Ça s’explique

Les examens du Ministère

Chaque dimanche, l’équipe de Pause prend le temps d’expliquer aux jeunes (et moins jeunes !) une parcelle d’actualité. Cette semaine… les examens du Ministère 

Vous êtes stressé ? Vos parents insistent pour que vous vous couchiez tôt ? Voilà des indices qui laissent croire que vous aurez bientôt à passer des examens du ministère de l’Éducation du Québec. Ces « examens du Ministère », comme on les appelle familièrement, ont commencé le 4 mai, avec l’épreuve d’écriture en français de 5e secondaire. Les derniers sont prévus le 16 juin.

Curieusement, le Ministère les appelle « épreuves obligatoires » et « épreuves uniques ». Rassurez-vous : le mot épreuve n’est pas utilisé parce que c’est ultra pénible, mais parce qu’il est synonyme d’examen.

Évaluer les apprentissages

Les « épreuves obligatoires » ont lieu en 4e et 6e années du primaire, ainsi qu’en 2e secondaire. Le but : vérifier que les élèves ont bien appris en classe. Ces examens « servent à évaluer les apprentissages prévus au programme d’études à des moments-clés de la formation et visent la lecture, l’écriture et la mathématique », explique Ève Gauthier, chef de service aux affaires publiques et médias par intérim du Ministère.

Les « épreuves uniques » sont aussi obligatoires, même si leur nom ne le dit pas. La différence, c’est qu’elles sont « imposées dans des matières de 4e et 5e secondaire ciblées pour l’obtention du diplôme d’études secondaires », précise Mme Gauthier. Il y en a en mathématique, science et technologie, histoire et éducation à la citoyenneté, français et anglais.

Tous en même temps !

Ces épreuves sont dites uniques parce que le même examen « a lieu au même moment pour tous les élèves du Québec qui y sont admissibles », explique le ministère de l’Éducation dans son site internet. Chaque année, de nouveaux examens sont rédigés. Sinon, ce serait trop facile, surtout pour ceux qui ont un frère ou une sœur plus âgés (avec une bonne mémoire et un grand cœur).

Qui décide ?

Ce n’est pas Sébastien Proulx, le ministre de l’Éducation, qui choisit les questions posées aux élèves. Ce sont des enseignants et des conseillers pédagogiques qui conçoivent ces examens.

Et ailleurs ?

En France, vers 18 ans, les élèves passent aussi un examen national, appelé le baccalauréat ou « bac ». Pour obtenir ce diplôme, il faut passer neuf à dix épreuves obligatoires, écrites et orales, et des épreuves facultatives. Le tout, en à peine une semaine (ouf !). Cette année, ces épreuves se déroulent du 15 au 22 juin.

En Corée du Sud, c’est encore plus fou. Le matin des examens d’entrée à l’université, plusieurs bureaux n’ouvrent qu’à 10 h pour permettre aux 600 000 jeunes qui s’y inscrivent d’arriver à l’heure. Dans les aéroports, les avions n’ont pas le droit de décoller et d’atterrir pendant le test audio. Plusieurs chantiers de construction prennent aussi une pause, pour éviter de faire trop de bruit. L’enjeu de cette journée complète d’examens, qui a lieu chaque année en novembre ? Sélectionner les étudiants qui seront admis dans les meilleures universités du pays.

Au Québec aussi, certains examens sont longs. En 4e année du primaire, les enfants de 9 ou 10 ans doivent passer une épreuve de lecture répartie sur deux demi-journées, en plus d’une épreuve d’écriture qui s’étend sur trois demi-journées. En 6e année du primaire, alors que les enfants ont 11 ou 12 ans, l’examen de maths s’étend sur une période de cinq jours. Si bien que plusieurs enseignants se plaignent de passer trop de temps à préparer les élèves à passer les épreuves, puis à les faire, au détriment de la matière prévue au programme.

Avant de paniquer, il faut savoir que rater ces examens n’est pas la fin du monde. Au primaire, les épreuves obligatoires ne comptent que pour 20 % du résultat final au bulletin, autant en français qu’en mathématiques. Au secondaire, les épreuves uniques ont plus de poids : elles peuvent valoir jusqu’à 50 % de la note finale. L’important est d’abord de bien travailler tout au long de l’année scolaire.

Surtout que si le Ministère se rend compte que trop d’élèves ont échoué à une épreuve, il peut hausser les notes. Cette opération, nommée « conversion », rend « ainsi comparables les taux d’échec des différentes cohortes ». Étonnant, mais vrai.

Pas de triche ! 

Attention, toutefois, de ne pas tricher. L’an dernier, une question de l’examen d’histoire de 4secondaire s’est retrouvée sur les réseaux sociaux, avant le début du test. Le Ministère a d’abord annulé la question, avant d’en accorder les points à tous. Durant les épreuves, il est généralement interdit d’avoir un appareil électronique (téléphone, baladeur, montre intelligente, etc.). « Un élève qui contrevient au règlement doit être expulsé de la salle d’examen et déclaré coupable de tricherie », stipule le Ministère.

Exception : 153 organisations scolaires (5 commissions scolaires et 148 écoles) ont obtenu cette année la permission que des élèves utilisent un iPad ou un dictionnaire électronique pendant les examens. « Chacune des autorisations identifie le nombre d’élèves visé, l’épreuve ministérielle concernée, le dictionnaire électronique et le logiciel de contrôle de l’environnement utilisé », précise Bryan St-Louis, responsable des relations de presse au Ministère. Ces dictionnaires, comme Antidote Ardoise, Lexibook ou Collins-Robert, ne peuvent qu’être utilisés hors ligne.

Quelques dates d’examens

Au primaire

29 au 31 mai : examen de lecture (français), 6e année

30 et 31 mai : examen de lecture (français), 4e année

5 au 7 juin : examen d’écriture (français), 4e année

6 et 7 juin : examen d’écriture (français), 6e année

12 au 16 juin : examen de mathématique, 6e année

Au secondaire

17 mai : examen d’écriture (français), 2e secondaire

8 juin : production écrite (anglais langue seconde, programme de base), 5e secondaire

13 juin : histoire et éducation à la citoyenneté, 4e secondaire

14 juin : science et technologie, 4e secondaire

Sources : AFP, ministère de l’Éducation nationale de France, ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, Le Monde et Radio-Canada.

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