éducation 

Après la maison des aînés, la maison de l’enfant ?

Après la maison des aînés, la maison de l’enfant ? Dans un rapport produit à la demande du ministère québécois de la Famille, l’Observatoire des tout-petits recommande l’implantation de « maisons de l’enfant » qui regrouperaient sous un même toit CPE, centre de pédiatrie sociale et organismes communautaires centrés sur la famille.

En 2017, l’Enquête sur le développement des enfants à la maternelle, réalisée par l’Institut de la statistique du Québec, établissait que le quart des enfants présentaient au moins un retard ou une vulnérabilité (sur les plans physique, social, affectif, cognitif ou langagier) à leur entrée à l’école.

D’où ce rapport de l’Observatoire des tout-petits diffusé jeudi, qui énonce des pistes de solution pour réduire ces retards et mieux rejoindre les 156 000 enfants qui, selon les statistiques du ministère de la Famille, ne fréquentent pas les services de garde avant la maternelle. (À noter qu’à dessein, les enfants autochtones n’ont pas été pris en considération dans le rapport, puisque d’autres réflexions sont en cours à leur égard.)

Aller au-devant des familles

Ce que Mathieu Lacombe, ministre de la Famille, retient le plus du document, a-t-il dit en entrevue téléphonique jeudi, c’est que pendant longtemps, « en petite enfance, on a offert un service, puis attendu que le parent vienne le chercher. On aurait avantage à aller rejoindre de façon très proactive les familles, particulièrement celles des milieux défavorisés ou multiculturels ».

Le rapport met en effet en lumière le fait que, selon les plus récentes statistiques, datant de 2017, 42,5 % des enfants issus de familles pauvres (vivant sous le seuil de faible revenu) ne fréquentent pas de services de garde avant l’âge de 3 ans, contre 20,7 % des enfants de parents plus favorisés.

Plus encore, est-il écrit, « les tout-petits les plus vulnérables se trouvent plus souvent dans les milieux éducatifs de moins grande qualité, ce qui crée des iniquités ».

L’une des principales recommandations est donc de créer des maisons de l’enfant. Le ministre Lacombe trouve l’idée très intéressante, d’autant qu’il dit avoir été impressionné par des endroits du genre qu’il a visités, nommément la Maison de l’enfant dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, et le Concerto de Lac-Mégantic, où les services à la famille sont bien regroupés.

Cibler des quartiers spécifiques

L’idée, précise-t-il, n’est pas de « faire du mur à mur » et de se mettre à déménager partout au Québec des CPE pour les mettre sous le même toit que des organismes communautaires ou des centres de pédiatrie sociale.

Le mieux, à son avis, serait de viser les quartiers les plus défavorisés ou les plus multiculturels.

Parmi les autres pistes avancées par l’Observatoire des tout-petits se trouve l’avis de grossesse, destiné à rejoindre les parents dès la grossesse et à aider ceux aux prises avec des difficultés avant même la naissance.

L’avis obligatoire de grossesse a déjà cours dans certaines régions, et cette idée a été l’une des premières recommandations qu’a formulées la commission Laurent (mise en place dans la foulée de la mort tragique de la fillette de Granby au printemps).

Fait à noter, le rapport de l’Observatoire des tout-petits rappelle que « certains parents choisissent de garder leur enfant à la maison ou de le faire garder par un proche, et cette décision n’est pas nécessairement nuisible à son développement ».

Crise du recyclage

À Montréal, l’opposition appelle à la fin de la collecte pêle-mêle

La méthode de collecte des matières recyclables doit être revue, affirme l’opposition officielle à la Ville de Montréal, dans la foulée de l’annonce de la possible fermeture des centres de tri du Groupe TIRU de la métropole ainsi que de Saguenay et de Châteauguay.

« Si c’est notre collecte sélective qui est l’une des sources de la problématique, peut-être qu’il faut remettre en question la collecte pêle-mêle », a déclaré le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement, Francesco Miele, lors d’une mêlée de presse à l’hôtel de ville, jeudi.

« Il faut repenser tout » afin que les centres de tri puissent produire des matières contenant moins de contaminants et ayant, par le fait même, une meilleure valeur, affirme-t-il.

« On semble être pris en otage [par le] modèle d’affaires » des centres de tri, affirme M. Miele, qui dit ignorer si l’abandon de la collecte pêle-mêle est dans les plans du gouvernement québécois, qui doit annoncer sous peu sa réforme du système de gestion des matières recyclables.

L’opposition officielle demandera la tenue d’une séance plénière sur le sujet à l’assemblée du conseil municipal de lundi.

