 ans. Pourquoi ça ne suffit pas ? Je leur ai demandé de me l’exposer », a dit Mme Charlebois.

Une autre rencontre aura dans les prochains mois, lorsque ses fonctionnaires auront chiffré les mesures d’aide destinées aux mineurs et aux majeurs. La ministre cherche une « voie de passage ». Est-ce qu’il y aura des sous supplémentaires ? « Je ne peux pas vous dire, je n’ai pas encore les chiffres, je ne suis pas capable de m’appuyer sur rien », a-t-elle répondu.

Pour Marie-France Beaudry, « c’est une grosse aberration de voir que les familles d’accueil sont soutenues, mais pas les familles naturelles ».

« On ne veut pas faire pitié, on est ici parce qu’on est à bout, parce qu’on est fatigués de se battre, on a besoin d’aide, absolument. Je m’occupe de mon fils et je ne veux pas l’abandonner, mais c’est très difficile de se retrouver à l’aide sociale », a lancé cette mère chef de famille monoparentale.

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