Repêchage d'expAnsion

Une bonne raison d’agir

S’il y a une position où le repêchage d’expansion changera la donne, c’est bien chez les gardiens.

C’était déjà su, chaque équipe de la LNH devra rendre disponible au moins un gardien de son organisation pour la future équipe de Las Vegas. Or, certaines équipes, dont le Canadien, n’ont actuellement aucun gardien à offrir. Et les conséquences pour les directeurs généraux délinquants seront lourdes.

Selon ce que La Presse a appris, une équipe qui ne respecterait pas les critères établis par la LNH sera frappée par l’une ou l’autre de ces conséquences : la perte d’un choix de premier tour au repêchage d’entrée (choix qui serait transféré à Las Vegas) ou la perte d’un deuxième joueur au repêchage d’expansion. Ce serait aux Golden Knights de décider s’ils veulent un choix ou un joueur.

Le choix de premier tour devra être le prochain que l’équipe délinquante possède. Ainsi, si elle a échangé son premier choix de 2017, elle céderait son choix de premier tour de 2018.

Devant la lourdeur des conséquences, il serait donc surprenant qu’une équipe ne se conforme pas aux exigences.

Les critères

Le 17 juin prochain, les 30 équipes de la LNH devront soumettre la liste des joueurs qu’elles protègent en vue du repêchage d’expansion. Elles auront deux options de protection : sept attaquants, trois défenseurs et un gardien, ou huit patineurs (peu importe la position) et un gardien. Les Golden Knights devront ensuite repêcher un joueur par équipe parmi les athlètes laissés sans protection.

Pour les joueurs laissés libres, il y a toutefois certains critères à respecter.

• Chaque équipe devra rendre disponible au moins un défenseur avec un contrat en poche pour 2017-2018, et qui a joué au moins 40 matchs en LNH cette saison (ou 70 au cours des deux dernières saisons).

 Chaque équipe devra rendre disponibles au moins deux attaquants qui respectent ces mêmes critères.

 Chaque équipe devra rendre disponible au moins un gardien qui a un contrat en poche pour 2017-2018, ou qui sera joueur autonome avec compensation à l’été 2017.

La situation du Canadien

Chez le Tricolore, ces critères minimaux seront facilement respectés pour les attaquants et les défenseurs. Mark Barberio, Greg Pateryn, Zach Redmond, Torrey Mitchell, Sven Andrighetto et Daniel Carr (si tout ce beau monde atteint le nombre minimal de matchs) sont des candidats à rendre disponibles.

C’est sans oublier Tomas Plekanec, Alexei Emelin et Nathan Beaulieu, des joueurs établis qui feront assurément l’objet de vives discussions.

Mais c’est la situation devant le filet qui pose problème. À l’heure actuelle, le CH ne peut exposer aucun de ses gardiens.

Carey Price doit être protégé en raison de sa clause de non-mouvement (et parce qu’il n’est pas si mal comme gardien, dit-on). Al Montoya, lui, n’a pas de contrat pour la saison prochaine.

Enfin, Charlie Lindgren et Zachary Fucale, qui jouent dans les filiales du Canadien, en sont seulement à leur deuxième saison chez les professionnels. Or, les joueurs de première ou deuxième année sont automatiquement protégés.

Les options

Il y a donc une pression sur Bergevin, qui devra agir s’il ne veut pas être pénalisé. Cela dit, le DG a encore six mois pour arriver à une solution. Voici quelques scénarios possibles.

• S’entendre avec Montoya sur les termes d’un nouveau contrat. Comme l’auxiliaire de Price détient actuellement un contrat d’un an, il ne peut pas signer de nouvelle entente avant le 1er janvier. Mais pour y parvenir, encore faut-il que Bergevin le voie comme gardien substitut la saison prochaine, et que Montoya veuille prolonger son séjour à Montréal.

• S’entendre avec Yann Danis sur les termes d’un contrat à deux volets (LNH et Ligue américaine) pour 2017-2018. Danis est un vétéran de 35 ans qui occupe le poste de numéro 2 chez les IceCaps de St. John’s. Son contrat actuel le lie à la Ligue américaine seulement. Si cette option est choisie, elle aurait toutefois comme conséquence de faire compter le contrat de Danis parmi les 50 auxquels une organisation a droit.

• Réaliser une transaction mineure pour obtenir un gardien qui remplit les critères. Les Bruins, les Blue Jackets et le Lightning font partie des équipes comptant sur plusieurs gardiens qui remplissent les conditions minimales.

Bref, Bergevin ne manque pas d’options ni de temps. Mais l’une ou l’autre de ces décisions aura des conséquences sur la suite des choses. Soit on ajoutera dans l’organigramme un gardien qui, autrement, n’était pas nécessaire, ce qui coûtera du temps de jeu aux jeunes Lindgren et Fucale, soit on devra céder un joueur ou un choix au repêchage pour obtenir un gardien.

Ailleurs dans la LNH

Outre le Canadien, trois autres équipes ont des problèmes à l’horizon quant à la situation de leurs gardiens, selon une recherche faite par La Presse sur le site CapFriendly. À l’heure actuelle, l’unique gardien des Ducks d’Anaheim qui remplit les critères d’exposition est John Gibson, qui est aussi le gardien d’avenir de l’organisation. On devine qu’ils seront eux aussi à la recherche d’un homme masqué à rendre disponible. Le Wild du Minnesota a un problème similaire, avec Devan Dubnyk comme seul gardien à soumettre. Ces deux équipes comptent toutefois sur plusieurs hommes masqués qui deviendront autonomes sans compensation l’été prochain. Un nouveau contrat d’ici là réglerait le problème. Reste les Penguins de Pittsburgh. La situation actuelle est intenable, puisque Marc-André Fleury a une clause à son contrat qui les force à le protéger. Or, cela signifierait aussi que l’excellent Matt Murray sera laissé à découvert, ce qui n’arrivera pas. Cela dit, si les Penguins échangent Fleury et protègent Murray, ils n’auront plus de gardien à rendre disponible.

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