Techno

À chacun son appareil

Coup sur coup, cet automne, Apple, Motorola et Google, notamment, ont dévoilé de nouveaux téléphones dont la principale nouveauté était l’appareil photo. Mais là s’arrête la similitude entre les trois, car chacun de ces téléphones propose une façon unique de prendre des photos.

Apple double la mise

Avec son iPhone 7 Plus, Apple a pour ainsi dire doublé la mise : l’appareil est doté de deux appareils photo complets, logés côte à côte, à l’arrière de son boîtier. Ce qui les distingue, c’est leur longueur focale. Le premier a une longueur focale équivalente à celle d’un objectif 28 mm. Le second est plutôt équivalent à un objectif 56 mm. En mode photo et vidéo, ça produit un effet de zoom optique 2x, une caractéristique si rare qu’on compte sur les doigts d’une main les modèles de sans-fil qui la possèdent.

C’est pourtant tout un atout. « Une règle simple si on veut réaliser une belle photo, c’est d’utiliser le zoom numérique le moins possible », explique Jean-Pierre Lavoie, spécialisé dans la photographie immersive. Apple pousse plus loin l’utilisation de son appareil photo, ayant ajouté un mode portrait à son application Caméra qui utilise le deuxième objectif pour rendre l’arrière-plan flou. Une façon de reproduire l’effet de profondeur que l’objectif de plus longue focale d’un appareil photo traditionnel produit naturellement.

Google, un Pixel à la fois

Parce que les téléphones Android ont généralement mauvaise réputation en matière de photographie, Google a senti le besoin de hausser la barre, avec les Pixel et Pixel XL. Ils obtiennent un score de 89/100 au test DxOMark Mobile de la société française DxO Labs. À titre comparatif, le Galaxy S7 de Samsung a une cote de 88 et l’iPhone 7, de 86.

Qu’est-ce que signifie cette cote ? DxO Labs évalue la fidélité d’échantillons de photos prises à l’intérieur et à l’extérieur, et évalue la fidélité des couleurs et du contraste, le niveau de détails, de « bruit » (les points rouges et bleus qu’on voit sur certaines images) et de distorsion de chaque image. « DxO, c’est une référence, dit Dany Coulombe, professeur de photographie et journaliste photo chevronné. Ils évaluent la fidélité du résultat final. »

Ça ne tient pas compte du temps de réaction de l’appareil, de la rapidité de mise au point et d’autres facteurs plus subjectifs. Ni du zoom de l’appareil, numérique, ou du flash. « Sur un téléphone, le flash est plus approprié pour chercher ses clés dans le noir que pour prendre une photo », ajoute M. Coulombe. Le Pixel stocke par ailleurs une copie de toutes ses photos sur un serveur en nuage, sans frais.

Le 2-en-1 génial (mais coûteux) de Motorola

La marque américaine, désormais propriété du fabricant chinois Lenovo, mise gros sur sa stratégie de téléphones modulaires, comme le Moto Z : une galette Android ultramince à laquelle on greffe un périphérique précis, par magnétisme, qui fait mieux que s’il était encastré dans le boîtier du téléphone. Motorola appelle ces accessoires « Moto Mods », qui prennent des formes simples, pour le moment : batterie d’appoint, haut-parleur, projecteur de poche, appareil photo.

Du lot, c’est probablement ce dernier qui mérite le plus le coup d’œil. Il s’agit d’un objectif 10x avec flash au xénon conçu par la société Hasselblad, appelé « TrueZoom ». C’est, en quelque sorte, le meilleur des deux mondes : un appareil photo à zoom optique (4,5-45 mm) dont les réglages peuvent être ajustés manuellement (si on le désire), qui stocke ses clichés directement sur son téléphone, prêts à être retouchés puis publiés par la magie de l’internet mobile.

La combinaison a aussi ses défauts : la mise au point prend plus de temps et il est extrêmement difficile de réaliser des clichés nets avec une longue focale, sans utiliser un trépied. Et le prix combiné du téléphone et de son accessoire avoisine les 1000 $, somme pour laquelle on peut aisément acheter deux appareils séparés de bonne qualité… et le câble pour les connecter l’un à l’autre.

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