CES ALIMENTS D’ANTAN

LE COLA KIK

Fabriqué dans une usine installée au 1387, rue Villeray, à Montréal en 1926, le cola Kik gagne le cœur des Québécois malgré la concurrence des géants américains Pepsi et Coca-Cola. La boisson gazeuse est deux fois moins chère que le Coke. De plus, elle est offerte dans des bouteilles uniques sur le marché d’une pinte, ce qui en fait le choix des familles ouvrières. Ses publicités, en français, sont partout : « Chez moi on préfère Kik aux colas plus chers ! », affirme le hockeyeur Henri Richard dans l’une d’elles. Même si le Kik a disparu des frigos au début des années 80, la marque possède aujourd’hui une page Facebook. Certains cherchent à y vendre ou à y acheter de vieilles bouteilles, des traîneaux pour enfants et des affiches arborant le logo du Kik cola.

Vous avez goûté à …

Chaque année, des dizaines de nouveaux aliments sont mis en marché, tandis que d’autres disparaissent, inéluctablement. Parfois dans l’indifférence, parfois dans la désolation. Des décennies plus tard, certains provoquent encore un sentiment de nostalgie. En voici quelques-uns.

Aliments d’antan

DES CHIPS

ET UN COLA FIESTA

Au rayon des croustilles, il n’y a pas que la marque Dulac qui ait disparu. Certains se souviendront d’avoir mangé des Maple Leaf, des Duchesse et des Fiesta (dont l’usine était située au 5445, avenue Louis-Hébert, près de la rue Masson). Les disparitions ont été encore plus nombreuses du côté des « liqueurs douces », comme on les appelait à l’époque. À une certaine époque, les Québécois pouvaient généralement compter sur un fabricant local. Et sur la livraison à domicile (parfois par le laitier), qui a cessé dans les années 80. Les plus âgés se rappelleront les boissons gazeuses Denis (6314, rue De Lanaudière, à Montréal), St-Isidore, Suncrest, Kébec Cola, Fortier et Leclerc & Houde (de Jonquière). Kiri, de Saint-Félix-de-Valois, a acquis les marques Lucky One, Fiesta, Snow White et Maxi, en plus de fabriquer ses boissons homonymes jusqu’à sa faillite en 2011.

Aliments d’antan

LES CROUSTILLES DULAC

Pour Harmonia Hallé, veuve de Viateur Dulac, les patates pouvaient servir à autre chose qu’à nourrir les enfants au sens propre. En 1948, la Beauceronne commence donc à vendre des croustilles qu’elle cuit et emballe à la main. L’entreprise connaît une forte croissance, les entrepôts se multiplient dans la province, le parc de camions grossit. En 1965, une nouvelle usine de « patates chips » est construite à Lauzon, près de Lévis. Quatre ans plus tard, les installations de Sainte-Marie ferment. Et, coup de théâtre en 1970, Dulac Potato Chips passe aux mains du géant Frito Lay, filiale de Pepsi Co. La marque Dulac disparaîtra, mais il est encore possible de se procurer les boîtes en métal dans lesquelles étaient vendues les croustilles de Mme Dulac sur l’internet.

Aliments d’antan

LES JUS FBI

Dans le secteur du jus, Lassonde a déjà eu un concurrent québécois de taille : Les Marques FBI ltée. Aujourd’hui, Lassonde est un géant au vaste portefeuille de marques (Oasis, Rougemont, Allen’s), tandis que FBI a sombré dans l’oubli. Au début des années 90, sa technologie brevetée Pop Pak était pourtant prometteuse. D’ailleurs, dans ses publicités, FBI vantait ses contenants qui n’avaient pas besoin de réfrigération et dont le bec verseur « facile à ouvrir et fermer » était unique sur le marché. Certains se rappelleront que FBI a aussi vendu son jus dans des bouteilles de verre que les laitiers livraient à domicile. Le nom FBI suscitait évidemment la curiosité, alors qu’il signifiait simplement Fisher Beverage Inc. La famille Fisher, propriétaire de l’entreprise, a fermé son usine de Saint-Hilaire à l’automne 1994, incapable de tirer son épingle du jeu devant la percée du jus d’orange réfrigéré Tropicana. Vétuste, l’installation aurait nécessité un investissement de 3,5 millions de dollars, avaient alors expliqué ses propriétaires.

Aliments d’antan

LES MINI-SIPS DE PERRETTE

Toute une génération se souvient de ces petits sacs de « jus » qu’il fallait percer avec la paille chez Perrette. Selon une page Facebook consacrée au produit, il y avait quatre parfums portant des noms dignes de totems scouts : Kangourou boxeur (punch aux fruits), Ours malin (limonade), Lion féroce (orange) et Grand Méchant Loup (raisin). Les internautes y soulignent aussi que les Mini-Sips étaient imperméables à l’inflation : leur prix est toujours resté figé à 10 cents ! Lorsque les dépanneurs Perrette ont été acquis par Couche-Tard en 1994, la vente des Mini-Sips a cessé. Car au même moment, le propriétaire de Perrette a vendu l’entreprise qui fabriquait les sacs de jus à Sealtest, qui n’a pas poursuivi leur production.

Aliments d’antan

LES POUDINGS ET YOGOURTS LAURA SECORD

Ils ont tellement fait chanter les p’tits Simard que même s’ils ne sont plus vendus depuis des lustres, on a l’impression que les poudings Laura Secord existent encore. Plus d’une génération se souvient de la chanson interprétée par la famille Simard, tellement heureuse à l’idée de savourer un pouding. Au milieu des années 80, les poudings sont rebaptisés « Moments Magiques », mais ils conservent la même porte-parole, Nathalie Simard, qui en fera la promotion au moins jusqu’en 1988. Laura Secord avait aussi tenté sa chance au rayon des yogourts, comme en témoignent certaines publicités encore accessibles sur YouTube. Kraft a cessé de produire les poudings en 1992.

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