« Les matchs sont plus difficiles »

Le jeune Artturi Lehkonen traverse une période creuse sur le plan offensif

Le traditionnel entraînement ouvert au public au Centre Bell est généralement un exercice bien léger, dont on se souvient surtout pour les images d’enfants en liesse dans les bulletins télévisés. Mais quand vous avez un nouvel entraîneur-chef et que le calendrier vous empêche de tenir de vraies séances d’entraînement, la donne change un brin.

Hier, il fallait voir les joueurs à bout de souffle, le visage rougi, couvert de sueur, à leur retour dans le vestiaire pour la période d’entrevues.

« Avec le changement d’entraîneur, on implante de nouvelles choses en termes de système. Et ça ne vaut pas la peine d’essayer si on n’y va pas à pleine vitesse, a expliqué l’attaquant Brian Flynn. On s’y attendait, car on a besoin d’ajustements. On en arrache, et la seule façon de se replacer, c’est en travaillant fort à l’entraînement. »

Les chantiers de Claude Julien sont nombreux. Le match de samedi laisse croire que le nouvel entraîneur-chef a commencé à corriger le tir défensivement. Mais en attaque, les problèmes demeurent préoccupants. Au cœur de ceux-ci : l’absence de production dite « secondaire ».

Samedi, le Tricolore a été limité à un seul but, œuvre d’Andrei Markov. Le jeu a été préparé par le premier trio, qui était alors composé de Max Pacioretty, Alex Galchenyuk et Alexander Radulov. Hormis ces trois attaquants, la production offensive est tout simplement inexistante ces derniers temps.

En huit matchs en février, les seuls attaquants qui ont marqué pour le Canadien sont Pacioretty (quatre buts), Radulov (deux) et Galchenyuk (un). Les autres buts ont été inscrits par les défenseurs Markov (deux), Weber et Nesterov (un chacun).

Sinon, c’est la sécheresse. Phillip Danault, qui a retrouvé son poste au centre de Pacioretty et Radulov, a trois mentions d’aide. Le reste de la colonne des points ressemble à du langage binaire : 0, 1, 0, 0, 1, 0...

« Patch [Pacioretty] est le seul qui a été constant, lui et son trio, admet Flynn, lui-même sans point à ses 12 dernières sorties. On doit trouver une façon. Ça semblait facile en début de saison, ça cliquait pour tout le monde. Toutes les équipes connaissent de tels moments, donc l’important est de s’en tirer le plus vite possible. »

en transition

Artturi Lehkonen en a étonné plusieurs en première moitié de saison. Malgré un physique un peu frêle, la recrue finlandaise avait cimenté son poste au sein des trois premiers trios, enfilant 11 buts à ses 39 premiers matchs.

L’ailier gauche traverse toutefois sa séquence la plus difficile de la saison : pas de point à ses 11 derniers matchs, avec un rendement de - 5.

« C’est comme ci comme ça [so-so], admet le jeune homme. Parfois, c’est difficile. Les matchs sont plus difficiles. Les équipes donnent une poussée pour les séries éliminatoires. Je dois trouver une façon de mettre fin à ma léthargie. »

Lehkonen semble vivre difficilement la transition entre la première division suédoise et la LNH. À Frolunda, sa saison comptait 52 matchs, en plus de la Ligue des champions et d’un tournoi international à quatre pays. Mais en LNH, ce sont surtout les périples un peu partout sur le continent qu’il trouve éreintants.

« En termes de nombre de matchs, c’est peut-être un peu plus difficile, mais ce sont vraiment les déplacements qui sont la plus grande difficulté », souligne-t-il. 

« En Suède, tu dormais à la maison presque tous les soirs. Au pire, tu devais faire trois heures d’autobus après un match pour rentrer chez toi. Ici, c’est plus difficile. »

— Artturi Lehkonen

On pourrait aussi croire qu’à 182 lb, il est désavantagé physiquement par le style un peu plus rugueux pratiqué ici. Mais des nuances s’imposent.

« En Suède, tu patines beaucoup plus. La patinoire est plus grande, donc si tu veux exercer de la pression, tu dois patiner encore plus. Ici, ce sont surtout des batailles individuelles où tu n’as pas d’espace. C’est dur à comparer. »

Flynn et Lehkonen ne sont pas seuls dans leur situation. Andrew Shaw n’a qu’une aide en février, ce qui lui vaut tout de même un point de plus que Paul Byron, qui est à zéro. Idem pour Tomas Plekanec, lui aussi sans point ce mois-ci.

Sans surprise, le CH vient au 30e et dernier rang de la LNH en février avec trois points.

Le Canadien a rendez-vous avec les Rangers de New York, les Islanders de New York et les Maple Leafs de Toronto cette semaine, des formations relativement permissives en défense. L’équipe aura aussi droit à un deuxième jour de suite d’entraînement sous le nouvel entraîneur aujourd’hui. On verra si, mis ensemble, ces éléments permettront au Tricolore de présenter une attaque plus équilibrée.

Le Canadien

Price au repos

Les partisans ne se sont pas autant bousculés aux portes qu’à l’habitude pour cet exercice gratuit. Le niveau supérieur était pratiquement vide, tandis que les sièges vides étaient nombreux dans les rouges. Ceux qui se sont déplacés n’ont pas eu la chance de voir Carey Price à l’œuvre. L’équipe a annoncé que le gardien devait s’absenter, car il avait droit à une journée de traitements. Tous les autres joueurs de l’équipe ont participé à l’entraînement. Pour remplacer Price, le Tricolore a de nouveau fait appel à Raphaël Girard, un ancien gardien de l’Université Harvard qui porte les couleurs des Marquis de Jonquière, en LNAH.

Le Canadien

Du mouvement au centre

Claude Julien continue à chercher les bonnes combinaisons au centre. Hier, il a laissé Phillip Danault au centre de Max Pacioretty et Alexander Radulov, unité qu’il a recréée en troisième période samedi. Alex Galchenyuk était quant à lui entouré de Paul Byron et de Brendan Gallagher, tandis que Tomas Plekanec pilotait une unité avec Artturi Lehkonen et Andrew Shaw. Le Tricolore reprend l’entraînement ce matin à Brossard à 11 h, avant de s’envoler vers New York pour y affronter les Rangers demain.

Sénateurs d’Ottawa

Rendez-vous manqué

Josh Morrissey a inscrit le but vainqueur en troisième période et les Jets de Winnipeg ont tenu bon pour l’emporter 3-2 contre les Sénateurs d’Ottawa, hier. C’est un rendez-vous manqué pour les Sénateurs, qui avaient une occasion rêvée de rejoindre le Canadien au sommet de la division Atlantique. Les Sénateurs ont encore deux matchs en main sur le Tricolore.

— La Presse canadienne

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