ZOOM

LES CANADIENS MOINS GROSSIERS QUE LEURS VOISINS SUR TWITTER

Qui sont les plus polis : les Canadiens ou les Américains ? La légende urbaine veut qu’on soit plus polis au Canada qu’aux États-Unis. Mais ce n’est qu’une légende, après tout. Deux chercheurs de l’Université McMaster, à Hamilton, viennent de publier une analyse qui semble confirmer cette théorie populaire.

Entre février et octobre 2015, deux étudiants au doctorat en linguistique à l’Université McMaster ont analysé 3 millions de gazouillis sur Twitter. Les messages provenaient d’internautes habitant le long de la frontière canado-américaine dans la région des Grands Lacs. On y retrouve notamment les villes de Toronto, Hamilton, Buffalo, Cleveland et Detroit.

De ces gazouillis, les chercheurs ont extrait les mots qui revenaient le plus souvent.

« Dès que nous avons formé deux nuages de mots avec les résultats pour les deux pays, nous avons tout de suite vu qu’il y avait une différence », affirme Daniel Schmidtke, l’un des coauteurs de l’étude.

Aux États-Unis, le mot qui revenait le plus souvent était le mot « merde » (« shit »), tandis qu’au Canada, le mot « formidable » (« great ») figurait au premier rang.

M. Schmidtke et son collègue Bryor Snefjella ont attribué un coefficient à chaque mot selon la fréquence à laquelle il était utilisé. C’est ainsi que le mot « merde » a obtenu un coefficient de 72,88, soit le plus élevé de tous les mots analysés des deux côtés de la frontière.

Évidemment, l’analyse ne tient pas compte du contexte dans lequel le mot a été utilisé dans un gazouilli. Par exemple, le mot « nigga », qui signifie « nègre », n’a pas toujours un sens péjoratif, selon le contexte.

L’idée de départ de cette étude était de voir s’il y avait des différences linguistiques le long d’une frontière alors que les gens parlent la même langue. Les deux étudiants ont aussi fait le même exercice avec l’Écosse et l’Angleterre.

Daniel Schmidtke se défend d’ailleurs d’avoir voulu démonter que les Canadiens sont plus polis que les Américains. « Je tiens à préciser que je n’ai aucun parti pris dans cette histoire. Je suis Britannique ! Je suis à l’Université McMaster pour y terminer mon doctorat. Mais j’avoue que j’aimerais bien rester au Canada une fois mes études terminées. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.