Rectificatif

Josée Néron

Dans notre numéro d’hier, nous avons écrit que Josée Néron, élue mairesse de Saguenay, était la « dauphine » de l’ex-maire Jean Tremblay. Au contraire, Mme Néron siégeait depuis 2013 comme conseillère de l’opposition au parti de M. Tremblay. Toutes nos excuses.

Entente de principe dans les CPE

Pas de grève aujourd’hui et demain

Une entente de principe a été conclue, hier, entre Québec et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN. Cette entente a provoqué l’annulation de la grève prévue dans plus de 400 centres de la petite enfance (CPE) de la province, aujourd’hui et demain. L’annonce a été faite hier soir par le ministre de la Famille, Luc Fortin, sur Twitter. « Bonne nouvelle pour les familles puisque la grève est annulée », a écrit le ministre. Dans un communiqué diffusé quelques minutes après, la CSN a indiqué que l’entente sera présentée aux délégués syndicaux le 14 novembre, mais que d’ici là, les détails ne seront pas dévoilés. Environ 11 000 travailleuses de CPE menaçaient de débrayer ce matin. Cette grève aurait affecté des milliers d’enfants au Québec.

— Jeiel Onel Mézil, La Presse

Actualités

Une vingtième super-clinique voit le jour

Une troisième super-clinique voit le jour en Montérégie, portant à 20 le nombre de ces établissements dans la province. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a annoncé hier que le Groupe de médecine de famille (GMF) Pierre-Boucher a obtenu le statut de super-clinique. Le ministre Barrette a souligné que la « transformation du réseau » passait par l’ouverture de ces super-cliniques « mieux adaptées aux besoins actuels des usagers ». Les patients qui se rendent à l’urgence de l’hôpital Pierre-Boucher – établissement voisin de la clinique – et qui sont classés au triage comme des cas légers (P4 et P5 dans le jargon hospitalier) sont désormais redirigés vers la super-clinique. Il s’agit d’une solution pour désengorger les urgences et ainsi permettre aux patients d’attendre moins longtemps, a expliqué le ministre de la Santé. Dans le cas de l’hôpital Pierre-Boucher, cela représente 8000 patients par année de moins aux urgences, évalue le ministre. — Caroline Touzin, La Presse

Procès de Tony Accurso

Collusion et corruption à son insu

Si les entreprises de Tony Accurso ont participé au système de collusion et de corruption mené à l’hôtel de ville de Laval, sous le règne de l’ancien maire Gilles Vaillancourt, c’est à son insu. Son avocat, Me Marc Labelle, a commencé hier la défense de son client qui a un procès devant jury au palais de justice de Laval. M. Accurso est accusé notamment de complot et de fraude. Selon Me Labelle, Tony Accurso s’occupait des orientations de son empire. Il volait, tel un avion, à 35 000 pieds dans les airs, loin des chantiers et des tracas quotidiens de ses entreprises, a expliqué Me Labelle. Le procès se poursuit toute la semaine. — Kathleen Lévesque, La Presse

Agressions sexuelles

Le SPVM ferme la ligne de dénonciation temporaire

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé, hier, la fermeture de sa ligne temporaire de dénonciation pour les crimes sexuels. Dans un communiqué, le SPVM a rappelé qu’il avait mis la ligne en place lorsque le mouvement avait pris « énormément d’ampleur » en octobre. Cependant, les policiers disent avoir constaté « une importante baisse » du nombre d’appels depuis une semaine, d’où la décision d’en cesser les activités. Depuis le 1er novembre, environ cinq appels par jour en moyenne ont été reçus alors que dans les jours précédents, il pouvait s’agir de 10 à 25 appels par jour, et bien plus avant. Au total, le SPVM a reçu pas moins de 463 appels entre le 19 octobre et le 6 novembre. Parmi les appels reçus, 98 ont mené à l’ouverture de dossiers d’agressions sexuelles, 10 appels étaient ce que les policiers qualifient d’« informations en lien avec des agressions sexuelles », et 34 dénonciations ont été transmises à d’autres corps policiers, puisque les actes reprochés n’avaient pas été commis à Montréal. 

