COVID-19

« On a oublié les adolescents »

Ils sont à la maison depuis deux mois, « dans un flou » scolaire. Avons-nous laissé tomber les élèves du secondaire, privés d’école et d’évaluations jusqu’en septembre ? Des experts et des parents pensent que oui. Dans le Grand Montréal, les enfants du primaire voient eux aussi leur développement compromis, dénoncent les pédiatres.

COVID-19

La crainte d’une « génération COVID-19 »

Les adolescents de toute la province sont à la maison depuis deux mois. Contrairement à la plupart des enfants du primaire, ils doivent se passer d’un retour physique en classe. Les avons-nous abandonnés à leur sort ? Nombreux sont ceux qui pensent que oui et qui en appellent à des mesures rapides pour remettre ces élèves sur les rails.

Jonathan St-Pierre enseigne au secondaire public à Rouyn-Noranda depuis bientôt 12 ans. Il déplore le traitement qu’on a réservé aux adolescents depuis le début de la crise. « On les a laissés tomber, on les a négligés, on les a laissés pour compte. J’ai peur pour l’année prochaine », dit l’enseignant.

Il se demande pourquoi on n’a pas commencé l’école à la maison dès la mi-mars plutôt que de laisser les élèves du secondaire « dans un flou ».

« On leur a dit : “L’année est terminée, il n’y aura pas d’évaluations, vous êtes en vacances.” Ensuite on a dit : “L’école sera à la maison, ça va être obligatoire, mais vous ne serez pas évalués.” Au lieu de ne rien faire, ils sont allés travailler et là, on les traite d’irresponsables parce qu’ils n’ont pas attendu le retour de l’école en ligne », dit celui qui donne le cours Monde contemporain aux élèves de cinquième secondaire.

Professeure de psychologie à l’Université McGill, Bärbel Knäuper a récemment dénoncé le sort réservé aux élèves du secondaire dans une lettre ouverte qu’elle a cosignée dans Le Devoir. Elle trouve « insensé » que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, ait longtemps dit qu’il n’y aurait pas de nouveaux apprentissages d’ici la fin de l’année scolaire. On envoie ainsi le message aux élèves que bien qu’ils ne soient pas en classe, ils ne manquent rien.

« N’a-t-on rien à enseigner ? On n’encourage pas les jeunes Québécois à apprendre quelque chose de nouveau ? On dit que ce n’est pas important ? », demande Bärbel Knäuper.

lien rompu

Croisé lundi dans une école primaire de Sorel-Tracy où il avait été appelé en renfort dans une classe de deuxième année, Guillaume Gauthier se désolait d’avoir laissé ses élèves du secondaire en plan.

« Je suis tuteur de certains élèves, je communiquais avec eux. J’aimerais conclure l’année, mais je ne sais pas ce qui s’en vient », disait-il. Des dizaines d’enseignants de son école secondaire ont été « prêtés » au primaire et il se demandait comment ceux qui restaient pourraient gérer la fin de l’année scolaire. « Ça m’inquiète un peu », a-t-il dit.

Il y a de quoi s’inquiéter, dit Isabelle Archambault, professeure à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal.

« Dans le discours politique, on entendait davantage parler du retour scolaire des enfants en invoquant le fait que c’était pour leur santé mentale. Si c’est ça, on a clairement oublié les adolescents. Ils peuvent souffrir encore plus de ce confinement. »

— Isabelle Archambault

Une étude à laquelle elle a participé a montré que le tiers des adolescents subissent des répercussions négatives liées au confinement par rapport à leur santé psychologique, notamment des symptômes dépressifs.

Une « génération COVID-19 » ?

La députée libérale Marwah Rizqy se montre inquiète pour les jeunes du secondaire. « Si on ne fait rien, on va se retrouver au Québec avec une “génération COVID-19” », lance-t-elle.

Tout le monde doit maintenant s’adapter à la nouvelle réalité, dit-elle. Les choses ne peuvent plus se faire comme elles se faisaient, il est temps que chacun soit créatif. Pour les élèves de cinquième secondaire, il faut envisager une sorte de « camp d’entraînement » où pendant trois semaines, en août, ils devraient faire une mise à niveau avant d’entrer au cégep.

