Coupe du monde de soccer  Groupe F

Une lutte pour la deuxième place

Jusqu’au 14 juin, La Presse dresse le portrait de chacun des huit groupes de la Coupe du monde. Aujourd’hui, place au groupe F, dans lequel l’Allemagne fait figure de favorite pour terminer en première place, puis conserver son titre. La Suède et le Mexique visent le deuxième rang.

Allemagne

Bien armée pour conserver son titre

Classement FIFA : 1re

Nombre de Participations à la Coupe du monde : 18

La version anglaise du site de la Bundesliga, le championnat allemand, s’est amusée à concocter trois alignements différents pour illustrer la profondeur de la première liste élargie. L’équipe C avait fort belle allure avec, en milieu de terrain, les Leroy Sane, Ilkay Gündogan (Manchester City), Julian Draxler (Paris Saint-Germain) et Julian Brandt (Bayer Leverkusen). Même l’équipe des absents ne manquait pas de charme… Tout ça pour dire que les Allemands sont favoris pour conserver leur titre et ainsi imiter le Brésil de 1958-1962. Depuis 2014, il y a bien eu cette demi-finale perdue contre la France à l’Euro et quelques matchs amicaux plus difficiles, mais les qualifications pour le Mondial se sont passées sans le moindre accroc – 10 victoires en 10 matchs et une différence de buts de + 39. Le titre en Coupe des Confédérations a aussi permis de voir à l’œuvre plusieurs jeunes, dont Joshua Kimmich, le latéral droit du Bayern Munich qui a pris la relève de Philip Lahm. Les comparaisons sont d’ailleurs très nombreuses entre les deux, notamment en raison d’une grande polyvalence. À côté des jeunes joueurs, la continuité est de mise avec les Jerome Boateng, Mats Hummels, Toni Kroos, Mesut Özil ou Thomas Müller. En un mot : impressionnant.

Trois joueurs à suivre

Manuel Neuer

Position : gardien de but  /  Âge : 32 ans

Nombre de sélections : 75 (en date du 5 juin)

Participations à la Coupe du monde : 2

Neuer s’est livré à une véritable course contre la montre. Victime d’une fracture au pied gauche au mois de septembre, il a finalement fait son retour en étant sur le banc lors de la finale de la Coupe d’Allemagne, à la mi-mai. Le débat sur sa titularisation, aux dépens de Marc-André ter Stegen, existe.

Toni Kroos

Position : milieu de terrain  /  Âge : 28 ans

Nombre de sélections : 82 (en date du 5 juin)

Participations à la Coupe du monde : 2

Pas facile de trouver un plus beau palmarès que le sien depuis 2014 : Coupe du monde, Ligue des champions, Coupe du monde des clubs… Il fait partie des trois joueurs les plus utilisés par Zinédine Zidane depuis janvier 2016.

Thomas Müller

Position : milieu offensif et attaquant /  Âge : 28 ans

Nombre de sélections : 90 (en date du 5 juin)

Participations à la Coupe du monde : 2

Entre Müller et les Coupes du monde, c’est une vraie histoire d’amour : 10 buts en 13 matchs et la perspective de battre le record de la compétition détenu par son ancien coéquipier Miroslav Klose.

Le sélectionneur

Joachim Löw

Architecte des succès allemands, après le creux du début du siècle, Löw devrait rester à la tête de l’équipe jusqu’à la prochaine Coupe du monde, en 2022. Il est le symbole de l’Allemagne qui gagne, comme souvent dans son histoire, mais qui pratique également un soccer attractif. On le dit perfectionniste et particulièrement à l’écoute de son vestiaire.

En chiffres

5,1

D’après Zoomin TV, un média néerlandais, Joachim Löw est le sélectionneur le mieux rémunéré avec un salaire annuel de 3,8 millions d’euros (5,1 millions CAN)

12

Quatre titres, quatre finales perdues et quatre troisièmes places : difficile de demander mieux en matière de constance au fil des décennies.

4,3

L’Allemagne a marqué une moyenne de 4,3 buts par match lors des qualifications. Seule la Belgique a suivi le même rythme.

Mexique

Objectif : dépasser les huitièmes de finale

Classement FIFA : 15e

Nombre de Participations à la Coupe du monde : 15

Prédiction : le Mexique finit au deuxième rang de son groupe tout juste devant la Suède et prend rendez-vous avec le Brésil en huitièmes de finale. À ce stade, la logique est respectée et El Tri termine sa Coupe du monde le 2 juillet à Samara. Le scénario vous semble familier ? Effectivement, puisque le Mexique a atteint les huitièmes de finale lors des six dernières phases finales, sans parvenir à aller plus loin. L’histoire est un peu la même pour les hommes de Juan Carlos Osorio, à commencer par une facile domination dans la zone CONCACAF, où l’équipe manque de féroce compétition. Les matchs amicaux, contre des nations européennes, ont globalement débouché sur des bons résultats, mais les critiques sont constantes dans ce pays passionné de fútbol. Tout y passe : les échecs en Copa América et à la Gold Cup, les schémas tactiques, les rotations et même son salaire. Il y a du talent dans cette équipe avec, en attaque, les Carlos Vela, Javier Hernandez et Hirving Lozano.

