SPVM

Il offre 1000 $ pour la tête de Ian Lafrenière

La vie du commandant Ian Lafrenière ne vaut « pas plus » de 1000 $, indiquent deux annonces mises en ligne en 2013 dans le but de recruter un tueur à gages pour tuer le responsable des communications du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Ces annonces ont été publiées par Anatoliy Vdovin à la bibliothèque municipale de Westmount, entend démontrer la poursuite au cours de ce procès devant jury amorcé hier à Montréal.

L’homme de 48 ans est accusé d’avoir conseillé à une autre personne de tuer Ian Lafrenière, le 4 avril 2013, bien qu’aucun meurtre n’ait eu lieu.

Pour que l’accusé soit reconnu coupable, la poursuite doit prouver hors de tout doute raisonnable qu’il est l’auteur de ces annonces et qu’il les a publiées avec l’intention de causer la mort du policier.

Selon la théorie de la poursuite, Anatoliy Vdovin est l’auteur de deux annonces classées sur les sites web Craigslist et Adcentre visant à embaucher quelqu’un pour tuer le policier Ian Lafrenière, un des visages les plus connus du SPVM.

« Wanted Dead (everywhere) », indiquent les annonces présentées au jury, qu’on pourrait traduire librement par « voulu mort (partout) ». On peut y voir une photo du commandant Lafrenière, entouré de micros pendant un point de presse. Un point rouge sur le front du policier, faisant l’effet d’une cible, est bien visible sur la photo.

« Il n’en vaut pas plus »

Le libellé de la brève annonce en anglais ne laisse place à aucun doute, injuriant le commandant avant d’ajouter : « Récompense 1000 $. Il n’en vaut pas plus. » Le message est signé par la « James Roszko Foundation for Justice ».

Au cours du procès, des vidéos de surveillance viendront démontrer qu’Anatoliy Vdovin a utilisé un ordinateur de la bibliothèque municipale de Westmount pour commettre son crime, a indiqué la procureure de la Couronne Me Geneviève Rondeau-Marchand dans son exposé introductif. L’adresse IP du créateur de l’annonce classée de Craigslist est associée à un ordinateur de cette bibliothèque, alors que le numéro de téléphone de l’annonce est celui de l’accusé, soutient la Couronne.

Pendant l’enquête, un policier a même découvert bien visible sur le bureau de l’ordinateur de M. Vdovin la photo du commandant Lafrenière avec une cible rouge sur la tête.

Le commandant Lafrenière n’a pas fait partie des témoins de la poursuite mentionnés par Me Rondeau-Marchand au début du procès. On ignore la durée prévue de ce procès devant jury présidé par le juge Stephen W. Hamilton. L’accusé est défendu par Me Fabio Dell’Aquila.

REM 

Les opposants déboutés reviennent à la charge

Les opposants au Réseau électrique métropolitain (REM) déposeront aujourd’hui une requête à la Cour d’appel en vue de faire casser un jugement dévastateur rendu le mois dernier par la Cour supérieure, qui avait démoli en bloc presque tous leurs arguments.

Ces détracteurs tentent depuis mars dernier de freiner le superprojet piloté par la Caisse de dépôt et placement du Québec, évalué à 6,1 milliards de dollars. Ils dénoncent entre autres des lacunes dans le processus de consultation environnementale autour du REM, une démarche que le magistrat Michel Yergeau a estimée « vouée à l’échec » dans sa décision rendue le 12 décembre.

Selon MRicardo Hrtschan, l’avocat qui représente les plaignants, le juge Yergeau a commis plusieurs erreurs dans son jugement, en plus de faire preuve de partialité. Le juge avait qualifié l’argumentaire des opposants au REM de « salmigondis d’affirmations, d’énoncés de principes, de jugements de valeur, d’insinuations de complot ».

« Prématuré »

MHrtschan soutient que la Cour supérieure a rejeté le dossier de ses clients de façon « prématurée » à la mi-décembre. « Le gouvernement a l’obligation d’agir de bonne foi, avec honneur, et de consulter la population quand il porte atteinte à l’environnement, a-t-il dit à La Presse. Il y a eu des erreurs déterminantes qui ont été commises par le juge et on demande à la Cour d’appel d’intervenir. »

L’avocat souhaite que la Cour d’appel infirme le jugement de première instance et permette à ses clients de se faire entendre par la Cour supérieure, une procédure qui pourrait prendre un an.