Y aura-t-il une « génération COVID-19 » ? « Il est trop tôt pour le dire, mais il n’est pas trop tard pour mettre en place des mesures. Il ne faut pas attendre au 22 août pour réfléchir à des stratégies pour gérer l’enseignement à distance et prendre en charge le bien-être des adolescents », dit la professeure de psychoéducation Isabelle Archambault.

Également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’école, le bien-être et la réussite éducative des enfants, elle invite à penser à des initiatives qui pourraient avoir lieu pendant l’été, par exemple des camps pendant lesquels on proposerait des activités ludiques d’enrichissement aux adolescents.

D’ici là, la directrice de l’école secondaire Augustin-Norbert-Morin, à Sainte-Adèle, croit que les élèves veulent des rendez-vous avec leurs enseignants, même s’il est impossible d’exercer le même « contrôle » à distance, par exemple sur les absences.

« Je reste convaincue que les élèves ont envie d’être là. Les ados ont un grand besoin de socialiser », rappelle Isabelle Nareau.

— Avec la collaboration de Suzanne Colpron et de Louise Leduc, La Presse

Disparités entre public et privé

Dès que les écoles ont été fermées à la mi-mars, bien des établissements privés ont commencé à donner des cours en ligne. « On a introduit de la nouvelle matière assez rapidement », dit le président de la Fédération des établissements d’enseignement privés, David Bowles.

Il se montre inquiet pour certains jeunes. « Je ne veux pas dire que je suis inquiet pour tous les élèves du public, mais pour les élèves qui n’ont pas eu d’enseignement à distance, oui. On a un taux de décrochage assez élevé au Québec, et toutes les études disent qu’une longue pause scolaire et une absence de relation entre l’élève et l’enseignant peuvent avoir un impact négatif sur le décrochage scolaire », dit David Bowles.

La titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’école, le bien-être et la réussite éducative des enfants, Isabelle Archambault, également professeure à l’Université de Montréal, constate cet écart entre les deux réseaux.

« C’est malheureux parce que c’est clairement les élèves qui sont en plus grande difficulté qui vont en payer les coûts », dit-elle.

L’accroissement des disparités entre le public et le privé ne fait qu’ajouter à un « problème déjà important », dit la professeure de psychologie à l’Université McGill Bärbel Knäuper. « Je me demande si certains parents remettront en question leur choix de l’école publique pour l’automne prochain. Oui, je pense que ça aura un effet. Ça ne fera qu’affaiblir le système public », conclut Mme Knäuper.

— Marie-Eve Morasse, La Presse

COVID-19

Le spectre de l’automne effraie des parents

« On nous a abandonnés » : le coronavirus a bouleversé la vie de milliers de parents et exacerbé les inégalités entre les ados. L’incertitude qui plane sur la rentrée de septembre fait monter l’angoisse d’un cran.

« C’est une catastrophe totale », lance Madeleine Allard.

Cette mère de quatre enfants frôle la dépression. Elle pense qu’elle ne s’en remettra jamais. Le père de ses enfants a perdu son emploi, et elle, une partie de son salaire, même si elle travaille plus que jamais.

« Ils ont abandonné les enfants. Ils ont abandonné les parents, déplore-t-elle. Ils auraient pu jouer un rôle primordial dans notre vie et ils ne l’ont pas fait. L’école a un rôle social à jouer, l’école doit protéger les enfants, ce n’est pas seulement une question d’éducation. Ils ne l’ont pas fait, ils n’ont rien fait. C’est tellement choquant. Souvent, je me penche sur mon bureau et je pleure de colère. »

Mme Allard fait ce qu’elle peut pour motiver ses ados, mais ce n’est pas facile. En dépit de l’aide qu’elle reçoit de son père et de sa sœur, ses enfants passent en moyenne huit heures par jour rivés à des écrans. Ils regardent des vidéos sur YouTube, jouent à des jeux vidéo en ligne avec des amis.