Trois joueurs à suivre

Hirving Lozano

Position : attaquant  /  Âge : 22 ans

Nombre de sélections : 26 (en date du 5 juin)

Participation à la Coupe du monde : 0

ESPN a donné un A+ à la saison de Lozano avec le PSV Eindhoven. Il a été le Mexicain qui a connu la meilleure campagne en Europe, d’où les sollicitations de nombreux clubs en Angleterre et en Espagne.

Javier Hernandez

Position : attaquant  /  Âge : 29 ans

Nombre de sélections : 100 (en date du 5 juin)

Participations à la Coupe du monde : 2

Comme bien d’autres, Chicharito peut aussi profiter du Mondial pour faire augmenter sa valeur sur le marché. Il souhaite quitter West Ham, avec qui il n’a pas été très prolifique, et aurait des offres de la MLS, du Mexique, de la Chine et de la Turquie.

Carlos Vela

Position : attaquant  /  Âge : 29 ans

Nombre de sélections : 64 (en date du 5 juin)

Participation à la Coupe du monde : 1

L’ancien pensionnaire d’Arsenal a connu ses meilleures saisons européennes avec la Real Sociedad, où il a été élu joueur de la saison en 2011-2012 et en 2013-2014. Le nouvel attaquant du Los Angeles FC n’a pas raté sa transition en MLS.

Le sélectionneur

Juan Carlos Osorio

Le Colombien est le septième sélectionneur du Mexique depuis la Coupe du monde de 2006. Le poste est exigeant et, malgré un bon bilan statistique, il n’a pas échappé aux critiques. Osorio n’a pas renouvelé son contrat et serait tenté de prendre les commandes de la sélection américaine. Après tout, c’est aux États-Unis, avec les MetroStars de New York, que sa carrière a démarré.

En chiffres

1

Le Mexique a affronté l’Allemagne à 11 reprises dans son histoire. Sa seule et dernière victoire remonte au 15 juin 1985.

3

Trois pays seulement ont dépassé la phase de groupes lors de chacune des éditions depuis 1994 : le Brésil, l’Allemagne et le Mexique.

53

Le Mexique pointe au huitième rang au chapitre des matchs disputés à la Coupe du monde. Ses 53 matchs placent El Tri entre la France (59) et l’Uruguay (51).

Suède

La vie sans Zlatan

Classement FIFA : 23e

Nombre de Participations à la Coupe du monde : 11

Avec cette Suède-là, il est d’abord question des absents. Des absents comme l’Italie, que la Suède a écartée de la Coupe du monde au terme d’un barrage ultra-serré. Un absent de taille, également, en Zlatan Ibrahimovic, dont il a été question du retour avant que la porte ne se referme définitivement au mois d’avril. Malgré la stature du bonhomme, aurait-il été juste qu’il retrouve la sélection alors que la Suède a su se reconstruire depuis deux ans ? En son absence, certains joueurs, dont Emil Forsberg, révélation en Bundesliga, ou Marcus Berg ont pris davantage de place sous les projecteurs. Le sélectionneur Janne Andersson a aussi pris le contrepied de l’ère Zlatan avec un groupe à la force collective et moins dépendant d’une seule individualité. « Cette Suède est un bon groupe qui travaille fort et qui a très bien fait pour se qualifier en barrages contre l’Italie. Ce sera difficile d’égaler ce que nous avons accompli en 1994, on le sait tous », a commenté Roland Nilsson, membre de l’équipe qui avait pris la troisième place lors du Mondial américain. Depuis, la Suède n’a participé qu’à deux phases finales.

Trois joueurs à suivre

Andreas Granqvist

Position : défenseur central  /  Âge : 33 ans

Nombre de sélections : 71 (en date du 5 juin)

Participation à la Coupe du monde : 0

Capitaine depuis le départ de Zlatan, Granqvist est le leader dans le vestiaire suédois. Le grand défenseur central, qui compte plus de 70 sélections en 12 ans, ne manque pas d’autorité et d’expérience au fil d’une carrière qui l’a mené en Angleterre, aux Pays-Bas, en Italie et en Russie.

Emil Forsberg

Position : ailier /  Âge : 26 ans

Nombre de sélections : 35 (en date du 5 juin)

Participation à la Coupe du monde : 0

Il porte le numéro 10, celui que détenait Zlatan, ce qui s’accompagne forcément d’une petite pression. Malgré tout, Forsberg est le joueur suédois en forme du moment grâce à de bonnes prestations en sélection, mais aussi avec son club du RB Leipzig.