La Caisse déterminée

Malgré ce nouvel écueil juridique, CDPQ Infra, la filiale de la Caisse qui pilote le projet de train léger de 67 kilomètres, se dit bien déterminée à poursuivre les prochaines étapes du chantier. « Notre intention demeure de s’assurer que ce grand projet d’un nouveau réseau de transport collectif pour le Grand Montréal puisse continuer à aller de l’avant », a fait valoir hier le porte-parole Jean-Vincent Lacroix.

Après quelques délais, les consortiums retenus pour la construction et la fourniture du matériel roulant devraient être annoncés d’ici la mi-février, a indiqué M. Lacroix. CDPQ Infra vise à entamer au printemps la construction du réseau qui reliera plusieurs villes de banlieue au centre-ville et à l’aéroport.

La déclaration d’appel des opposants au REM sera déposée officiellement ce matin au palais de justice de Montréal.

Trudeau réaffirme son attachement au bilinguisme

QUÉBEC — Un drapeau du Canada grand comme une maison, un gymnase d’école secondaire bondé et Justin Trudeau qui répond tant bien que mal à un barrage de questions. Le premier ministre du Canada a poursuivi hier à Québec sa tournée du pays pour rencontrer des citoyens ordinaires et « sortir de la bulle d’Ottawa ».

L’assemblée publique n’a donné lieu à aucune révélation. Le premier ministre n’a fait aucune annonce. Il a maintenu sa ligne habituelle, que ce soit sur l’abolition du Sénat (pas souhaitable) ou la réouverture de la Constitution (pas nécessaire).

Mais M. Trudeau s’est toutefois livré à un plaidoyer pour le français au Québec et au Canada. Une jeune immigrée du Brésil, à Québec depuis six ans, s’est levée pour demander au premier ministre d’agir pour contrer l’anglicisation de Montréal.

« Montréal est une ville dans une province francophone. Je vais au minimum une fois par an à Montréal. Tu vas dans un resto, tu vas dans un hôtel, tout le monde te parle en anglais. Je trouve que le français est une très belle langue. Il faut l’encourager, et aussi dans les autres provinces », a affirmé l’intervenante au micro, suscitant des applaudissements nourris.

Elle a aussi demandé au premier ministre de favoriser le français hors Québec. « On apprend l’anglais au Québec, il faut apprendre le français au Canada », a-t-elle dit.

Rappelant qu’il avait enseigné le français à Vancouver dans sa jeunesse, Justin Trudeau, sans promettre quelque mesure que ce soit, a réaffirmé son attachement au bilinguisme canadien.

« Bravo pour votre passion pour quelque chose qui nous passionne tous au Québec, la défense de notre belle langue française, a dit M. Trudeau. Si on veut que le Canada demeure un pays bilingue, le Québec se doit de rester d’abord et avant tout francophone. »

Lutter contre un certain discours haineux

Plus de 1000 personnes ont assisté à l’assemblée publique dans la salle de l’école secondaire De Rochebelle, à Québec. L’exercice est périlleux : à London, en Ontario, un homme et une femme ont interrompu le premier ministre à plusieurs reprises, la semaine dernière.

Hier, un homme s’est soudainement levé. Il a brandi un unifolié barbouillé d’une croix gammée tout en criant, en anglais, des phrases difficilement intelligibles.

La sécurité l’a escorté hors du gymnase. L’homme en question aurait aussi été présent à l’assemblée de London, selon le bureau du premier ministre.

Des membres du groupe anti-immigration Storm Alliance ont également assisté à l’assemblée. Ils sont partis avant la fin sans poser de question.

Une citoyenne a d’ailleurs demandé à M. Trudeau comment lutter contre un certain discours haineux, « qu’on voit au Québec ».

« Il faut un débat politique moins ancré dans l’ignorance, l’insécurité et l’intolérance […]. La majorité silencieuse est bonne et pleine d’empathie », a répondu le premier ministre, rappelant qu’il avait été touché, le 30 janvier dernier, de voir des milliers de gens dans les rues de Québec dénoncer l’attentat à la grande mosquée.

« Les gens sont sortis pour dire : “Non, pas chez nous.” Ce n’est pas qui nous sommes en tant que Québécois. »

Éducation

Le PQ miserait sur les CPE plutôt que la maternelle 4 ans

Ouvrir des classes de maternelle pour tous les enfants de 4 ans de la province est une solution irréaliste et mieux vaut investir dans les centres de la petite enfance (CPE), plus adaptés à la réalité des petits, estime le Parti québécois (PQ).