Rosanna, sa fille de 16 ans, qui va à l’école Joseph-François-Perrault, a reçu quelques courriels de ses enseignants, un peu de travaux à faire, mais rien d’obligatoire, depuis huit semaines. Elle a un seul cours par Skype par semaine. Même chose pour ses autres enfants.

« Il n’y a pas de plan de travail, pas d’activités précises, pas de suivi à savoir si ç’a été fait ou non », précise Mme Allard, qui s’alarme en pensant que l’enseignement pourrait se faire à distance au secondaire l’automne prochain. « Ce n’est pas viable. Je suis dans un appartement avec quatre enfants. J’essaie de travailler au milieu de tout ça et de m’assurer que mes enfants continuent à étudier. C’est impossible. »

« L’école a pris le bord »

De son côté, Catherine Legris a fait une croix sur la session d’hiver, mais espère que les écoles secondaires rouvriront en septembre, « même à mi-temps, deux jours par semaine ».

« Quand je vois les adolescents autour de moi, les amis de mes enfants, mes enfants, je constate que l’école a vraiment pris le bord dans les deux derniers mois. On ne reconnaît pas tant que ça les besoins des ados là-dedans », avance-t-elle.

Ses trois garçons vont à l’école secondaire Georges-Vanier de la Commission scolaire de Montréal. L’aîné, accepté au cégep, travaille à temps plein ou presque. L’école, pour lui, c’est bien fini. Le deuxième promène des chiens. Et le plus jeune fait de la planche à roulettes. 

« Il s’est organisé pour fabriquer des modules avec du bois, des clous et des vis, pour pouvoir pratiquer son sport quand même. Je trouve ça productif. Je trouve ça positif. »

— Catherine Legris

« J’ai trois garçons autonomes qui n’ont pas de difficultés d’apprentissage. Mais ça doit être un autre portrait quand ce sont des garçons qui ont des difficultés parce que ce ne sont pas tous les parents qui peuvent s’en occuper », ajoute cette orthopédagogue qui travaille dans une école primaire.

« Pour avoir parlé à des enseignants qui font de l’enseignement à distance, ce ne sont pas les enfants les plus vulnérables qui sont en ligne. Les enseignants ont essayé de joindre certains enfants à plusieurs reprises et n’ont jamais eu de nouvelles. »

LA PEUR DE L’AUTOMNE

Emmanuelle Lebeau, mère de trois enfants, a aussi l’impression qu’on a oublié les enfants dans cette crise. « Je suis catastrophée. J’ai vraiment un sentiment d’abandon des enfants qui me trouble beaucoup. »

Deux de ses trois enfants, Laurent, 13 ans, et Aurélie, 17 ans, fréquentent l’école publique. L’autre, Salomé, 15 ans, est au privé. Ça lui permet de constater l’abîme entre les deux systèmes. « Du côté de Salomé, ça va comme sur des roulettes, observe-t-elle. C’est extraordinaire, vraiment formidable. Ça semble vraiment bien organisé. Elle s’occupe de ses affaires. Ils ont des projets motivants. Je suis bien contente pour elle, mais je pense que ça n’a aucun sens. »

Ses deux autres enfants n’ont pas fait grand-chose depuis deux mois, mais le rythme semble vouloir s’accélérer. Un cours sur deux pourrait être donné sur l’application Teams dès la semaine prochaine, si les enfants sont encore au rendez-vous. Mais il n’y aura pas de tests ni de notes. « Ça va être une trace pour valider le jugement des enseignants », s’est fait expliquer Mme Lebeau.

« Moi, ajoute-t-elle, c’est l’automne qui me fait peur. »

Les 15 000 iPad promis se font attendre

Les 15 000 iPad promis par le gouvernement Legault ne seront pas remis aux élèves avant la fin du mois. Les directions d’écoles primaires et secondaires du Québec avaient jusqu’au 14 mai pour faire connaître les besoins de leurs élèves qui n’ont ni ordinateur ni tablette électronique pour faire l’école à distance. « Ça devrait arriver dans les commissions scolaires d’ici une à deux semaines », a précisé Hélène Bourdages, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire. Ces iPad connectés à l’internet devront cependant être configurés par les écoles avant d’être remis aux enfants. Selon Mme Bourdages, ils répondront aux besoins des élèves du préscolaire et du primaire, mais pas à ceux des élèves du secondaire. « Nous estimons qu’il va en manquer encore autant au secondaire, donc au moins 15 000 », affirme-t-elle. La grande majorité des enfants qui recevront un iPad pourront le conserver tout l’été.

