Grands prix du journalisme

La Presse remporte la moitié des prix 

La qualité du travail des artisans de La Presse a été honorée, hier soir, au gala des Grands Prix du journalisme :  le média s’est démarqué en remportant la moitié des prix. Les photographes ont été récompensés dans quatre des sept catégories du prix Antoine-Desilets et les journalistes sont les lauréats de cinq des onze catégories du prix Judith-Jasmin.

Le gala, présenté par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), soulignait l’excellence du travail journalistique réalisé en 2018 par les journalistes et photographes d’une dizaine de médias québécois.

« On parle souvent de notre situation difficile, mais il ne faut jamais oublier à quel point il se fait du journalisme de qualité à La Presse et dans tous les médias. Et c’est ce qu’on a célébré, ici, ce soir », a déclaré Éric Trottier, vice-président à l’information et éditeur adjoint de La Presse, au terme du gala célébré au Gesù, à Montréal.

Pour la 43e fois cette année, les meilleures œuvres journalistiques du Québec étaient récompensées par un prix Judith-Jasmin. Les journalistes de La Presse ont fait très bonne figure, faisant de La Presse le média le plus gratifié, hier. Jean-François Tremblay a été récompensé dans la catégorie Sports, Philippe Teisceira-Lessard dans Justice et faits divers, Marie-Eve Fournier dans Affaires et économie, Isabelle Hachey dans Grand reportage et, enfin, François Cardinal dans la catégorie Opinion. Tous médias confondus, 256 journalistes avaient soumis 427 reportages aux prix Judith-Jasmin cette année.

« Dans les cinq cas, on peut voir que ce que La Presse a remporté, ce sont tous des reportages ou des textes de profondeur. C’est du journalisme de terrain, quasiment des enquêtes – mis à part François Cardinal [catégorie Opinion]. Ce qui confirme la stratégie que bien des médias ont prise au cours des dernières années et que La Presse pousse, tout particulièrement. Et ça nous envoie le signal qu’il faut qu’on continue de le faire », a déclaré Éric Trottier. 

Les photographes à l’honneur

De plus, à quatre reprises, l’un des photographes de La Presse s’est vu décerner hier soir le prix Antoine-Desilets, qui honore les meilleures photos de presse de la province. Edouard Plante-Fréchette a remporté la catégorie Photoreportage, Patrick Sanfaçon s’est démarqué dans la catégorie Coup d’œil et Bernard Brault a été doublement récompensé dans les catégories Sports ainsi qu’Arts, culture et art de vivre.

« On est très fiers de ça aussi. Je dis souvent qu’on a la meilleure équipe de photographes au pays, et cette récolte nous le prouve encore une fois », a ajouté M. Trottier, soulignant l’apport essentiel du travail des photographes à la mission journalistique des médias.

Prix du journalisme en loisir, écrit long

Sophie Allard s’est démarquée avec son reportage « Sauvés par le sport », récompensé par le Conseil québécois du loisir. Le reportage véhicule l’espoir de retrouver une vie normale pour d’anciens soldats brisés par la guerre. Alors que les anciens combattants sont nombreux à vivre avec la dépression, le stress post-traumatique et la toxicomanie, ceux rencontrés par la journaliste racontent comment ils ont surmonté leurs blessures grâce à l’entraînement et au sport.

