Séries LNH  Lightning–Canadien

Pateryn « y est finalement arrivé », estime Bergevin

Le repêchage de 2008 et les jours qui l’ont suivi sont flous dans l’esprit de Greg Pateryn. Il se souvient d’avoir été le choix de cinquième tour des Maple Leafs de Toronto, d’être passé au Canadien à peine 10 jours plus tard… Mais il se souvient surtout de l’Université du Michigan, où on lui a abondamment parlé de Mikhail Grabovski, que le Tricolore avait cédé pour ses services.

« Il y a une année où Grabovski marquait constamment et à l’université, mon colocataire se moquait de moi en disant qu’il avait hérité des restants », raconte le défenseur de 24 ans.

Même si c’était l’époque de Bob Gainey, le Tricolore voyait déjà quelque chose en lui. Trevor Timmins l’avait invité aux tests combinés (combine) de l’organisation avant le repêchage et l’organisation l’avait assurément sur son écran radar.

À l’époque, Leafs et Canadien avaient entamé le dialogue dans la foulée des négociations entourant les droits exclusifs de négociation avec Mats Sundin. Grabovski voulait quitter Montréal, jugeant qu’il n’était pas suffisamment utilisé, et menaçait de partir pour l’Europe. En fin de compte, le CH l’a expédié dans la Ville Reine pour mettre la main sur un défenseur qu’il convoitait et sur un choix de deuxième tour qui a beaucoup voyagé ensuite (voir encadré plus bas).

« Greg a peut-être pris un peu plus de temps à se développer, mais il est en voie de devenir un joueur de la Ligue nationale en bonne et due forme », soutient le défenseur Mac Bennett, qui a côtoyé Pateryn avec les Wolverines du Michigan, puis cette saison avec les Bulldogs de Hamilton.

« À l’extérieur de la glace, il n’a pas changé. Par sa façon de se préparer et son sérieux, c’est le même bon vieux Greg Pateryn. Mais sur la glace, je vois une version plus complète du joueur qu’il était. »

— Mac Bennett, son coéquipier à l’Université du Michigan et avec les Bulldogs de Hamilton

« Il a toujours eu un tir puissant, mais il le contrôle beaucoup mieux qu’à l’époque. Avant, il savait plus ou moins où ce tir-là s’en allait. Mais l’an dernier, avec tous ces buts qu’il a marqués à Hamilton [15], on a pu voir qu’il l’avait raffiné.

« Avant on voyait sa ténacité par-ci, sa façon de bouger la rondelle par-là, et parfois, on voyait toutes les composantes mises ensemble. Maintenant, on voit toutes ses qualités ressortir sur une base régulière. »

PARFOIS, PEU, C’EST MIEUX

Quand on parle des jeunes défenseurs de l’organisation à Marc Bergevin, le DG s’applique à toujours coller le nom de Greg Pateryn à ceux de Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi. Ce n’est pas un moindre espoir à ses yeux.

« J’ai toujours cru en ce jeune-là, a indiqué Bergevin avant le début de la série face au Lightning de Tampa Bay. Je le voyais évoluer à Hamilton et j’attendais toujours qu’il atteigne le palier suivant. Je pense qu’il y est finalement arrivé. Il joue avec beaucoup de confiance. C’est un gros bonhomme qui joue pesant. Quand il bouge, il prend beaucoup de place et il garde son jeu simple.

« Jusqu’à maintenant, il fait vraiment un travail exceptionnel. »

Certes, il y a eu ce fâcheux revirement qui a mené au but de Nikita Kucherov en double prolongation dans le premier match face au Lightning. Mais de façon plus générale, Pateryn est parvenu cette saison à supplanter des vétérans et à profiter de la saison malchanceuse de Tinordi pour s’établir comme principale solution de rechange à la ligne bleue du CH. Il s’est approprié le rôle de septième défenseur et joue de façon régulière en attendant le retour au jeu de Beaulieu.

Belle progression pour un jeune qui, au camp d’entraînement, laissait encore voir sa nervosité.

« Entre le joueur que j’étais au camp et celui que je suis aujourd’hui, c’est le jour et la nuit. J’ai appris ma leçon de ne pas en faire trop et de simplifier mon jeu. »

— Greg Pateryn

« Je dois chercher à gagner la confiance des entraîneurs et non à provoquer quelque chose à chacune de mes présences. Parfois, dans cette ligue, peu, c’est mieux », nous a confié Pateryn.

« J’avais de la misère avec ça au camp d’entraînement. Je ressentais ce besoin de me démarquer et de récolter des points en raison de la saison que j’avais connue l’année précédente. Mais à mesure que l’année a progressé, j’ai réalisé que le fait de ne pas me faire remarquer pouvait être aussi bon que de me faire remarquer. »

À MÊME D’ÊTRE APPRÉCIÉ

Les 15 buts de Pateryn, l’an dernier à Hamilton, ne sont pas vraiment le reflet du défenseur qu’il est appelé à devenir. À l’échelle de la LNH, il faut s’attendre à ce qu’il soit surtout un défenseur défensif.

« À mesure qu’on monte de niveau, les options se referment de plus en plus vite devant nous, rappelle Bergevin. Il faut prendre des décisions rapides et bouger la rondelle au lieu d’attendre d’avoir un meilleur jeu. Je crois qu’il a compris cela. »

Pateryn avait à Hamilton deux entraîneurs (Sylvain Lefebvre et Donald Dufresne) qui sont d’anciens défenseurs de la LNH. Et son grand patron a lui-même eu une carrière de 20 ans en tant qu’arrière à caractère défensif.

Bref, ses supérieurs sont capables d’apprécier pleinement sa contribution.

« On peut penser que lorsqu’on est un défenseur défensif, c’est plus difficile d’attirer l’attention des entraîneurs, alors que parfois, c’est en plein ce qu’ils recherchent, note Pateryn. Quand je parle à Marc, il souligne les aspects de mon jeu sur lesquels je dois mettre l’accent. C’est rassurant de savoir qu’il voit ce que je suis en mesure de faire et qu’il me perçoit positivement. »

Un choix qui fait du chemin

En plus de Greg Pateryn, le Canadien a obtenu un choix de deuxième tour au repêchage de 2010 dans la transaction impliquant Mikhail Grabovski. Il a beaucoup voyagé depuis. Et il a été mêlé à de grands noms !

3 JUILLET 2008

De Toronto à Montréal en compagnie de Greg Pateryn en retour de Mikhail Grabovski

12 SEPTEMBRE 2008

De Montréal à Chicago en retour de Robert Lang

5 SEPTEMBRE 2009

De Chicago à Toronto en retour d’un choix de deuxième tour en 2011 (Brandon Saad) et d’un choix de troisième tour en 2011 (Michael Paliotta)

18 SEPTEMBRE 2009

De Toronto à Boston avec un choix de premier tour en 2010 (Tyler Seguin) et un premier choix en 2011 (Dougie Hamilton) en retour de Phil Kessel

26 JUIN 2010

Les Bruins repêchent Jared Knight au deuxième tour

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