Fred Pellerin
Le boom de Saint-Élie
La Presse
La curiosité pour Saint-Élie-de-Caxton ne faiblit pas. Fred Pellerin est heureux de nous annoncer que son village a connu cette année une hausse de 10 % de son achalandage, qu’on a refait les capsules pour les touristes, que les jeunes familles continuent de s’y installer et que le baby-boom se confirme.
D’une cinquantaine d’enfants il y a quelques années, quand les villageois se sont battus pour ne pas les envoyer dans une autre école en raison de leur faible nombre, on est passé à 138 inscriptions en 2014.
« C’est le village qui connaît le plus haut pourcentage de croissance démographique au Québec à l’heure actuelle, dit Fred Pellerin, qui a un projet de documentaire pour Saint-Élie. Puis c’est du beau monde. Ça fait un village qui se prend en main, qui est ravigoré, actif et qui swingue, tsé ! Ce sont de belles histoires qui ont des retombées sociales. »
Assez pour que la zone de développement rural de l’OCDE, un organisme de coopération international, aille y faire son tour.
« Ils sont venus parce qu’on est un contre-exemple. Il n’y a rien d’autre qui explique ce boom-là qu’une parole. Pas la mienne, mais celle qui vient du collectif, que j’ai transmise. » — Fred Pellerin
C’est quelque chose à méditer sérieusement en cette période d’austérité. « Nous autres, on a injecté des idées dans notre économie, ajoute-t-il, tout fier. Pour ceux qui aiment parler en chiffres, ils n’ont qu’à téléphoner pour voir ce que ça fait en retombées : 54 000 visiteurs, ça rapporte énormément. »
Pour mieux comprendre encore, il suffit d’écouter sa chanson
, qui parle de « la flambée du prix de l’indécence » et qui a comme exergue cette célèbre phrase d’Oscar Wilde : « Le cynisme, c’est connaître le prix de tout et la valeur de rien. »