Indonésie

Bali en famille ou comment (sur)vivre au paradis avec trois petits

BALI – L’hiver dernier, notre collaboratrice et sa famille ont séjourné six semaines à Bali. Elle nous fait part de ses conseils pour organiser un long séjour à l’étranger avec des enfants d’âge scolaire et préscolaire.

« Chanceuse ! » Généralement, c’est le mot – crié dans les aigus – qui suit l’annonce de notre départ pour Bali. Parce que, oui, bye bye la compagnie. Notre petite famille recomposée quitte le Québec pour six semaines. Avec Sunny, 7 ans, Léonie, 4 ans, et Adèle, 1 an, nous mettons le cap sur Sanur, petite ville du sud de l’île indonésienne.

Après avoir raccroché leurs mâchoires, nos interlocuteurs en viennent inévitablement à la question suivante : « Comment pourrais-je vivre une telle expérience ? » Si l’envie de partir avec vos petits vous titille aussi, les réponses à vos questions se trouvent ici.

DU RÊVE À LA RÉALITÉ

Partir avec la marmaille pour une longue période est plus facile à dire qu’à faire. Comment procède-t-on ? On se pince le nez, on compte jusqu’à trois et on plonge ? Ça ressemble à ça, une bonne préparation en plus. Comptez au minimum trois mois pour mettre votre plan à exécution, car il faudra trouver le moment idéal, en discuter avec votre employeur ainsi qu’avec l’école ou le CPE que fréquentent vos trésors. Il y aura la maison à louer et les billets d’avion à acheter. En outre, il faudra penser à tout afin de composer la valise parfaite. Pour ce faire, débutez une semaine à l’avance et ne lésinez pas sur les listes !

LA QUESTION DE L’ÉCOLE

D’emblée s’est imposée la question de l’école. Sunny est en première année, une étape cruciale dans le cheminement scolaire. Nous avons donc rapidement fait part de notre projet de voyage à son enseignante, Mme Martine, qui a gentiment accepté la charge de travail supplémentaire que cela représentait pour elle, à savoir envoyer chaque semaine la liste des exercices réalisés en classe et le contenu à transmettre. Il faut faire preuve de discipline, mais papa a troqué ses plans de chantier contre le crayon rouge et joue à l’instituteur tous les jours, malgré les défis de patience que cela requiert. Nous envoyons régulièrement des photos de notre périple à Mme Martine, qui s’empresse de les faire partager avec la classe.

« MAMAN, OÙ ON VA ? »

Si le budget fait partie de vos préoccupations et que l’expression « indépendant de fortune » ne s’applique pas à vous (ce qui est notre cas), il vous faut d’abord choisir une destination où le coût de la vie convient à votre portefeuille. On pense d’emblée à l’Amérique du Sud ou l’Asie, ce qui est un bon réflexe. Notre choix s’est arrêté sur Bali, parce que nous rêvions de chaleur, de lenteur et d’une immersion en culture hindoue.

Autre composante à mettre dans la balance pour faire un choix de destination éclairé : la durée du vol. Vous déplacer pour l’Amérique du Sud ne vous prendra que quelques heures. S’embarquer pour l’Asie est une tout autre histoire. Que vous ayez une ou deux escales, comptez plus ou moins 22 heures captifs dans l’avion. Il ne faut pas se leurrer ; cela représente un défi de taille pour les petits… comme pour les grands !

L’ERREUR À ÉVITER

En écrivant ce papier, j’ai eu envie de vous indiquer les erreurs à éviter. J’y ai pensé longuement et je n’en ai trouvé qu’une seule : idéaliser. Parce qu’en théorie, passer des journées complètes avec vos trésors, les regarder s’émerveiller devant tant de beauté, s’éclabousser dans la mer et éclater de rire, c’est le bonheur ! Mais vous comprendrez que le film hollywoodien ne nous a pas suivis à Bali. Ce qui est venu avec nous, c’est la réalité. La réalité de trois enfants qui ont leurs hauts et leurs bas, en Indonésie comme à la maison. Être 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 avec nos enfants, sans pause, c’est un défi. Ça prend une dose supplémentaire de patience et un char d’amour ! Parce que oui, ils se plaignent qu’il fait chaud, que l’eau de la mer brûle leurs yeux et qu’ils n’aiment pas la nourriture piquaaaaaaaante. Il y aura donc des moments de grande joie et d’autres où vous rêverez d’une version balinaise de votre CPE.

COUPS DE CŒUR D’ENFANTS

Cela étant dit, Bali est une destination idéale pour le voyage en famille. Les habitants de l’île sont accueillants et aiment les enfants. Les filles se sont rapidement fait des amis dans le quartier. En outre, s’y déplacer et découvrir ses merveilles est aisé, les distances étant relativement courtes et le coût d’une voiture de location avec chauffeur, abordable (50 $ pour une journée complète). Les activités familiales abondent et celles qui le sont moins sont tout aussi agréables.

Parmi celles-ci se retrouve le spectacle de danse traditionnelle Barong et Keris de Batubulan, où une créature mythologique balinaise exécute une danse représentant la lutte entre le bien et le mal. Les musiciens, directement installés sur la scène, ont fasciné les enfants.

Avant de repartir, passez par la campagne d’Ubud pour admirer les rizières en terrasses. Les filles avaient les yeux écarquillés en découvrant que le riz poussait… dans l’eau ! Si vous êtes chanceux, vous verrez des travailleurs à l’œuvre. Mais pour avoir cette veine, il faut se pincer le nez et plonger.

LA FAMILLE ARCAND-BOISCLAIR

Madeleine, la maman globe-trotter

« J’ai fait mon premier grand voyage à 12 ans. Mes parents m’avaient alors transportée dans l’univers inoubliable de la Californie. Ça m’a donné la piqûre. Depuis, je fais de la découverte du monde une priorité dans ma vie. »

Benoit, le papa 

« J’ai eu une vingtaine atypique : j’ai habité la Thaïlande, géré un verger à Vancouver, fait de nombreuses retraites de méditation puis fondé une compagnie d’entrepreneur général avec mon père. Ce voyage avec les filles m’enseigne encore une fois que la vie est merveilleusement surprenante. Je veux ralentir, et les regarder, simplement. »

Sunny, la grande sœur artistique (7 ans)

Elle aime la danse hip-hop, la fabrication de bijoux et manger len-te-ment.

Léonie, celle qui s’affirme (4 ans)

Elle aime les olives de toutes les couleurs, lire des histoires (inventées) à voix haute et chanter Libérée, délivrée au grand dam de ses parents.

Adèle, bébé soleil (1 an)

Elle aime boire du bon lait, faire comme les grandes,  être dans les bras de maman.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.