La Coalition avenir Québec (CAQ) a pris l’engagement en 2016 d’ouvrir les classes à tous les enfants de 4 ans, sans toutefois rendre l’école obligatoire à cet âge.

« Vous vous imaginez le chantier ? », a demandé Véronique Hivon en point de presse, hier, estimant qu’il faudrait loger environ 86 000 élèves de plus dans les écoles de la province.

« Quand on sait à quel point on est en retard dans les infrastructures scolaires, à quel point il y a des écoles qui débordent, qui pourrissent, à quel point il y a des travaux urgents qui doivent être faits : est-ce que la priorité est d’ajouter une classe de maternelle 4 ans et, surtout, est-ce que c’est réaliste ? »

Le PQ n’est pas contre la maternelle 4 ans, fréquentée par plus de 2500 élèves actuellement, mais a l’intention de faire plutôt la promotion des centres de la petite enfance.

« On veut des CPE renforcés »

« On veut des CPE renforcés. On a vu une multiplication anarchique des garderies privées, commerciales, à but lucratif, aux dépens des centres de la petite enfance, alors qu’année après année, on voit très bien que les évaluations montrent que la qualité est supérieure dans les CPE », a dit Véronique Hivon.

La députée de Joliette s’en est également prise à une autre proposition de la CAQ, soit celle d’abolir les commissions scolaires pour les remplacer par des centres de services.

Le PQ n’a pas l’intention de toucher aux commissions scolaires et cette idée de la CAQ n’est rien de moins qu’une « déclaration de guerre » à la communauté anglophone de la province, estime-t-elle.

« [Cette communauté] tient à ses institutions, tient à ses commissions scolaires anglophones qui sont proches de leurs communautés et qui assurent ces services fondamentaux adaptés à leur réalité linguistique, culturelle. Elles sont pour eux un joyau et elles le défendent comme la prunelle de leurs yeux. »

Candidate aux prochaines élections

La députée péquiste a en outre assuré qu’elle serait candidate aux prochaines élections provinciales, malgré les départs survenus cette semaine au Parti québécois.

« Je vais me présenter, complètement, passionnément, je vais être là », a-t-elle promis.

Les députés Alexandre Cloutier, Nicole Léger et Agnès Maltais ont annoncé mardi leur retrait de la vie politique.

« C’est trois collègues que j’aime beaucoup. Ce n’est pas une énorme surprise, chacun a exposé très clairement les raisons pour lesquelles il quitte [la politique] », a dit Véronique Hivon.

Elle estime qu’il y a un « grand renouveau » au PQ et a cité à titre d’exemple la candidature annoncée hier de Nathalie Leclerc dans la circonscription de Charlevoix–Côte-de-Beaupré.

« La politique, c’est fait de beaucoup de changements, je pense qu’il y a beaucoup de belles choses qui s’en viennent », a-t-elle conclu.

Montréal

Opération sauvetage sur le nouveau pont Champlain

Un travailleur a fait une chute sur le chantier du nouveau pont Champlain hier après-midi. Il est tombé à l’intérieur d’un caisson du pilier central, au sud du chantier. Selon la Sûreté du Québec, l’homme de 55 ans a subi des blessures mineures. Le Service de sécurité incendie (SIM) précise qu’il a fait une chute de 3 mètres, atterrissant sur une plateforme à 35 mètres dans les airs. Le SIM a déployé sur place les pompiers-araignées qui, avec Urgences-santé, devaient établir une stratégie pour dégager l’ouvrier qui ne pouvait s’extirper seul du lieu de sa chute. Mais c’est finalement l’intervention d’une grue qui a rendu possible son évacuation. L’homme a par la suite été transporté à l’hôpital. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ouvrira une enquête sur cet accident.

— Simon-Olivier Lorange, La Presse

Toronto

La police arrête un homme pour des disparitions dans le Village gai

Quelques mois après avoir minimisé les craintes de la présence possible d'un tueur en série, la police a affirmé hier avoir arrêté un individu et croire qu'il pourrait être responsable des morts présumées d'au moins deux hommes disparus dans le quartier. Bruce McArthur, un Torontois de 66 ans, a été accusé de meurtre prémédité, relativement aux morts présumées de Selim Esen et Andrew Kinsman, tous deux portés disparus dans le secteur des rues Church et Wellesley, a indiqué la police. L'enquêteur Hank Idsinga a affirmé que la police estime que le Torontois serait responsable de la mort d'autres hommes n'ayant pas encore été identifiés. Les policiers enquêtaient sur Bruce McArthur depuis quelques mois, mais n'avaient pas été en mesure d'établir un «lien définitif» avec les disparitions avant mercredi. Les corps de ces hommes n'ont pas été retrouvés.