Marcus Berg

Position : attaquant  /  Âge : 31 ans

Nombre de sélections : 55 (en date du 5 juin)

Participation à la Coupe du monde : 0

Il est le meilleur buteur parmi le groupe suédois qui participera à la Coupe du monde. Associé à Ola Toivonen dans un 4-4-2 classique, Berg a connu d’excellentes qualifications avec, notamment, un quadruplé contre le Luxembourg.

Le sélectionneur

Janne Anderson

Anderson a succédé à Erik Hamrén après l’Euro 2016. Ancien joueur amateur de soccer et de handball, il possède une vaste expérience d’entraîneur depuis le début des années 90. Sa plus grande réussite a été avec l’IFK Norrköping, qu’il a mené à un championnat en 2015.

En chiffres

0

Aucun joueur retenu pour le Mondial n’évolue dans le championnat suédois. Marcus Berg remporte la palme de l’exotisme, puisqu’il évolue aux Émirats arabes unis.

25

La Suède peut plier, mais elle ne rompt pas. Contre l’Italie, en barrages, elle avait conservé son but d’avance malgré une possession de balle de 25 % au match retour.

62

Zlatan Ibrahimovic est le meilleur buteur de l’histoire de la sélection avec 62 buts et au sixième rang des joueurs ayant le plus de sélections (116).

Corée du Sud

Promise à la quatrième place

Classement FIFA : 61e

Nombre de Participations à la Coupe du monde : 9

Dans ce groupe hyper compétitif, la Corée du Sud est le pays qui apparaît comme le moins susceptible d’accrocher l’une des deux premières places. Les qualifications ont été très pénibles, si bien que la Corée a longtemps été sous la menace de la Syrie, de l’Ouzbékistan et même de la Chine. Un changement de sélectionneur, l’an dernier, a d’abord amené un second souffle avant que les matchs amicaux du printemps ne fassent reparaître les doutes. La défense, par exemple, s’est montrée en difficulté face à l’Irlande du Nord et à la Pologne. Les blessures ont ensuite forcé le sélectionneur Shin Tae-yong à se tourner vers plusieurs plans B. En vrac, la Corée du Sud a perdu un défenseur central, deux milieux de terrain et un attaquant. « Grâce à cette occasion, plusieurs nouveaux visages peuvent créer une sensation à la Coupe du monde », a d’ailleurs réagi le capitaine Ki Sung-yueng. Voyons-y davantage un souhait qu’une prophétie face à trois pays qui présentent davantage de certitudes.

Trois joueurs à suivre

Ki Sung-yueng

Position : milieu de terrain  /  Âge : 29 ans

Nombre de sélections : 99 (en date du 5 juin)

Participations à la Coupe du monde : 2

Élu joueur de l’année à Swansea en 2014-2015, Ki Sung-yueng n’a pas connu la meilleure des années, notamment en raison d’une blessure à un genou en 2017. Le milieu défensif et capitaine sud-coréen va quitter le pays de Galles après la relégation de son club. L’occasion d’un nouveau départ…

Son Heung-min

Position : attaquant  /  Âge : 25 ans

Nombre de sélections : 64 (en date du 5 juin)

Participation à la Coupe du monde : 1

Il lui a fallu une année pour trouver son rythme à Tottenham, mais il est maintenant l’un des acteurs du succès du club londonien. Il peut jouer à tous les postes offensifs, même s’il est plus efficace à gauche. Il est très efficace en transition offensive.

Hwang Hee-chan

Position : attaquant  /  Âge : 22 ans

Nombre de sélections : 13 (en date du 5 juin)

Participation à la Coupe du monde : 0

Lors de son arrivée en Autriche, il y a trois ans, sa valeur n’était que de 37 000 euros. Désormais, l’attaquant sud-coréen est pisté par des clubs allemands et anglais après une année fort convenable à Salzbourg. Il a notamment marqué deux buts en Ligue Europa.

Le sélectionneur

Shin Tae-yong

Versant un peu trop dans l’exagération, un journaliste l’a déjà surnommé le « Mourinho asiatique ». Les deux CV ne se comparent évidemment pas, même si Shin Tae-yong a déjà fait des miracles en Ligue des champions avant de faire le nécessaire en qualifications avec la sélection sud-coréenne. Saura-t-il réaliser un autre exploit en Russie ?

En chiffres

4

La plus belle page sud-coréenne a été écrite à domicile lors du Mondial de 2002. L’équipe avait pris la quatrième place.

6

Dans la liste préliminaire, six joueurs évoluaient dans les championnats européens. Aucun des joueurs concernés ne joue en défense, par ailleurs son point faible.

10

Face à des adversaires qui n’ont pas de grandes ressources offensives, la défense sud-coréenne a été à la peine avec 10 buts encaissés en 10 matchs de qualifications.

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