— La Presse canadienne

Actualités

Démission du député libéral Denis Lemieux

Une autre élection complémentaire pointe à l’horizon sur la scène fédérale. Le député libéral Denis Lemieux a annoncé hier qu’il démissionnait de son poste, citant des raisons strictement personnelles. L’élu de Chicoutimi-Le Fjord a annoncé son départ en publiant une lettre sur sa page Facebook en matinée. Selon ce qu’a affirmé l’un de ses collaborateurs, Gilbert Savard, la famille de Denis Lemieux trouvait « très difficile » de « vivre autour d’un politicien, si on veut », sans toutefois fournir d’exemples précis des difficultés vécues. Le premier ministre Justin Trudeau a réagi à cette démission par l’entremise de Twitter. « Nos pensées accompagnent [Denis Lemieux], a-t-il écrit. Merci d’avoir servi la population de Chicoutimi-Le Fjord. Vous allez nous manquer. » 

— La Presse canadienne

Utilisation du fonds secret de la sq

Le procès de l’ancien grand patron Richard Deschesnes reprend

C’est en entendant par hasard la voix du directeur adjoint Steven Chabot dans le corridor de la direction des finances au quartier général de la Sûreté du Québec (SQ) qu’un lanceur d’alerte a levé le voile sur l’utilisation suspecte par trois hauts dirigeants de la SQ du Fonds de dépenses secrètes d’opérations en 2010.

« Aucun membre de l’état-major ne se déplace aux finances. Ç’a suscité ma curiosité », a raconté hier le témoin-clé de la Couronne au procès pour fraude, vol et abus de confiance de l’ancien grand patron de la SQ Richard Deschesnes et des ex-directeurs adjoints Steven Chabot et Alfred Tremblay. L’identité du lanceur d’alerte est protégée par une ordonnance de la cour. Le procès s’est amorcé en avril dernier, mais a repris hier après six mois de pause.

Le 17 mars 2010, Steven Chabot se rend au 10e étage du QG de la SQ à Montréal pour prendre une enveloppe contenant les deux chèques au cœur du procès. Intrigué par la présence du responsable des enquêtes de la SQ à son étage, le témoin obtient une photocopie des chèques. Celui de Steven Chabot s’élève à 167 931 $, alors que l’autre chèque, d’une somme similaire, est destiné à son collègue de l’état-major, Alfred Tremblay.

« J’en ai déduit que c’était un package pour le départ [à la retraite] de ces gens-là. Le montant reflétait sensiblement le salaire annuel de chacun d’eux. »

— Le lanceur d’alerte dont l’identité est protégée par une ordonnance de la cour

Il était alors bien connu que les deux hommes s’apprêtaient à prendre leur retraite. Ces sommes provenaient du fonds secret de la SQ, un fonds discrétionnaire confidentiel utilisé pour payer certaines dépenses d’enquêtes criminelles, comme le paiement d’un informateur.

Le lanceur d’alerte prévient aussitôt son supérieur. Le directeur général de l’époque, Richard Deschesnes, est alors mis au courant, mais indique à ces subalternes que ces dépenses ont été autorisées. Selon la thèse de la Couronne, les trois accusés ont utilisé le fonds secret pour éviter toute reddition de comptes sachant que ces dépenses extraordinaires n’auraient pas été autorisées par le Conseil du trésor.

Enquête criminelle

L’affaire reste sans suite pendant des mois. Puis, en octobre 2012, Mario Laprise remplace Richard Deschênes à la tête de la SQ. Le nouveau grand patron apprend le jour même que son prédécesseur a autorisé le versement de sommes importantes à ses deux anciens bras droits Steven Chabot et Alfred Tremblay, pour leur départ à la retraite. Une enquête criminelle est rapidement lancée par Mario Laprise, qui témoignera bientôt dans le procès.

Dans la foulée, le lanceur d’alerte informe la nouvelle haute direction que le consultant en relations de travail Denis Depelteau travaille toujours pour la SQ, sans être payé normalement. Cet ex-cadre du corps policier pilotait depuis des années les négociations patronales avec le syndicat. Or, son contrat n’avait pas pu être renouvelé en raison d’un litige avec le fisc.

Dans le procès pour fraude, vol et abus de confiance de l’ex-directeur adjoint Jean Audette, qui se déroule en parallèle au palais de justice de Montréal, Richard Deschesnes a admis le mois dernier avoir autorisé des paiements à Denis Depelteau à même le fonds des dépenses spéciales d’opérations.

« Il y a une décision à prendre, c’est une décision du directeur général, je suis le directeur général [à cette époque]. Monsieur le juge, j’ai pris la décision », avait déclaré M. Deschesnes à la cour. Précisons que Richard Deschesnes ne fait face à aucune accusation pour les sommes versées à Denis Depelteau.

Le témoin poursuit son témoignage demain.

— Louis-Samuel Perron, La Presse

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