— Paola Loriggio, La Presse canadienne

Santé

Gaétan Barrette se défend de faire de l’électoralisme

La hausse de l’aide financière pour l’installation de gicleurs dans les résidences pour personnes âgées, « ce n’est pas une annonce électorale », s’est défendu le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, hier. Il a plaidé qu’une révision du programme était dans les cartons depuis quelques mois. « On ne va pas arrêter de faire des annonces en 2018 parce qu’il y a une élection à date fixe », a-t-il dit. Le Regroupement québécois des résidences pour aînés et le Réseau québécois des OSBL d’habitation ont salué la bonification du programme d’aide, qui passe de 115,9 à 183,3 millions. Jusqu’ici, seulement 22 résidences ont adhéré au programme lancé en 2015. Or, environ un millier doit installer des gicleurs d’ici décembre 2020. Environ 100 résidences ont renoncé à la certification et se sont converties en simples immeubles de logements en raison des coûts liés aux gicleurs.

— Tommy Chouinard, La Presse

QUÉBEC

Sol Zanetti souhaite être candidat pour Québec solidaire

L’ancien chef d’Option nationale (ON), Sol Zanetti, à qui Québec solidaire (QS) avait promis l’une des circonscriptions « les plus favorables » pour convaincre son parti de fusionner avec lui, se présente à l’investiture de QS dans la circonscription de Jean-Lesage, à Québec. En 2014, M. Zanetti était candidat pour ON dans cette circonscription, qui inclut les secteurs de Limoilou et de Beauport. Il avait obtenu 2,5 % des votes, derrière, entre autres, le candidat solidaire Sébastien Bouchard, qui avait récolté 11,6 % des voix. M. Bouchard affirme être en réflexion quant à une nouvelle participation à l’investiture. Il annoncera ses couleurs au début février. Les militants de QS dans Jean-Lesage ont jusqu’au 15 février pour obtenir l’appui de cinq membres de la circonscription et déposer leur bulletin de candidature. L’assemblée d’investiture se déroulera le 17 mars.

— Hugo Pilon-Larose, La Presse

Montréal

La patinoire du lac aux Castors, sur le mont Royal, ferme définitivement

La mythique patinoire du mont Royal, qui accueille des patineurs depuis des décennies, sera fermée de façon définitive, car les journées de belle glace se font de plus en plus rares chaque hiver. Selon le responsable des Grands Parcs, des Espaces verts et des Grands Projets au comité exécutif, Luc Ferrandez, le nombre de jours de glace « patinable » est passé d’une centaine, à la belle époque, à 37 l’an dernier. Et lors de certains de ces quelques jours ouvrables, la glace était si mince que la machinerie passait à travers. La Ville ne peut plus se permettre de courir de tels risques, a indiqué M. Ferrandez, aussi maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. La patinoire du lac aux Castors, aménagée sur un plan d’eau artificiel, était d’ailleurs déjà fermée cet hiver, à cause de ces incidents. Une patinoire réfrigérée beaucoup plus petite, située près du pavillon du Lac-aux-Castors, demeure toutefois accessible aux amateurs de patin. M. Ferrandez a assuré que la Ville tente de trouver un nouvel emplacement pour aménager une patinoire naturelle sur la montagne d’ici l’hiver prochain.

— La Presse canadienne

Alberta

Un Burger King logeait ses employés étrangers sur place

Un Burger King de l’Alberta a été épinglé par les autorités sanitaires pour avoir logé des travailleurs étrangers dans le restaurant et a depuis retiré tous les matelas. Lors d’une visite inopinée, les inspecteurs ont découvert des matelas et des équipements ménagers « pour des travailleurs étrangers », selon leur rapport adressé au propriétaire du restaurant, Sadiq Holdings. L’agence provinciale a exigé que le propriétaire du restaurant retire « tous matelas et meubles associés » et qu’il n’y laisse plus dormir ou vivre des employés. « Personne ne devrait être traité de manière indigne », a critiqué hier la députée locale et ministre provinciale de l’Environnement Shannon Phillips au quotidien Calgary Herald. La ministre provinciale du travail Christina Gray s’est également dite « très troublée » par ces révélations. La maison mère de Burger King, qui a racheté la chaîne canadienne Tim Hortons, a souligné que son franchisé avait nié les accusations d’hébergement de travailleurs étrangers.

— Agence France-Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.