Rencontre d’urgence

Une rencontre d’urgence est prévue ce vendredi entre le gouvernement québécois, Recyc-Québec, le Groupe TIRU et les municipalités servies par ses centres de tri afin de trouver une solution au problème.

Entre-temps, la Ville de Montréal s’active à trouver des « plans B, C, D », a déclaré la mairesse Valérie Plante, lors d’une mêlée de presse, affirmant avoir sondé d’autres exploitants de centres de tri pour savoir s’ils voudraient prendre le relais du Groupe TIRU.

« Pour nous, c’est hors de question qu’on aille vers l’enfouissement », a-t-elle déclaré, s’opposant aussi à ce que Montréal dépense davantage pour maintenir les activités des centres de tri.

En 2018, la Ville avait accordé 29 millions de dollars supplémentaires au Groupe TIRU pour éviter la fermeture du centre de tri de Saint-Michel, somme qu’elle a dû assumer en bonne partie puisqu’elle dépassait la somme payée par Éco Entreprises Québec, qui couvre l’essentiel de la collecte des matières recyclables.

À Saguenay, « les opérations vont se poursuivre, même si TIRU se retire de l’exploitation du centre de tri », a indiqué à La Presse Stéphane Bégin, porte-parole du cabinet de la mairesse Josée Néron, sans toutefois indiquer de quelle façon.

Le Groupe TIRU n’a pas voulu répondre aux questions de La Presse, jeudi, mais a indiqué dans un communiqué que la chute des prix du papier à recycler sur les marchés internationaux le met dans une situation financière intenable et « illustre la nécessité de modifier en profondeur le modèle économique des centres de tri ».

Le Groupe TIRU est une filiale de la multinationale française Électricité de France (EDF), détenue principalement par l’État français, et exerce ses activités au Québec par l’entremise des entreprises Rebuts solides canadiens et La Compagnie de recyclage de papiers MD, dont il est le principal actionnaire.

Meurtre dans un hôtel de Sainte-Foy

L’accusé avait tué sa conjointe en 2004

Québec — Eustachio Gallese a été formellement accusé jeudi après-midi du meurtre non prémédité d’une jeune femme de 22 ans, Marylène Lévesque, qui travaillait comme masseuse dans un salon érotique. Le suspect de 51 ans était en semi-liberté après avoir purgé une peine de 15 ans de prison pour le meurtre sordide de sa conjointe, survenu à l’automne 2004 dans le secteur de Sainte-Foy.

Selon la police de Québec, Gallese s’est présenté vers 23 h 35 mercredi à la centrale du parc Victoria, où il aurait avoué son crime. Il aurait aussi précisé que la victime se trouvait à l’hôtel Sépia, près de l’Aquarium de Québec.

Des policiers se sont dirigés rapidement à l’hôtel, où ils ont découvert la victime inanimée. La jeune femme « portait des traces de violence », indique Étienne Doyon, porte-parole du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ). Son décès a été confirmé dans les minutes suivantes.

Une scène de crime a été érigée autour de l’hôtel. L’Unité d’identité judiciaire et des enquêteurs se sont rendus sur place pour faire la lumière sur les circonstances de l’homicide.

Après avoir été rencontré par les enquêteurs, Gallese a été formellement accusé de meurtre au deuxième degré jeudi après-midi.

Lors de sa comparution au palais de justice de Québec, Gallese était vêtu de la combinaison blanche remise aux détenus, avec son manteau par-dessus. Il écoutait attentivement les ordres de la cour et hochait la tête. Il affichait un air triste.

L’accusé s’est vu interdire de communiquer avec tous les membres de la famille de la victime de même qu’avec le conjoint de celle-ci. Il ne peut non plus entrer en contact avec les employés de l’hôtel Sépia et du restaurant Le Galopin, ainsi qu’avec tous les témoins de l’éventuel procès.

Les membres de la famille de la victime ont assisté à la comparution. Gallese les a d’ailleurs regardés à quelques reprises dans la salle. La plupart des proches de la victime, dont son conjoint, sont venus de Chicoutimi. Un proche a confirmé que la victime était masseuse érotique à Québec. Selon lui, elle et sa mère ne se seraient pas parlé depuis trois mois.

Gallese demeurera incarcéré jusqu’à son retour devant un juge, le 27 février.

Sauvagement battue

Eustachio Gallese avait été reconnu coupable en décembre 2006 du meurtre sans préméditation de sa conjointe, Chantale Deschênes, 32 ans. Le 24 octobre 2004, l’homme avait sauvagement battu sa victime à coups de marteau avant de la poignarder à plusieurs reprises.