— Suzanne Colpron, La Presse

COVID-19

Les enseignants fin prêts à reprendre le travail

« Injustement » ou « à raison », leur image a souffert dans les dernières semaines

« Le discours très corporatiste des syndicats » et le discours du gouvernement qui n’a parlé jusqu’au début de mai que de tâches « facultatives » ont ralenti les choses et nui à l’image des enseignants, mais l’école montréalaise se remet maintenant sérieusement à l’ouvrage, assure Hélène Bourdages, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire.

« Il y a des enseignants du primaire, des titulaires de classe qui, depuis la fermeture des écoles, n’ont pas contacté une seule fois leurs élèves et ça, c’est très dommage. Dans une même famille de quatre enfants, la fréquence des contacts a été totalement inégale. »

Mais ne revenait-il pas aux directeurs d’école de corriger le tir quand des enseignants étaient aux abonnés absents ? « On ne pouvait pas mettre de pression ; tant que le gouvernement disait que le travail était volontaire, nous n’avions pas de poignée ! »

Sur la foi d’un sondage qu’elle dit avoir fait circuler auprès de ses membres directeurs d’école, elle explique que les trois quarts des enseignants étaient au travail en avril ; les autres n’y étaient pas « et certains, comme des enseignants d’arts plastiques, avaient leurs raisons ».

L’image des enseignants, croit-elle, en a pris pour son rhume, en raison des discours des syndicats qui, au départ, « n’étaient pas acceptables socialement ».

« Les syndicats ont eu raison de demander que les enseignants qui retournaient en classe soient bien protégés. Mais dans les premiers temps de la crise, de les entendre dire que les enseignants, qui étaient payés, n’étaient pas en mesure d’appeler leurs élèves, alors que tant d’autres perdaient leur job dans la société, ce n’était pas acceptable. »

Maintenant qu’il est clairement établi que « le travail est obligatoire », maintenant que les enseignants de l’extérieur de Montréal sont de retour au travail, Mme Bourdages assure que les parents vont voir une différence et que les choses bougent beaucoup depuis quelques jours.

Une image à redorer

L’image des enseignants a été injustement ternie au cours de la crise, estime quant à elle Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, qui représente 65 000 enseignants.

« Les gens ont gardé en tête les deux semaines de vacances initiales et ils ont continué de penser que les profs étaient à la maison, payés à ne rien faire. »

Elle reconnaît que tous les enseignants n’ont pas été au rendez-vous et qu’il y a eu un certain relâchement au secondaire, notamment parce que beaucoup d’élèves ne répondaient plus et ne pouvaient pas être joints. « Mais en majorité, les enseignants ont travaillé et ils ont été occupés à faire des choses que les gens ne voient pas. » 

« Préparer un plan de travail, organiser des séances Zoom, ajuster la trousse [de ressources pédagogiques] qui arrivait du Ministère et qu’il fallait ajuster avant de l’envoyer aux élèves, ça demande des heures de travail. »

— Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement

Mme Scalabrini revient d’elle-même sur cet épisode où le gouvernement a demandé aux enseignants d’appeler les enfants, surtout les plus vulnérables. « Je me suis fait ramasser dans les médias. On a dit : “C’est rien, ça, faire trois petits appels de 10 minutes par jour à des élèves !” Mais dans les faits, avec certaines familles qui avaient des difficultés, l’enseignant pouvait passer une heure au téléphone ! »

À l’heure actuelle, Mme Scalabrini rappelle que les enseignants vivent des réalités totalement différentes. D’un côté, il y a ceux qui sont retournés en classe avec ce stress accru de devoir faire respecter la nécessaire distanciation sociale, et de l’autre, il y a ceux qui doivent s’assurer de faire l’école à distance.

