Le Canadien

Non, Danault ne chômera pas !

Boston — Les joueurs du Canadien avaient toutes les raisons de sourire samedi après l’impressionnante victoire de 3-0 sur les Bruins de Boston. Et croyez-nous, il y en avait, des sourires.

Jesperi Kotkaniemi rigolait quand on a essayé de savoir ce que Brad Marchand avait bien pu lui dire, après que l’ado du Canadien est entré en collision avec David Pastrnak. « Il m’a demandé comment j’allais ! »

Claude Julien était plutôt détendu, ce qui n’est pas le cas de bien des entraîneurs lors des points de presse qui suivent immédiatement les matchs. Même Carey Price paraissait décontracté lors de sa rencontre avec les médias !

Mais Brendan Gallagher, lui, semblait déjà avoir mis la victoire derrière lui. « On a un calendrier difficile qui nous attend et on ne veut jamais revenir d’un voyage sans point », a-t-il dit.

On peut débattre de la notion de « calendrier difficile ». Le Tricolore dispute ses trois prochains matchs à domicile. D’abord, les Stars de Dallas, qui n’ont pas su profiter d’un début de saison majoritairement à domicile. Ensuite, les Capitals de Washington, qui n’ont rien cassé depuis qu’ils ont battu les Bruins par un touché en lever de rideau. Samedi, par contre, ce sera le Lightning de Tampa Bay, dont la fiche de 7-2-1 correspond aux attentes. Mais la possible absence de Victor Hedman affaiblirait l’équipe.

Peu importe les hauts et les bas de ces équipes, il y a une certitude pour la semaine à venir : Phillip Danault et ses compagnons de trio (Gallagher et Tomas Tatar) seront des hommes occupés. Ils doivent toujours affronter les meilleurs trios adverses, et il y a des trios pas trop vilains qui s’en viennent en ville.

Les Stars ont peut-être des problèmes de profondeur, mais leur premier trio peut gagner des matchs à lui seul. La présence d’Alexander Radulov est incertaine, mais Jamie Benn et Tyler Seguin seraient dangereux même en jouant avec un attaquant de la ligue EMF (ça, c’est la ligue de bière de certains représentants de La Presse).

À Washington, Alexander Ovechkin et Evgeny Kuznetsov comptent respectivement 14 et 15 points après 10 matchs. Et chez le Lightning, on dirait bien que Steven Stamkos (un but, quatre aides en dix matchs) est une bombe à retardement. Et puis il y a Nikita Kucherov au sein de l’autre trio offensif. Choisissez votre poison, comme disent les collègues anglophones.

Mission accomplie

Revenons à Gallagher. On le questionnait, samedi, sur le travail de Danault contre l’unité de Patrice Bergeron, Brad Marchand et David Pastrnak. Blanchir les Bruins, ça veut dire blanchir ce trio, qui est possiblement le meilleur de la LNH depuis maintenant 12 mois.

« Phil est un gars compétitif. Mais regardez notre calendrier jusqu’ici, on dirait qu’on affronte des joueurs de l’élite mondiale chaque soir ! »

— Brendan Gallagher

Gallagher soulève un autre point très juste. Sauf que lui, Danault et Tatar ont relevé ces défis avec panache jusqu’ici.

Attardons-nous sur le cas de Danault, puisqu’il est le centre de l’unité. Selon le site NaturalStatTrick, le Québécois a joué 140 minutes à cinq contre cinq cette saison, soit l’équivalent de sept périodes. Pendant ces 140 minutes, l’adversaire a seulement marqué trois buts, tandis que le CH en a inscrit sept. Voilà une statistique qui mérite d’être soulignée, quand on pense à la qualité de la compétition que Danault a affrontée. Des exemples ?

–  En deux matchs contre les Penguins de Pittsburgh, il a été opposé à Sidney Crosby pendant 16 minutes. Le Tricolore a marqué deux buts et en a accordé un seul pendant ces minutes.

–  Lors de la visite des Blues de St. Louis, Danault a joué huit minutes contre Vladimir Tarasenko, un des ailiers les plus dynamiques de la LNH. Les Blues n’ont pas marqué et ont obtenu un seul tir au but pendant ces huit minutes !

–  Johnny Gaudreau et Sean Monahan, les deux ténors de l’attaque des Flames de Calgary, ont joué sept minutes contre Danault. Pas de but là non plus.

Ajoutons à cela que Danault, Gallagher et Tatar forment le trio qui a pris le plus de mises en jeu en zone défensive chez le Canadien cette saison.

Discipline

À forces égales, le Tricolore a donc prouvé jusqu’ici qu’il peut tenir tête aux puissances de la LNH, notamment grâce à cette unité. Claude Julien devra simplement espérer que cette tendance se maintienne.

Par contre, les trois adversaires de la semaine sont classés parmi les 10 meilleures équipes de la LNH en avantage numérique. Et les Capitals sont carrément dans une autre galaxie, avec un taux de réussite de 37,1 %.

Les unités de désavantage numérique, une faiblesse des Montréalais cette saison, ont tenu le coup face aux explosifs Bruins, qui n’ont pas marqué en trois supériorités numériques. Le défi du Canadien en sera aussi un de discipline cette semaine.

Prochain match : Stars de Dallas c. Canadien, demain soir (19 h 30) au Centre Bell

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