Chantal Deschênes travaillait comme barmaid à l’hôtel Québec sous les ordres de Gallese. Pendant le procès, on avait appris que Gallese avait quitté femme et enfants pour aller vivre avec elle, mais qu’il s’était vite montré jaloux et possessif.

Le jury n’avait pas adhéré à la version de la défense voulant que l’homme alors âgé de 38 ans ait perdu la tête après avoir reçu un coup de marteau sur une main de la part de sa conjointe. Gallese avait été condamné à l’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 15 ans.

La Cour d’appel avait rejeté en 2009 les pourvois déposés par Eustachio Gallese, qui faisait appel du verdict de culpabilité rendu par le jury et du délai préalable à une libération conditionnelle déterminé par le juge.

Les trois juges de la Cour d’appel avaient rappelé que Gallese avait des antécédents judiciaires, dont une condamnation pour violence conjugale à l’égard d’une précédente conjointe.

— Avec Marc Allard

Le syndicaliste Fernand Daoust s’éteint à 93 ans

Fernand Daoust, qui a marqué l’histoire du syndicalisme québécois pendant des décennies en travaillant à la FTQ, s’est éteint à l’âge de 93 ans.

On ignore la cause de sa mort, mais on savait Fernand Daoust malade depuis un certain temps.

Le président de la FTQ, Daniel Boyer, écrit dans un communiqué que la mort de M. Daoust l’attriste profondément. Il ajoute qu’il était un homme profondément attachant qui a consacré sa vie à faire du Québec une société moderne, plus juste et plus démocratique, et de la FTQ la grande centrale qu’elle est devenue aujourd’hui.

Le secrétaire général, Denis Bolduc, ajoute que c’est une page importante de l’histoire du Québec et du mouvement syndical qui se tourne avec le départ de Fernand Daoust, qui a été, précise-t-il, de tous les combats du Québec moderne.

Dans l’esprit populaire, « le grand Fernand » est indissociable de « Ti-Louis », Louis Laberge, son « acolyte » à la tête de la plus grande centrale syndicale de la province, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

Sa vie professionnelle a été marquée par deux grandes causes : la défense des travailleurs et la défense de la langue française.

L’action syndicale de Fernand Daoust s’est étendue de 1950 à 1993.

Il est né le 26 octobre 1926 d’un père facteur et d’une mère qui travaillait dans des ateliers de couture. Il a étudié en sciences économiques et en relations industrielles à la faculté des sciences sociales de l’Université de Montréal.

Il a fait ses premières armes au sein du mouvement syndical en 1950, à sa sortie de l’université. Il a d’abord milité au Syndicat des chapeliers, puis au Congrès du travail du Canada.

En 1959, il devient conseiller technique au Syndicat des travailleurs des industries pétrolière, chimique et atomique. En 1968, il accède au poste de directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

En octobre 1964, il est battu par une seule voix pour le poste de président de la FTQ par celui qui allait devenir son complice pendant un quart de siècle, Louis Laberge.

Il est devenu secrétaire général de la FTQ en 1969. Il a occupé cette fonction de numéro deux de la FTQ jusqu’en 1991, date à laquelle il est devenu président. À ce titre, il était également vice-président provincial du Congrès du travail du Canada (CTC), la grande centrale pancanadienne.

Dès la création du Fonds de solidarité FTQ en 1983, il avait été nommé premier secrétaire.

Intellectuel nationaliste

Si Louis Laberge, qui est mort en 2002, avait la réputation d’être bouillant, coloré et direct, Fernand Daoust, son bras droit, incarnait l’intellectuel, plus réservé, diplomate, affable.

Fernand Daoust a toujours été très nationaliste, contrairement à Louis Laberge qui a été converti à l’option souverainiste plus tard dans sa carrière.

L’engagement nationaliste de Fernand Daoust remonte à son adolescence, lorsqu’il appartenait aux Jeunesses laurentiennes, un groupe inspiré de la pensée du chanoine Lionel Groulx.

Son arrivée à la présidence de la FTQ en 1991 a coïncidé avec l’engagement plus évident de la centrale syndicale en faveur de la souveraineté du Québec.