Les sélections 

Onze journalistes de La Presse étaient finalistes dans huit catégories du prix Judith-Jasmin et six photographes étaient en lice pour le prix Antoine-Desilets. La journaliste Isabelle Hachey était aussi finaliste dans la catégorie Arts, culture et art de vivre pour son reportage « Les salades du chef Giovanni Apollo ». La chroniqueuse retraitée de La Presse Michèle Ouimet était finaliste dans Grand reportage pour sa série « Le printemps saoudien ». Dans la catégorie Sports, outre le gagnant Jean-François Tremblay, les deux autres finalistes étaient des équipes de La Presse : Sophie Allard, pour « Le combat d’une vie », et Simon-Olivier Lorange, Gabrielle Duchaine et Olivier Jean pour « La cavale de deux espoirs cubains ». Le reportage de Vincent Brousseau-Pouliot et de Katia Gagnon, « Des investissements qui favorisent le Groupe CH », était aussi en lice dans la catégorie Affaires et économie, dont le prix a été remporté par Marie-Eve Fournier. Du côté de la photographie, Bernard Brault était aussi sélectionné dans la catégorie Portraits et arts. Martin Chamberland et l’ex-photographe de La Presse Ivanoh Demers étaient aussi sélectionnés dans Culture et arts de vivre. Martin Tremblay était aussi en lice dans la catégorie Photoreportage.

Autres médias

Aux prix Judith-Jasmin, Radio-Canada s’est démarquée dans trois catégories : Grand Prix, Médias locaux et régionaux (ex-aequo par Radio-Canada Mauricie–Centre-du-Québec et Radio-Canada Estrie) et Politique. Montreal Gazette a remporté Arts, culture et art de vivre. Les journalistes du quotidien Le Devoir ont remporté la catégorie Science, Environnement et Société, ainsi que Enquête, conjointement avec Cogeco Média 98,5. Aux prix Antoine-Desilets, le photographe Renaud Philippe s’est particulièrement illustré avec trois reconnaissances. Il a remporté la catégorie Portrait, pour une photo publiée dans The New York Times, Politique, Justice et Société ainsi que Photo de presse de l’année pour des photos publiées dans Le Devoir.

Grands prix de journalisme

Les reportages récompensés

SPORTS 

Le journaliste Jean-François Tremblay s’est démarqué dans la catégorie Sports avec son reportage « Une année cauchemardesque ».

« Ce document a permis de prendre la mesure de ce que l’appât futile du gain et les interventions inappropriées des autorités d’une ligue de hockey récréatif, impulsées par la hargne de parents “gérants d’estrade”, peuvent infliger comme dommages sur l’enthousiasme d’un enfant qui veut pratiquer ce sport, en dépit d’un léger handicap, a déclaré le Grand Jury. Il fait appel à la conscientisation des officiers du hockey mineur québécois dont on a constaté l’insouciance dans ce récit ; il fait aussi et surtout appel à la conscientisation des parents spectateurs qui ne s’aperçoivent pas des effets dévastateurs que leur attitude et leurs agissements causent aux jeunes joueurs et joueuses qui veulent participer à une activité sportive, à l’abri d’une compétition malsaine. » 

JUSTICE ET FAITS DIVERS 

Philippe Teisceira-Lessard a remporté le prix dans la catégorie Justice et faits divers avec son reportage « Heurtée par la police, pas d’enquête ».

« Il aura fallu la publication de cet article en juin pour que le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) ouvre une enquête au sujet de l’Inuite Maina Aculiak, affligée de troubles mentaux, heurtée volontairement, deux mois plus tôt, par un véhicule de police à Umiujaq, au Nunavik. Ce reportage illustre de façon flagrante les failles réglementaires et celles des procédures policières qui nuisent à l’application d’une justice équitable pour tous, a soulevé le Grand Jury. Sans cette intervention journalistique, le cas de Maina Aculiak serait demeuré totalement ignoré et aucun questionnement n’aurait été soulevé. Il est pertinent d’ajouter qu’un autre article, du même auteur, deux mois plus tard, a permis de retrouver Mme Aculiak, perdue dans Montréal, où elle avait été hospitalisée ; cet autre reportage a remis en question certaines pratiques du SPVM qui a paru intransigeant à l’égard d’une Inuite sans repères dans la métropole. Les autorités municipales ont demandé une enquête. » 

AFFAIRES ET ÉCONOMIE 

Marie-Eve Fournier a reçu le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Affaires et économie pour sa série de reportages « Les secrets de la nouvelle facture des pharmaciens », « Deux prix, même pharmacie » et « Des coûts d’assurance qui explosent ». 

