La F1 et l’environnement

Bien difficile de ne pas montrer du doigt la course automobile quand on parle de pollution liée au sport. Avec des voitures bien plus polluantes qu’on tente de le faire croire et une empreinte carbone colossale pour l’ensemble des Grands Prix, la F1 est particulièrement ciblée.

Les pressions sont fortes pour diminuer la consommation de pétrole et d’autres ressources fossiles, mais surtout diminuer l’impact sur l’environnement de l’ensemble des activités liées au Championnat du monde.

Il faut savoir que, même si chaque monoplace émet plus de 1 kg de CO2 au kilomètre parcouru (l’équivalent de six voitures familiales), la pollution liée aux courses ne représente que 0,3 % des émissions de CO2 créées par la F1. Ce sont bien davantage les quelque 175 000 km aériens parcourus chaque saison pour le transport du matériel, des équipes et des pilotes qui sont en cause, en additionnant aussi la consommation énergétique liée à la construction des voitures, aux essais en soufflerie et au matériel informatique.

Le lancement d’épreuves disputées en nocturne a justement attiré l’attention sur cet aspect. À Singapour, l’organisation du Grand Prix nécessite plus de 1600 projecteurs montés sur 240 pylônes d’acier et reliés par plus de 100 km de câbles. L’éclairage produit, qui est quatre fois plus lumineux que celui d’un stade de football, nécessite plus de 3 millions de watts ! En cas de panne, 12 génératrices sont prêtes à prendre la relève.

Une telle débauche d’énergie contredit évidemment les mots rassurants des dirigeants du Championnat du monde, mais il y a un autre volet pour lequel la F1 mérite peut-être quelques compliments.

Un laboratoire des technologies propres

La course automobile a toujours été un laboratoire pour les technologies et plusieurs innovations se sont ensuite retrouvées dans les véhicules de route. C’est toujours le cas en F1, avec notamment l’introduction, en 2014, de moteurs V6 turbocompressés équipés de récupérateurs d’énergie.

Selon Toto Wolf, directeur de l’équipe Mercedes, ces technologies de pointe ont déjà un impact sur les voitures de route.

« Certains croient qu’il s’agit surtout d’une stratégie de marketing, mais je peux vous assurer que le transfert de technologie est très réel. »

— Toto Wolf, en entrevue lors du dernier Grand Prix du Canada

« Les Mercedes Classe S sont équipées de moteur six cylindres turbo, comme nos F1, et les efforts que nous faisons pour optimiser nos performances en piste se traduisent directement dans nos voitures de route. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons insisté pour que les nouvelles règles en vigueur à partir de 2021 conservent un moteur hybride six cylindres turbo. »

La création en 2014 d’un Championnat de Formule E (pour électrique) a aussi ouvert de nouvelles avenues pour le transfert de technologies vers les véhicules de route. Encore loin d’avoir la popularité de la F1, ce championnat suscite néanmoins l’intérêt de plusieurs grands constructeurs.

Il reste toutefois à voir comment les organisateurs pourront aussi réduire l’empreinte carbone liée à chaque évènement.

Quand Lewis Hamilton veut sauver la planète

Le champion du monde Lewis Hamilton parcourt le monde à bord de son jet privé et il travaille dans une industrie particulièrement polluante, mais il s’est engagé l’année dernière à opter pour une alimentation végane afin d’aider à « diminuer la cruauté envers les animaux, lutter contre le réchauffement de la planète et améliorer sa santé »… Le pilote de l’équipe Mercedes a déclaré à la BBC : « La cruauté est terrible et je ne veux pas continuer de la soutenir. Je veux aussi vivre une vie plus saine. » Dans l’entrevue, Hamilton s’est aussi étonné de constater que les vaches produisaient plus de méthane que les avions et les voitures !

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.