Desserte maritime entre Matane, Baie-Comeau et Godbout

Retour imminent du F.-A.-Gauthier

Après 13 mois d’inactivité, le traversier NM F.-A.-Gauthier devrait reprendre son service de desserte maritime entre Matane, Baie-Comeau et Godbout dans les prochains jours. C’est ce qu’a fait savoir le porte-parole de la Société des traversiers du Québec (STQ), Alexandre Lavoie. Depuis lundi, le navire fait des sorties en mer. « On ne connaît pas encore la date exacte de remise en service, a toutefois précisé M. Lavoie. Mais les essais vont bien. On a des résultats positifs jusqu’à présent. [Jeudi], on a commencé à faire la préparation de l’équipage, en même temps qu’on fait les derniers tests et ajustements mécaniques. » Le président-directeur général de la STQ, Stéphane Lafaut, a d’ailleurs confirmé sur son compte Twitter qu’il se rendrait à Matane dans les prochains jours. Selon M. Lavoie, il dressera le bilan des réparations et annoncera la date de remise en service du traversier construit en 2015 au coût de 170 millions. — Johanne Fournier, collaboration spéciale, Le Soleil

Avion abattu en Iran

Les enquêteurs canadiens bientôt de retour

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a annoncé que ses deux enquêteurs dépêchés en Iran et en Ukraine pour déterminer les causes de l’accident du vol PS752 d’Ukraine International Airlines avaient terminé leur mission à l’étranger et qu’ils rentreraient au pays dans les prochains jours. Les deux enquêteurs sont restés à Téhéran six jours et à Kiev, capitale de l’Ukraine, deux jours. Le BST a dit espérer que ses enquêteurs pourraient jouer un rôle plus important, mais a reconnu que les autorités iraniennes s’étaient montrées coopératives et utiles. Le Canada s’est engagé à divulguer à la population toute information pertinente liée à l’enquête, dans la mesure où les règles de la Convention relative à l’aviation civile internationale le permettent. L’Iran a reconnu avoir tiré des missiles sol-air vers l’appareil après son décollage de l’aéroport international de Téhéran, le 8 janvier. La tragédie a coûté la vie à 176 personnes, dont 57 Canadiens. Le BST a dit comprendre que les boîtes noires étaient toujours en Iran. Une deuxième équipe d’enquêteurs du BST sera envoyée sur les lieux « une fois qu’il saura où et quand cette activité aura lieu ».

— Raphaël Pirro, La Presse, avec La Presse canadienne

Parti québécois

Un congrès des jeunes en début de course à la direction

L’aile jeunesse du Parti québécois a décidé de tenir un congrès au début de la course à la direction. L’événement aura lieu les 7 et 8 mars. On ne prévoit pas de débat entre les aspirants chefs à cette occasion, mais ceux-ci pourront s’adresser aux militants. Sylvain Gaudreault et Paul St-Pierre Plamondon sont sur les rangs ; Frédéric Bastien, Stéphane Handfield et Guy Nantel pourraient aussi se lancer. « L’objectif de faire le congrès en début de course à la chefferie, c’est d’être le premier rendez-vous des aspirants chefs pour pouvoir influencer le cours des débats », explique la présidente du Comité national des jeunes du PQ, Frédérique St-Jean, qui terminera son mandat à cette occasion. Il y aura donc élection à l’aile jeunesse au même moment. Le congrès se tiendra sous le thème « Faut y aller » et portera entre autres sur la souveraineté et l’environnement. 

— Tommy Chouinard, La Presse

Extinction Rebellion

Comparution des militants qui ont escaladé le pont Jacques-Cartier

Les trois militants environnementalistes qui ont escaladé le pont Jacques-Cartier l’automne dernier pour souligner l’« urgence climatique » ont comparu pour la première fois jeudi au palais de justice de Montréal. Chantal Poulin, Yann Robitaille et Mélanie Dupuis ont été accusés en décembre de méfait et de complot pour commettre un méfait. Malgré les accusations, Yann Robitaille dit « assumer pleinement » ses gestes. « Il y a une urgence climatique, et on a un devoir moral d’agir. On ne regrette pas, surtout compte tenu de l’impact que les gestes ont eu. Ça a amené beaucoup, beaucoup de visibilité. L’urgence climatique, c’est scientifiquement prouvé et on doit en discuter », a-t-il plaidé. La coaccusée Chantal Poulin se réjouit également de l’impact du coup d’éclat. « Beaucoup de gens ont décidé de se joindre à des mouvements pour l’environnement. Presque tous les jours, des gens me disent qu’ils ont entendu parler d’Extinction Rebellion et qu’ils ont décidé de se mobiliser pour la première fois », a-t-elle déclaré à la suite de la brève comparution. Les trois militants sont accusés de complot et d’avoir « interrompu ou gêné l’emploi » du pont Jacques-Cartier, le 8 octobre 2019.

— Louis-Samuel Perron, La Presse

Rectificatif

Université de l’Ontario français

Une dépêche intitulée « L’Université de l’Ontario français verra le jour », publiée dans notre édition du 23 janvier, a été attribuée par erreur à l’Agence France-Presse. Elle provenait en réalité de La Presse canadienne. Nos excuses.

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