Mais dans tous les cas de figure, si la consigne ministérielle est de réviser les notions apprises en début d’année, les enseignants peuvent très bien aussi avancer dans la matière et enseigner de nouvelles notions.

Quant à Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement, qui représente 45 000 enseignants, il estime que la difficulté, pour les enseignants, sera maintenant de convaincre les jeunes de recommencer à travailler alors qu’ils savent très bien qu’il n’y aura pas de véritable évaluation.

Les 15 000 iPad promis se font attendre

Les 15 000 iPad promis par le gouvernement Legault ne seront pas remis aux élèves avant la fin du mois. Les directions d’écoles primaires et secondaires du Québec avaient jusqu’au 14 mai pour faire connaître les besoins de leurs élèves qui n’ont ni ordinateur ni tablette électronique pour faire l’école à distance. « Ça devrait arriver dans les commissions scolaires d’ici une à deux semaines », a précisé Hélène Bourdages, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire. Ces iPad connectés à l’internet devront cependant être configurés par les écoles avant d’être remis aux enfants. Selon Mme Bourdages, ils répondront aux besoins des élèves du préscolaire et du primaire, mais pas à ceux des élèves du secondaire. « Nous estimons qu’il va en manquer encore autant au secondaire, donc au moins 15 000 », affirme-t-elle. La grande majorité des enfants qui recevront un iPad pourront le conserver tout l’été.

— Suzanne Colpron, La Presse

COVID-19

« Les enfants, les grands perdants »

La fermeture prolongée des écoles du Grand Montréal entraînera des retards de développement, regrettent les pédiatres

L’Association des pédiatres du Québec (APQ) regrette que les écoles de la grande région de Montréal demeurent fermées jusqu’au 1er septembre. « Les enfants, de tous âges et de tous horizons, en sont les grands perdants [du confinement] », déplorent les médecins spécialistes de l’enfance dans une lettre transmise au premier ministre François Legault.

Les pédiatres affirment comprendre que le gouvernement doit prendre des décisions difficiles et que la propagation de la COVID-19 n’est pas maîtrisée à Montréal. Ils estiment toutefois que des enfants auront des retards de développement de six, voire de neuf mois, en passant autant de temps loin des bancs d’école.

Pour limiter les dommages déjà « importants », l’APQ suggère une « scolarisation estivale » en offrant des camps de jour d’été gratuits et la réouverture des bibliothèques, des maisons des jeunes et des piscines publiques.

« Faisons-leur confiance, rappelons-leur de se laver les mains et laissons-les jouer avec un ami dans la ruelle, permettons-leur de jouer au basket à deux ou à trois. Beaucoup d’enfants ne sont pratiquement pas sortis de leur maison depuis le 12 mars ! »

— L’Association des pédiatres du Québec

L’Association est aussi d’avis qu’il faut permettre aux enfants en dehors de la région métropolitaine, ceux qui ont commencé l’école lundi, de reprendre leur vie sociale et d’avoir certains contacts avec leurs voisins.

L’APQ juge qu’il est « inacceptable » de considérer l’école à distance pour les élèves du secondaire à la rentrée de septembre. « Eux aussi sacrifiés à leur monde virtuel, duquel nous tentons habituellement de les extirper… Nos jeunes ont besoin d’être stimulés et interpellés pour devenir des adultes confiants. » Pour ce faire, le regroupement de médecins suggère notamment des classes réduites ainsi que des horaires alternés ou à temps partiel.

Legault « d’accord »

Lors de son point de presse quotidien, le premier ministre du Québec, François Legault, a réagi à la lettre de l’Association des pédiatres. Il a répété que l’année scolaire n’était pas terminée, qu’il y aurait des leçons, des devoirs et un bulletin de fin d’année même si les enfants de la région de Montréal ne retournent pas dans leurs classes.

« Moi, je suis d’accord avec les pédiatres, a dit le premier ministre. Ça me crève le cœur de savoir qu’il y a des enfants qui ne retourneront pas à l’école avant le mois de septembre. Mais, en même temps, il faut faire avec les moyens du bord. Je pense que les enseignants ont une responsabilité, les parents ont une responsabilité pour minimiser les dommages auprès des enfants. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.