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Un groupe d’anglophones souverainistes voit le jour

Les souverainistes ont de surprenants nouveaux amis très affirmés : les Anglophones pour un Québec indépendant.

La création de ce nouvel organisme a été annoncée hier lors d’une conférence de presse qui s’est tenue aux bureaux de la Société Saint-Jean-Baptiste, à Montréal.

« Le groupe Anglophones pour un Québec indépendant est voué à la promotion de l’indépendance du Québec et n’est affilié à aucun parti politique, a indiqué la porte-parole Jennifer Drouin, une professeure qui est membre du Parti québécois depuis 1998. Selon nous, l’indépendance est une option logique et légitime qui profitera à tous les citoyens québécois. »

Mme Drouin explique que son groupe souhaite « contrecarrer la présomption erronée voulant que tous les anglophones soient par défaut fédéralistes ».

« Nous croyons que nous, les Québécois, formons un peuple distinct, résilient et dynamique. Nous aimons et respectons la langue française et nous nous engageons à la protéger et à l’aider à fleurir. »

— Jennifer Drouin, porte-parole du groupe Anglophones pour un Québec indépendant

Mme Drouin a ajouté que les anglophones et les francophones ont beaucoup d’intérêts communs. Évoquant les débats autour d’Énergie Est, elle a lancé que s’il y avait un déversement dans le fleuve, « ça toucherait tous les Québécois, qu’ils parlent français ou anglais ».

L’organisation dit compter pour l’instant quelque 40 membres qui sont tous des citoyens anglophones du Québec.

N’est-il pas un peu étonnant de voir des anglophones s’enthousiasmer pour la souveraineté alors que cette idée est en perte de vitesse chez les francophones ?

« Comme le disait Mark Twain : “L’annonce de ma mort est tout à fait prématurée” », a lancé Mme Drouin.

UNE « ESCOUADE DE LA VÉRITÉ »

Le groupe, qui ne s’affilie à aucun parti pour rassembler le plus grand nombre de souverainistes, entend présenter des conférences dans des lieux où l’on parle surtout anglais, dans des cégeps et des universités, par exemple. Il veut aussi mettre en place une « Escouade de la Vérité » « pour répondre à des reportages inexacts sur le Québec et des attaques insultantes, dont la vieille rengaine sur le racisme des Québécois ».

Les journalistes y sont ensuite allés de questions quelque peu amusantes à la porte-parole Jennifer Drouin. « Comment a réagi votre famille quand elle a appris que vous étiez souverainiste ? », a demandé très sérieusement un anglophone. (La famille a bien réagi, a-t-elle répondu, sa préférence politique étant connue depuis longtemps.) « Faut-il prouver qu’on est anglophone pour faire partie de votre groupe ? »

« On ne fera pas passer de test sanguin », a répondu Mme Drouin, ajoutant que les allophones étaient aussi les bienvenus même si, pour l’heure, les membres sont essentiellement des anglophones nés ici.

Parmi ceux-là se trouvaient entre autres à la conférence de presse l’auteur Robin Philpot de même que Michael Hendricks qui, avec son conjoint René Leboeuf, a formé le premier couple gai du pays autorisé à se marier.

Amir Khadir, député de Québec solidaire, était aussi sur place. Quand a été lancée la question des droits des anglophones dans un Québec souverain, M. Khadir a rappelé qu’ils seraient absolument respectés et qu’une reconnaissance internationale de l’existence du Québec passerait nécessairement par cet impératif.

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