Chronique

Encore 26 semaines des 4 Julie !

L’encre est maintenant sèche sur le contrat qui lie Julie Snyder à la chaîne V et son nouveau propriétaire, Bell Média. C’est donc confirmé : La semaine des 4 Julie reprendra les ondes en septembre et se poursuivra même jusqu’au printemps 2021.

La démone a signé pour l’animation de 104 émissions d’une heure, réparties sur 26 semaines. Le décor du talk-show restera le même, le noyau principal de collaborateurs ne bougera pas trop et le tapis roulant amènera encore les invités jusqu’au bureau scintillant de l’intervieweuse.

La roue humaine, le karaoqui, le concours de talent et le jeu « Êtes-vous plus intelligent que votre téléphone », tous ces éléments apparaîtront également au menu de La semaine des 4 Julie, du lundi au jeudi, toujours prévue à 21 h.

Plusieurs observateurs de la télé ont sourcillé quand V a logé son talk-show à 21 h, contre les costaudes séries de fiction de TVA et Radio-Canada. Au rayon des cotes d’écoute, ce fut éprouvant pour Julie Snyder les lundis et les mardis soir, où cartonnaient Fugueuse, Les pays d’en haut, Épidémie et 5e Rang.

« On a eu un vent de face et ça va faire du bien d’avoir un vent de dos. Et pour la première fois de ma carrière d’animatrice, je vais pouvoir recevoir l’exclu d’Occupation double les lundis soir, en direct. »

— Julie Snyder

Pour le bras droit de l’animatrice, Stéphane Laporte, « le talk-show, c’est de l’habitude. Notre retour va nous permettre d’entrer encore mieux dans l’agenda, la tête et le cœur des gens », note-t-il.

Évidemment, la forme de La semaine des 4 Julie se moulera aux règles sanitaires en vigueur en septembre. « Ça me manquait d’animer devant public. Mais le fait d’avoir mon petit bouton pour partir les applaudissements et de lire les commentaires sur les réseaux sociaux, j’avais quand même l’impression de parler directement aux gens », se remémore Julie Snyder.

Aux commandes de La semaine des 4 Julie, l’animatrice a appris, au fil des épisodes, à mieux jongler avec les contraintes de temps. « Il y a des entrevues où j’ai mal géré ça. Il n’y a pas de montage à La semaine des 4 Julie. Par exemple, quand j’ai reçu Patricia Paquin, je lui ai dit : “Bon, on est en direct, on n’a pas de temps à perdre, c’est quoi votre nouvelle vie à ton chum et toi ?” C’était raide. Mais j’avais peur d’ennuyer les téléspectateurs avec trop de mise en contexte », détaille Julie Snyder.

Entre Le poing J et La semaine des 4 Julie, la mère de deux ados constate que le rythme télévisuel s’est drôlement accéléré.

« Aujourd’hui, il faut être moderne dans les sujets, dans la facture visuelle et dans le format YouTube, qui est en clips. Il faut aller plus vite, tout en allant chercher autant de profondeur et d’originalité. »

— Julie Snyder

Même si « Julie Snyder est née pour faire le buzz », dit Stéphane Laporte, l’animatrice ressent autant de fierté pour un entretien avec les designers de Matières fécales que pour le coup monté – devenu viral – de Julien Lacroix, faussement en état d’ébriété. « Au moins deux fois par semaine, on reçoit des invités qui n’ont pas été vus dans d’autres émissions québécoises », rappelle celle qui a mené des entrevues dans le spa ou avec l’alligator de Villeray sur les cuisses.

La première saison de La semaine des 4 Julie a rallié une moyenne de 364 000 téléspectateurs, des chiffres qui battent la première année d’En mode Salvail (270 000) ainsi que sa dernière (320 000). Selon V, La semaine des 4 Julie a été l’émission la plus regardée sur la plateforme noovo.ca l’hiver dernier, coiffant même la populaire téléréalité L’amour est dans le pré.

Rafraîchissante série pour ados

C’est plein d’esprit, mordant et vraiment drôle. Cette comédie méconnue de Netflix s’appelle Never Have I Ever (Mes premières fois, en version française) et a été créée par Mindy Kaling, humoriste vedette de la sitcom The Mindy Project.

J’ai a-do-ré cette série ravissante, remplie de charme, de sensibilité et d’humour. Les 10 épisodes de 30 minutes se dévorent comme un petit pot de Ben & Jerry’s en pleine canicule.

On y suit une Indo-Américaine de 15 ans, Devi, super brillante, ultra-performante, sarcastique et perspicace, qui aspire à une vie normale d’ado, dans une banlieue californienne cossue. Avec la complicité de ses deux meilleures amies, Fabiola (fan de robotique) et Eleanor (passionnée de théâtre), Devi essaiera de se trouver un amoureux, tout en infiltrant les fêtes données par la clique des cool de l’école.

Typique et déjà vu, dites-vous ? Attendez. Never Have I Ever se sert de ce canevas usé pour aborder des sujets plus profonds comme l’attachement à sa culture d’origine, l’orientation sexuelle, le deuil, l’amitié féminine ou l’énorme pression que vivent les jeunes d’aujourd’hui.

Le plus marrant, c’est que la narration de la série est faite par l’ex-vedette du tennis John McEnroe, un as de la réplique assassine. Oui, il y a un lien entre le sportif américain et l’héroïne Devi que vous découvrirez au premier épisode.

McEnroe est hilarant dans ce rôle atypique, toujours sur le bord d’exploser, comme Devi d’ailleurs, une adolescente baveuse et frondeuse, que l’on n’arrive jamais à détester. Très hâte à la deuxième saison.

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