Deux buts et une phrase-choc pour Piatti
En l’emportant contre le Fire de Chicago (3-0) et en enchaînant trois victoires de suite, le onze montréalais ne pouvait choisir meilleur moment pour donner du muscle à la meilleure séquence de sa saison.
Englué au neuvième rang il y a 10 jours à peine, l’Impact n’a désormais que deux points de retard sur la sixième place occupée par Atlanta United. Hier, et à l’image de la première quinzaine du mois d’août, Nacho Piatti a été le grand homme du match avec deux buts, des chevauchées en contre-attaque... et une phrase-choc après le coup de sifflet final.
Au micro, l’Argentin a fait son petit effet en indiquant qu’il pourrait s’agir de ses 10 derniers matchs à Montréal. Stupéfaction générale, même si la déclaration apparaît comme une manière plutôt tonitruante de renvoyer la balle dans le camp de la direction montréalaise au cœur des présentes négociations.
« Je n’ai pas trouvé la solution pour rester ici, et c’est seulement ça. Je donne tout sur le terrain, et après, c’est le club qui décide. Ce n’est pas moi. »
— Ignacio Piatti
« Ça fait trois années que je suis ici, et après, ce n’est pas moi, a-t-il martelé, dans le vestiaire, sans finir sa phrase. Je suis content avec toute l’équipe et je veux continuer comme ça pour gagner la Coupe cette année. C’est sûr [que je veux rester]. »
« Nacho est l’un des meilleurs de la MLS avec les [Sebastian] Giovinco et [David] Villa, a ajouté Mauro Biello. Je sais qu’ils sont en négociations, mais je ne vais parler que du terrain. »
Parlons-en, du terrain. On n’imagine nullement l’Impact laisser filer son joueur désigné argentin, rouage essentiel de l’équipe depuis 2014. La victoire contre Chicago a confirmé, une énième fois, son rôle essentiel, sa domination en MLS et son excellente forme après une première partie estivale minée par les blessures. Buteur dès la sixième minute, il a ensuite surpris Matt Lampson avec un tir à l’extérieur de la surface (38e).
Dans les trois derniers matchs seulement, Piatti a marqué quatre buts et exécuté une passe décisive. « C’est un élément extraordinaire dans cette ligue et c’est peut-être l’un des meilleurs joueurs de tous les temps avec l’Impact. Il faut trouver une manière de le garder, mais on verra, a souligné Patrice Bernier. Je ne connais pas les états d’âme de Nacho, mais profitons-en si [ce sont ses derniers matchs]. »
Comme c’est maintenant l’habitude, Piatti a eu droit à une belle ovation au moment de quitter le terrain. Il n’a pas été le seul à faire retentir la cloche du stade Saputo, même s’il a joué un rôle majeur dans le penalty transformé par Matteo Mancosu (37e). Le numéro 10 a cédé son rôle de tireur à l’attaquant italien, dont le mutisme remontait au 10 juin, soit neuf matchs sans le moindre but.
« Piatti lui a laissé le ballon, c’était extraordinaire de sa part d’aider son coéquipier. On a besoin que Matteo retrouve son rythme de l’année passée. Sans lui, on n’arrivait pas en finale d’association. »
— Mauro Biello, entraîneur-chef
Par ses appels en profondeur, l’Italien aurait pu alourdir le bilan, mais ce simple penalty ne nuira certainement pas à sa confiance, élément si important chez un attaquant.
Le choix de la contre-attaque
Contre un adversaire qui occupe le troisième rang dans l’Est, l’Impact a appliqué sa bonne vieille recette en concédant la possession du ballon et en se projetant rapidement vers l’avant.
Comme par le passé, ce choix a montré toute son efficacité, notamment d’un point de vue défensif. Mené par la paire centrale Laurent Ciman et Victor Cabrera – l’Impact est ensuite passé à cinq défenseurs –, le bloc montréalais n’a pas accordé une tonne d’occasions franches à son adversaire. Après un but justement refusé pour un hors-jeu, Evan Bush a éteint une rare menace en stoppant un tir de David Accam (68e). S’il n’a pas été aussi efficace dans sa distribution, Samuel Piette a encore parfaitement joué son rôle en protégeant la défense.
« Défensivement, on s’améliore. On n’a pas accordé beaucoup d’occasions lors des trois derniers matchs, et c’est important, a commenté Biello. On veut être une équipe capable de rester bas et de contre-attaquer. En même temps, on veut être capables de déséquilibrer l’adversaire. […] Contre une bonne équipe de Chicago, on a bien défendu en restant compacts. Même s’ils ont eu davantage le ballon que nous, on a fait mal en contre-attaque. »
L’Impact dispute ses trois prochains matchs à domicile contre le Real Salt Lake, le Toronto FC et encore le Fire. L’occasion est belle de continuer à mettre la pression sur le milieu de peloton, notamment sur le Crew de Columbus, que l’Impact devance maintenant au chapitre des points par match (1,43 contre 1,4).