Climat

Un 14e mois de chaleur record sur le glone

La planète flirte depuis plusieurs mois avec un réchauffement de 1,5 degré Celsius par rapport à la moyenne du XXe siècle, un signe parmi tant d’autres du réchauffement climatique actuel.

En effet, le mois de juin s’ajoute aux 13 mois précédents qui ont tous établi un nouveau record de chaleur, selon les données de l’Agence océanographique et atmosphérique nationale des États-Unis (NOAA), qui remontent à 1880.

« Comparé à 2015, une année record, on est clairement en avance, remarque Alain Bourque, directeur du consortium de recherche Ouranos. Il faudrait vraiment des mois anormalement frais pour qu’on repasse en dessous du record de 2015. »

On approche même des 2 degrés de réchauffement dans l’hémisphère Nord, note-t-il.

Bien sûr, les premiers mois de 2016 sont sous l’influence du phénomène El Niño, qui était très fort en 2015.

Mais l’empreinte du réchauffement dû à l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est bien visible, selon Gavin Schmidt, directeur de l’Institut Goddard de la NASA.

« Le record pour la moyenne pour janvier à juin 2016 est énorme. Il est dû partiellement à El Niño, mais même sans cela, le record aurait été là. »

— Gavin Schmidt, sur Twitter

C’est aussi l’avis d’Alain Bourque. « Selon les dernières recherches, sans El Niño, on serait aux environs de 0,9 à 1 degré d’anomalie », dit-il.

Selon Gavin Schmidt, il y a 99 % de probabilité que 2016 déclasse 2015 comme l’année la plus chaude jamais observée.

L’année 2015, qui détient le record, était plus chaude par 0,9 degré.

DU JAMAIS-VU

Une série de 14 mois de chaleur record est sans précédent, selon Deke Arndt, chef de la surveillance du climat de la NOAA.

« C’est un territoire nouveau, on n’avait rien vu de tel avant le début de 2015, a-t-il dit dans un message envoyé au site Climate Central. On s’éloigne complètement du XXe siècle. C’est très frappant. »

La température d’une année n’est pas significative en climatologie, mais la tendance dure depuis longtemps.

Depuis 1998, seulement trois années (1999, 2000 et 2002) ne font pas partie des plus chaudes jamais observées, selon les données de la NOAA.

En 2016, jusqu’à maintenant, la chaleur est observable sur la plupart des continents et des océans, relate la NOAA.

« La seule région qui a été plus froide que la normale était le sud de l’Amérique du Sud », note Alain Bourque.

Le Québec est une rare zone près des normales dans une Amérique du Nord marquée par une chaleur anormale, surtout en Alaska et dans l’Ouest canadien, selon la carte publiée par la NOAA.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.