OPINION

DON DE LA FONDATION MCCALL MACBAIN À L’UNIVERSITÉ MCGILL L’égalité des chances et l’excellence peuvent aller de pair

John McCall MacBain en est la preuve. Le chemin qu’il a parcouru avec son diplôme de premier cycle de l’Université McGill est tout simplement remarquable. Fort de notes exceptionnelles, John a décroché une bourse Rhodes qui lui a permis de poursuivre des études supérieures à l’Université d’Oxford et à la Harvard Business School.

Mais l’histoire ne fait que commencer. De retour à Montréal, John a fondé sa maison d’édition, Trader Classified Media, et en a fait l’un des chefs de file du secteur mondial des petites annonces. Il est fort probable que vous ou un membre de votre famille ayez trouvé un emploi, acheté une voiture ou vendu une maison par l’entremise de ses publications et ses sites internet.

En 2006, John et sa femme Marcy ont créé la Fondation McCall MacBain. Au moyen de cet organisme philanthropique, ils ont fait don de dizaines de millions pour financer plusieurs initiatives d’éducation et de nombreux programmes destinés à améliorer la santé humaine et la santé de notre planète.

Un don record

La quête d’excellence de John au Canada a récemment pris une nouvelle dimension. Le 13 février, la Fondation McCall MacBain a annoncé un don de 200 millions à l’Université McGill qui servira à financer des bourses d’études pour les étudiants canadiens et étrangers. Ce don, le plus important du genre dans notre histoire, promet de créer l’équivalent des bourses Rhodes et Fulbright.

Ce don remarquable est un geste personnel. Je connais John depuis la fin des années 70, alors qu’il était président de l’association étudiante de McGill et moi recteur de l’université. Mon admiration trouve également sa source dans le poste que j’occupe à l’heure actuelle.

En tant que président du conseil de la Fondation Rideau Hall, un organisme caritatif national voué à bâtir un Canada meilleur, je donne priorité aux initiatives destinées à créer des programmes d’apprentissage qui favorisent l’excellence et l’égalité des chances en éducation ; promouvoir une culture de l’innovation au Canada ; élargir le cercle de don et de bénévolat ; et stimuler et reconnaître l’excellence en leadership au Canada.

Ce don important soutient chacune de ces grandes priorités. Il m’a amené à réfléchir au rôle du don dans l’éducation au Canada, au geste de donner à l’échelle de notre pays, et à la place que nous occupons dans le monde en tant que nation de savoir et d’innovation.

Sur le plan de la contribution de ce don à l’éducation au Canada, ses retombées sont encore plus importantes qu’il n’y paraît.

Si un don comparable était fait à une université américaine privée, il équivaudrait à 2 milliards, car le ratio revenus-étudiant d’un établissement privé comme Harvard est environ 10 fois plus élevé que celui d’un établissement public comme McGill.

L’influence de ce don est encore plus évidente si on le transpose dans le cadre d’une entreprise dont le chiffre d’affaires est le dixième de celui de son principal concurrent. C’est le cas de McGill dans son recrutement d’étudiants par rapport à des universités comme Harvard, Stanford ou Yale. La contribution de John et Marcy permettra à McGill d’attirer les meilleurs étudiants, chercheurs et scientifiques du Canada et d’ailleurs dans le monde.

Promotion de la philanthropie

Cette contribution exceptionnelle aura également pour effet de promouvoir la philanthropie au Canada, en particulier parmi les jeunes Canadiens aisés. Il arrive à un moment opportun et crucial, puisque la génération des baby-boomers, pilier du don, vieillit.

Il est encourageant de constater que les Canadiens découvrent de nouvelles façons de réinvestir leur richesse dans du capital social, de sorte que davantage de nos citoyens peuvent bénéficier des progrès et de la prospérité qu’il procure. Le don de John et Marcy incitera d’autres à donner selon leurs capacités et leurs ressources.

La philanthropie est un levier essentiel – qui s’accompagne souvent d’une tolérance accrue au risque – pour faire avancer la connaissance. Elle nous rappelle aussi l’importance de la culture du don au Canada, qui doit être renforcée.

Enfin, le don de John et Marcy contribuera grandement à l’image du Canada dans le monde comme nation de savoir et d’innovation. Il met en lumière l’importance pour le Canada de soutenir la connaissance pour tous.

Il confirme la réputation du Canada à titre d’Athènes des temps modernes, un centre de compétences, d’études et d’innovation qui repose sur le pouvoir de convaincre plutôt que sur le pouvoir de contraindre des Rome de ce monde.

Notre pays se distingue par ses grands cœurs et ses vifs esprits. Nous travaillons depuis des générations à accroître les possibilités pour l’ensemble de nos citoyens, de sorte qu’ils puissent atteindre les niveaux que leur permettent leur énergie et leurs ambitions. Il est temps maintenant de repousser les limites de cette excellence, de prouver au monde et à nous-mêmes que l’égalité des chances et l’excellence peuvent aller de pair. L’un n’empêche pas l’autre. John et Marcy McCall MacBain nous ont tracé la voie.

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