BRÈVE

Relever Renaud Lachance de son devoir de réserve

Renaud Lachance doit justifier les raisons de sa dissidence entourant la question du lien entre le financement politique et la corruption. Ça fait partie de ses responsabilités de haut fonctionnaire. Jusqu’à présent dans sa carrière, M. Lachance a fait preuve d’esprit critique, d’être difficile à convaincre et peu sensible aux pressions extérieures. Ce sont là de grandes qualités chez un haut commis de l’État.

Il doit expliquer pourquoi il n’a pas été convaincu par les témoignages entendus à la Commission. Là-dessus, l’opposition n’a pas tort. Cette reddition de comptes ne doit cependant pas être l’occasion pour les politiciens de se donner en spectacle et de marquer des points sur le dos d’un fonctionnaire.

M. Lachance devrait comparaître à huis clos devant un comité parlementaire spécial composé d’un représentant de chaque parti présent à l’Assemblée nationale, et présidé par le bureau du commissaire à l’éthique ou du protecteur du citoyen. Les élus se chargeraient ensuite de transmettre ses explications au grand public, qui pourrait alors porter un meilleur jugement sur les événements. — Denis Saint-Martin

Réplique  Médecins spécialistes

Agir ouvertement

En réponse à la chronique « 7384 $ par semaine, chère Mme Francœur », de Patrick Lagacé, publiée le 5 décembre.

La chronique de Patrick Lagacé en aura surpris plusieurs, tant il s’agissait d’une démonstration de l’attaque facile, tel un prédateur : on prend une grosse bouchée sans effort et on se régale.

La « lobbyiste en chef de la FMSQ », comme il m’appelle, n’était pas en conférence de presse vendredi dernier pour « pleurnicher », mais bien pour ouvrir ses livres aux médias. Ainsi, à l’aube de ses 50 ans, la FMSQ affiche une ouverture inédite en matière de « transparence », en offrant aux journalistes la possibilité de poser toutes les questions à propos de ses ententes, en présence de celui qui les négocie depuis plus de 20 ans.

Comme nous l’avons répété, dans le rapport du Vérificateur général du Québec (VGQ), tout y est, à partir du rattrapage de 2003, jusqu’à la fin de l’étalement, en 2021 !

Il faut seulement avoir envie de laisser de côté les préjugés, de comprendre les chiffres, de se souvenir que…

– lors de l’exercice de rattrapage mené entre 2002 et 2006, l’écart de « richesse collective », ou la réalité économique du Québec par rapport aux autres provinces, a été pris en compte par tous les experts, les nôtres et ceux du gouvernement ; 

– que les médecins spécialistes ont étalé, pour la troisième fois, jusqu’en 2021, leur rattrapage obtenu en 2006 ; 

– que les médecins spécialistes ont contribué à l’effort budgétaire en remettant à l’État la huitième année de leur entente d’étalement, soit 350 millions de dollars ; 

– que le dépassement réel de l’enveloppe de 400 millions de dollars (et encore moins de 800 millions colportés par certains) est plutôt de 64,6 millions de dollars ; 

– que cette sous-évaluation par le Conseil du trésor s’est soldée par plus de services et de soins à la population ; 

– que jamais la FMSQ n’a distribué à ses membres des restants d’enveloppe « magique » pour des soins non dispensés ; 

– que les mesures soi-disant sans cibles ont bel et bien donné des résultats au bénéfice des patients en médecine spécialisée.

Les attaques personnelles ne viendront pas à bout de ma volonté d’agir ouvertement. Tout est sur la table, nous n’avons rien à cacher !

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