Chronique

L’humour reviendra-t-il dans Boomerang?

Le départ de la scénariste Isabelle Langlois (Lâcher prise), qui ne signe plus les textes de la troisième saison de Boomerang, se fait cruellement sentir depuis le début de l’automne.

Si charmante à ses débuts, cette comédie de TVA a perdu sa finesse, son étincelle et son côté feel-good. C’est franchement décevant pour la fabuleuse distribution de Boomerang.

Tout y est maintenant joué très gros. Les répliques sont souvent criées, comme pour enterrer ou masquer les dialogues plus faibles. Et pratiquement toutes les situations sombrent dans le burlesque, ce qui entache la crédibilité de l’œuvre.

On sent beaucoup moins la tendresse qui gardait la famille Bernier unie. Maintenant, une crise – de larmes, de joie, de colère – n’attend pas l’autre. Ça devient lassant et agressant.

Les personnages ne regardent que leur nombril et se soucient peu du sort des autres. Comme s’ils avaient tous changé de personnalité en six mois.

Une bonne partie des épisodes de cet automne a été bricolée autour du quiproquo sur les préférences sexuelles de Patrick (Antoine Bertrand), qui joue au gai de service pour obtenir le meilleur endroit où stationner son camion-restaurant dans le Village.

Le flash n’est pas inintéressant. Mais l’étirer à ce point, avec des gags quasiment puisés dans La cage aux folles, c’est devenu ridicule. Les photos dans le magazine Fugues ou le divorce jamais prononcé avec Sylvain (Fabien Cloutier), ces imbroglios n’ont mené à rien. Heureusement, Patrick a fait son « coming out » d’hétérosexuel lundi soir, mettant fin à cette intrigue diluée. Deux minutes plus tard, Karine (Catherine-Anne Toupin) et lui s’accordaient une pause de leur couple. Hein ?

Je m’ennuie des scènes de souper où les Bernier se picossaient, cassaient des verres, mais finissaient toujours par se serrer dans leurs bras. Je m’ennuie de la mère de Patrick, si bien interprétée par Diane Lavallée. Je m’ennuie des colères de Pierre (Marc Messier). Je m’ennuie des savoureuses scènes de ménage entre Stéphanie (Magalie Lépine-Blondeau) et Richard (Émile Proulx-Cloutier). Et je m’ennuie du temps où Monique (Marie-Thérèse Fortin) n’aurait jamais saccagé le bureau de son ancien employeur vêtue d’un chandail noir à capuche.

Dans les sondages d’écoute, Boomerang garde sa cote d’amour avec 1 045 000 fidèles au poste. Il faut cependant redresser la barre dans l’histoire. Sinon, on risque d’être nombreux à ne pas revenir l’an prochain.

Le vrai du faux de Josélito

Vous êtes plusieurs téléspectateurs curieux à vous gratter le coco les lundis à 21 h : qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui est faux dans la télésérie Olivier, qui dérive d’un récit autobiographique de Josélito Michaud ?

Josélito a-t-il vraiment trimballé son ourson bleu d’une famille d’accueil à l’autre ? Cette peluche élimée renfermait-elle une lettre manuscrite de sa mère biologique ? Le père Surprenant (Sébastien Ricard) était-il aussi terrifiant et violent ? Josélito a-t-il passé plusieurs semaines dans le coma après une violente chute à vélo ? Son ami Sylvain a-t-il péri sous ses yeux après avoir heurté le coin de la table de la cuisine des Rivard ? Et, attention au divulgâcheur ici, sa vraie mère était-elle la sœur cadette religieuse (Émilie Bibeau) de sa maman adoptive (Catherine Proulx-Lemay) ?

Ça fait beaucoup d’événements traumatisants dans la vie d’une personne qui n’a pas encore soufflé ses 18 bougies. C’est quasiment trop.

Josélito Michaud n’a pas voulu m’accorder d’entrevue à propos de cette succession de drames, réels ou inventés, de son enfance. Son attachée de presse a toutefois précisé qu’« Olivier reste une série de fiction et que la série est inspirée en partie d’éléments vécus par Josélito et par des gens qu’il a côtoyés. Une partie demeure, bien sûr, romancée ».

L’épisode de lundi soir, où Olivier (Thomas Derasp) a passé l’heure dans le coma, a ramené au premier plan les dialogues si authentiques de l’auteur Serge Boucher. Les scènes entre les trois sœurs et leur mère (France Castel) sonnaient très vrai. J’aime beaucoup le personnage de matante vieille fille campé par Sonia Cordeau (Les appendices).

Avec ses 748 000 téléspectateurs, Olivier demeure devant L’imposteur de TVA (633 000), qui nous a offert un excellent épisode cette semaine, un épisode anxiogène comme on les aime.

Youri/Philippe (Marc-André Grondin) est encerclé de partout. Ses collègues Robin (François Chénier) et Annick (Sandrine Bisson) sont à une feuille de découvrir la vérité. Il a mis son frère Éric (Guillaume Cyr) dans le pétrin. Les Riders lui collent aux fesses. Et le tour de char qui l’attend au prochain épisode ne sera pas aussi agréable qu’avec Michel Barrette dans une autre émission, mettons.

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