Stratégies d’adaptation

Des stratégies pour vaincre le stress

Une mauvaise note, un gros examen, un exposé oral. Certains mangent leurs émotions, d’autres s’isolent, ou encore choisissent de demander de l’aide. Or, il n’y a pas de bonne ni de mauvaise façon de réagir. Il n’y a que des « stratégies d’adaptation », qu’il est bon de connaître, d’analyser et, surtout, de remettre en question.

C’est ce qui ressort d’un tout nouvel outil de prévention et d’intervention (à l’attention des profs, des parents et des intervenants) pour les adolescents, au titre pas très sexy, mais au contenu drôlement pertinent : Stratégies d’adaptation, apprendre à mieux réagir au stress et aux situations difficiles, publié aux Éditions Midi Trente (à qui l’on doit une foule de livres pratiques sur le stress, les peurs et autres défis auxquels font face les jeunes).

Devant un mammouth, l’homme des cavernes avait trois options : figer, fuir ou se battre. Aujourd’hui, plus de mammouth, mais une foule d’autres stresseurs et autant de réactions possibles, explique la coauteure et psychoéducatrice Sandra Morin, qui en a répertorié 27, toutes plus variées les unes que les autres : ignorer le problème, se rebeller, relever le défi, mentir, se plaindre, etc.

Pas de mauvaise réponse, vraiment ? « Non, parce que la stratégie va faire en sorte qu’on va se sentir mieux, répond Mme Morin. Mais est-ce la stratégie la plus efficace ? »

L’outil proposé sur les 27 fiches décortique chaque réaction possible, en analysant ses points positifs et négatifs.

« On veut aider les ados à se questionner. »

— Sandra Morin, psychoéducatrice

Parce que oui, l’adolescence est une période particulièrement riche en sources de stress : l’école, les relations amicales, amoureuses. « Tout est plus intense », dit Sandra Morin.

Un exemple ? Une chicane de couple. « Si la stratégie, c’est de s’isoler, peut-être que ce n’est pas optimal. Peut-être qu’il faudrait plutôt demander de l’aide à une amie, écouter un film d’humour ? », suggère la psychoéducatrice, expliquant au passage que les « stratégies » peuvent soit soulager les émotions ou être, au contraire, plus proactives (et cibler la recherche de solutions). Ultimement, l’outil vise ici à permettre au jeune de prendre conscience de ses stratégies (je fuis ou je me bats, je pleure ou je hurle), réfléchir (est-ce efficace ?), questionner (est-ce que c’est productif ?), pour éventuellement en adopter d’autres. « Plus on a un répertoire varié de stratégies, plus on va vivre le stress de manière positive », dit Mme Morin.

Stratégies d’adaptation

Analyser le problème

Idéale quand on a un certain contrôle sur la situation, cette stratégie est très proactive. J’ai eu une mauvaise note ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui est arrivé ? Comment puis-je corriger la situation ?

Quatre stratégies d’adaptation

L’humour

Non, une bonne comédie ne soulagera pas tous vos maux. « On s’entend, concède Sandra Morin. Mais on va se sentir mieux ! Rire, c’est physique, ça libère des endorphines. » Et plus on se sent mieux, plus on est en mesure de prendre du recul. Cette stratégie est particulièrement efficace quand on n’a pas le contrôle sur une situation, précise la psychoéducatrice (en cas de deuil, quand les parents se séparent, etc.).

Stratégies d’adaptation

Procrastiner

La procrastination a mauvaise réputation. Pourtant, elle peut être efficace si, à la dernière minute, on canalise ses énergies pour être plus performant, fait valoir Sandra Morin. Mais est-ce que ça fonctionne à tous les coups ? Et si l’ampleur de la tâche est mal évaluée ? Est-ce qu’on ne risque pas de se retrouver encore plus stressé ?

Stratégies d’adaptation

Se mettre en colère

C’est un fait : de temps en temps, exploser, ça soulage. « À court terme, nuance la psychoéducatrice. Mais si on fait plusieurs colères, quel sera l’impact ? Quel impact sur notre estime de soi ? Sur le regard des autres sur nous ? Ici, on veut amener une réflexion. Parce que non, ce n’est peut-être pas optimal… »

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