Télévision 

Quatre nouvelles voies à la télé

Loin des grands réseaux et des manières traditionnelles de distribuer les productions audiovisuelles, de nombreuses entreprises nouvelles tentent à leur façon de trouver leur marché. En voici quatre exemples.

 

Quatre nouvelles voies à la télé

Le « Spotify » de la télévision

Imaginez une plateforme comme ICI Tou.tv qui ne diffuserait pas que le contenu associé à Radio-Canada, mais celui de quelque 70 chaînes essentiellement européennes. C’est l’idée derrière Molotov.tv, lancée en juillet dernier et qui a bénéficié dès le départ du coup de pouce d’Apple. Les programmes de 36 chaînes sont offerts gratuitement sur demande ; les autres le sont moyennant un abonnement mensuel de 10 euros. « Comme amoureux de la télévision, nous n’étions pas satisfaits de ce qui était disponible en France, explique Jean-Marc Denoual, cofondateur de Molotov.tv, qu’il décrit comme un « Spotify de la télévision ». Nous ne pensons pas que naviguer à travers 250 canaux avec une télécommande soit une bonne chose. »

Quatre nouvelles voies à la télé

YouTube en série

Créatrice et productrice de séries diffusées de façon conventionnelle, notamment sur CBC et Netflix, l’entreprise canadienne Shaftesbury considère que son plus grand succès a été obtenu en sortant des sentiers battus, avec Carmilla. Les trois saisons de cette série décrite comme « irrévérencieuse » par la PDG de Shaftesbury, Christina Jennings, ont été diffusées sur YouTube et visionnées 55 millions de fois. Carmilla compte en outre sur un compte Facebook très fréquenté et sur des inconditionnels dans 19 pays qui ont même traduit la série. « La prochaine étape, ce serait d’amener Carmilla à la télévision, indique Mme Jennings. On pourra ainsi prouver que ce modèle d’essayer sur le terrain une série à moindre budget peut être une avenue intéressante. »

Quatre nouvelles voies à la télé

Le pari mobile de VICE Canada

Magazine créé à Montréal en 1994, VICE compte maintenant essentiellement sur sa plateforme internet pour sa version canadienne. Pour mieux attirer et fidéliser sa clientèle entre 18 et 34 ans, on a en outre décidé d’aller la chercher là où elle se trouve maintenant : sur son téléphone intelligent. « Il faut leur proposer des formes plus courtes de contenu, jouer sur ce qu’on appelle du “microcontenu”, offrir des ajouts sur Facebook – où 90 % de la consultation se fait sur appareil mobile », indique Nina Sudra, directrice générale de VICE Canada. Elle donne en exemple un jeu développé en collaboration avec Fido, où l’on prévoyait à l’origine une capsule vidéo de huit minutes. « C’est devenu une série de six petites séquences plus courtes sur Facebook. Il a fallu s’ajuster. »

Quatre nouvelles voies à la télé

Construire son propre média

Par certains aspects, CuriosityStream est probablement la petite entreprise la plus audacieuse de cette courte liste. Le défi est de proposer un abonnement à une programmation de grande qualité, essentiellement des documentaires scientifiques exclusifs, sans publicité et qu’on peut regarder sur son ordinateur, son appareil mobile ou sa télévision intelligente. « On veut offrir au consommateur ce qu’il veut au moment où il le veut : on croit que quiconque ouvre son écran veut apprendre quelque chose, dit la PDG de CuriosityStream, Elizabeth Hendricks North. Notre plus grand succès l’an dernier portait sur la physique quantique ! »

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