ANTOINE DUCHESNE

Sur la vague du Tour d’Espagne

Antoine Duchesne continue de rouler tous les jours depuis la fin du Tour d’Espagne, dimanche. Une heure, une heure et demie tranquille. Après avoir franchi près de 4000 kilomètres en trois semaines, il n’y a pas de risque à prendre.

« Je ne peux pas me permettre d’arrêter. Je ne sais pas comment le corps va réagir la journée où je ne le fais pas rouler », a expliqué Duchesne, revenu à Montréal mardi.

Sélectionné pour la course sur route des Championnats du monde de Richmond, le 27 septembre, le cycliste de 24 ans espère surfer sur la vague de la Vuelta, qu’il a conclue au 138e rang dimanche à Madrid.

« Si tout se passe comme prévu, ce que je viens de faire va beaucoup m’aider pour avoir le fond et la caisse en fin de course, a-t-il dit. Sur 265 bornes, c’est ça qui fait la différence. Ce sera à mon avantage. »

Duchesne se félicite de la façon dont il se remet de ce premier grand tour, disputé dans la chaleur et sur un parcours très accidenté. « C’était le grand questionnement, a souligné le porte-couleurs d’Europcar. J’ai prouvé que j’avais ma place, que j’étais capable de passer au travers. J’étais encore bien dans la dernière semaine. J’ai fait un bon chrono après 17 jours [64e]. Ça a montré que je récupère bien. »

DE GRANDES SENSATIONS

Hormis une échappée « qui servait un peu à rien » dans la première semaine, le natif de Saguenay n’a jamais été en mesure de se glisser dans le bon wagon malgré plusieurs efforts en ce sens.

« J’essayais de prendre l’échappée, mais chaque jour, ça prenait 70 kilomètres avant qu’elle parte. Il fallait être et fort et chanceux pour lire laquelle allait être la bonne. »

« Je n’ai rien fait d’extraordinaire, mais j’ai bien fait ma job. Jusqu’à la fin, les gars étaient vraiment contents du travail que je faisais. »

— Antoine Duchesne

Sur la feuille de résultats, rien ne paraît, mais Duchesne a vécu ses plus grandes sensations à la 10e étape, veille de la première journée de repos. Par un fort vent de côté, toute l’équipe Europcar s’est mise de la partie pour revenir sur une grosse échappée.

« Ça a roulé à 50-55 toute la journée, a-t-il raconté. On était tous là, devant. Pierre Rolland et moi, on n’arrêtait pas de frotter à travers les autres grosses équipes. Avant le dernier col, sur la côte à Valence, c’est moi qui amenais le peloton à côté des Movistar, avec tous les gars dans la roue. [Romain Sicard] a attaqué avant le dernier col. C’était cool comme course. En revenant dans le bus, tous les gars étaient motivés. »

EFFECTIF RÉDUIT

Pour quelques membres de la formation vendéenne, il s’agissait d’une dernière course ensemble. Mardi, le directeur Jean-René Bernaudeau a annoncé l’arrivée d’un nouveau commanditaire principal, Direct Énergie, en remplacement d’Europcar. Rolland (Cannondale-Garmin) et Cyril Gautier (AG2R La Mondiale) avaient déjà quitté le bateau.

Direct Énergie demeurera en division pro continentale, mais son effectif se réduira d’une demi-douzaine de coureurs. Duchesne, qui termine un contrat néo-pro, a bon espoir de garder sa place.

« Pour le moment, c’est encore incertain, mais tout devrait bien se passer, a-t-il indiqué. J’en saurai plus au cours des prochains jours. Jean-René a encore des choses à gérer sur le plan budgétaire. »

En attendant une bonne nouvelle, Duchesne reprendra le collier à la Classique des Appalaches, samedi, dans la région de Victoriaville. L’organisation de cette nouvelle épreuve a eu du mal à générer des inscriptions.

« C’est dommage parce que c’est une course qui pourrait avoir un bel avenir », a dit celui qui figurera parmi les favoris avec Michael Woods, son futur coéquipier aux Mondiaux. « Je suis vraiment content de pouvoir y aller et j’encourage les gens à venir me rejoindre. »

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