« Cette série de trois reportages, publiés en décembre 2018, a permis de débusquer une pratique révélatrice sur les honoraires des pharmaciens, que les Québécois devaient et méritaient de connaître. Les pratiques mystérieuses que Marie-Eve Fournier a mises en lumière interpellent l’association et l’ordre professionnel concernés et le gouvernement qui a signé les ententes. Ce travail journalistique nécessitait une recherche méticuleuse, pugnacité et ténacité. Marie-Eve Fournier l’a accompli en rendant les informations facilement compréhensibles », a reconnu le Grand Jury. 

GRAND REPORTAGE 

Isabelle Hachey s’est démarquée dans la catégorie Grand reportage avec son travail en Syrie ayant mené au reportage « La révolution du Rojava ». 

« Isabelle Hachey s’est exposée à un danger personnel considérable en zone de guerre syrienne. Son audace et son ingéniosité nous ont permis de mieux connaître et comprendre les activités de l’État islamique qui s’y déroulent, souligne le Grand Jury. Elle tenait surtout à nous faire découvrir la région du Rojava qui échappe au pouvoir de Bachar al-Assad, et nous avons pu réaliser qu’il y a, dans ce coin du globe, une lueur d’espoir pour la démocratie dans l’ombre de la dictature. Sa quête inspirante nous a fait percevoir un féminisme qui s’affirme dans l’environnement hostile du contexte islamique. » 

OPINION 

François Cardinal s’est démarqué dans la catégorie Opinion avec « Ne pas forcer les cœurs, plutôt les gagner ». 

« Les stéréotypes et l’intolérance font régulièrement surface dans le débat social sur l’immigration. Cet éditorial de François Cardinal a voulu apaiser la polémique. Faisant sien un propos de Gérald Godin, il a cherché à placer ses lecteurs sur la voie de la compréhension et de l’acceptation des différences, hors de l’affrontement des opinions sur les signes religieux et la réduction des seuils d’immigration, a souligné le Grand Jury. À l’heure où les citoyen-ne-s se demandent si l’on peut être accueillants sans risquer la dilution de sa propre identité culturelle, cette mise en perspective du débat nourrit une sage réflexion. En abordant avec précision et délicatesse ce sujet, il a mené à conclure que la somme de nos communautés culturelles sera plus élevée que celle de nos simples individualités. »

Les photos gagnantes 

PHOTOREPORTAGE 

Edouard Plante-Fréchette, dans la catégorie Photoreportage, pour « La dernière traite », publié dans La Presse

« C’est une histoire complète et très bien racontée. Il y a une charge émotive très forte. Une très belle qualité de photo, technique, cadrage, éclairage naturel. Un témoignage poignant d’une époque en voie de disparition », a déclaré le jury. 

SPORTS 

Bernard Brault, dans la catégorie Sports, pour « L’agonie de la défaite », publiée dans La Presse. « La photo décrit un moment émotif très fort, a déclaré le jury. On voit souvent en sport de l’action, dans ce cas-ci, on a privilégié la réaction. » 

COUP D’ŒIL 

Patrick Sanfaçon, dans la catégorie Coup d’œil, pour « Baiser mouillé », publiée dans La Presse. « Le jury a sélectionné cette photo, car elle représente l’essence même d’une photo croquée sur le vif. Il y a beaucoup d’informations dans la photo. La mise en contexte est réussie. La composition est intéressante et le cadrage met en valeur ce coup d’œil charmant », a expliqué le jury. 

ARTS, CULTURE ET ART DE VIVRE 

Bernard Brault, dans la catégorie Arts, culture et art de vivre, pour « Elton John », publiée dans La Presse

« On reconnaît le personnage tout de suite avec en plus la référence au piano qui apparaît dans ses lunettes. Une photo extrêmement bien cadrée. Une puissance évocatrice », a justifié le jury.

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