évènement

Sprint final pour 4000 adolescentes

La Célébration Fillactive a réuni près de 4000 adolescentes, hier, au parc Maisonneuve, concluant ainsi le programme de 10 semaines auquel elles étaient inscrites. Pour l’occasion, elles ont couru 5 km ou 10 km. La Banque Scotia en a profité pour annoncer un don de 1 million à l’organisme Fillactive. — Pascal LeBlanc, La Presse

Plein air

Secourisme au fin fond des bois

Sous une pluie battante, l’équipe de sauvetage dévale un sentier boueux pour arriver près du lieu d’un accident de canot, au fond d’un ravin. Tout près de la rivière, une jeune femme gît sur une roche, inanimée. Respire-t-elle encore ? Le temps se dégrade davantage, un orage éclate alors que la nuit tombe. Un des sauveteurs réalise que le niveau de l’eau augmente rapidement. Vite, il faut transporter la victime dans un lieu un peu plus sûr.

Heureusement, il ne s’agit que d’une simulation, dans le cadre d’une formation de secourisme en milieu sauvage et éloigné. L’orage est toutefois bien réel et les apprentis secouristes sont trempés jusqu’aux os lorsqu’ils retournent au chalet, en fin de soirée, pour discuter de leur performance avec le responsable de la formation. Somme toute, ça s’est bien passé, mais il y a encore de la place pour l’amélioration. Une formation, ça sert à ça.

« L’idée, c’est de sortir de sa zone de confort », commente Hugo Surprenant, propriétaire d’Impact Santé, entreprise qui offre le programme de formation de secourisme en milieu éloigné de la Croix-Rouge canadienne.

« Les scénarios, ça donne aux gens la chance de pratiquer, pas juste de regarder quelqu’un, d’écouter quelqu’un parler. L’approche pédagogique de la Croix-Rouge se base sur de la bonne recherche qui a démontré que les gens ont une meilleure rétention lorsqu’ils sont en action. »

— Hugo Surprenant, propriétaire d’Impact Santé

Le programme de base de secourisme en région éloignée compte 20 heures de formation. Il inclut des éléments qu’on peut retrouver dans des programmes de secourisme plus traditionnels, comme la réanimation cardiorespiratoire et le soin des plaies, mais on y aborde aussi des sujets davantage liés au plein air, comme le traitement de l’hypothermie et le retrait d’une tique ou d’un hameçon.

On y apprend aussi comment transporter une victime au beau milieu des bois : l’abriter dans une enveloppe thermique (surnommée « le burrito ») et la placer sur une civière fabriquée avec les moyens du bord.

Pour aller plus loin

« Il y a pas mal de gens qui ont déjà assisté à des cours de premiers soins en milieu de travail ou à l’école, mais ils sont un peu restés sur leur faim, explique Hugo Surprenant. On leur a dit de garder la personne en vie pendant cinq minutes, de ne pas faire grand-chose et d’appeler l’ambulance. Plusieurs se rendent compte que ça ne répond pas à leurs besoins. Ils veulent aller plus loin. »

Ce sont souvent des gens qui aiment le plein air, qui sortent des sentiers battus, qui s’engagent dans de longues expéditions et qui savent que les secours sont loin.

« Tout le monde qui fait du plein air devrait suivre ce cours, souligne une des aspirantes secouristes, Catherine Turgy. Je me sens mieux outillée, plus confiante. Ça m’incite aussi à mieux évaluer les dangers, à être plus alerte. »

Hugo Surprenant indique que la formation comporte effectivement des concepts de préparation et de prévention. « Quand on réalise que dans certaines situations, on pourrait attendre des heures avant d’avoir de l’aide, ça peut changer notre façon de planifier nos activités, précise-t-il. On peut être plus préventif, on peut repenser l’équipement qu’on apporte. »

Le programme avancé de secourisme en région éloignée compte 20 heures de formation additionnelle, pour un total de 40 heures. « Il y a beaucoup de guides de plein air qui suivent cette formation », note Hugo Surprenant. Les apprentis secouristes voient plus en détail le traitement des fractures et la prise des signes vitaux. Ils abordent également la question des maux liés à l’altitude.

Comme pour la formation de base, les séances théoriques sont entrecoupées de simulation en plein air. Par exemple, un campeur se sent mal. Que se passe-t-il ? Quelles questions faut-il poser pour découvrir la cause du problème ? Quelle décision faut-il prendre : traiter le camarade sur place ou l’évacuer le plus rapidement possible ?

Ou encore des secouristes se retrouvent sur le site d’une avalanche : qui faut-il aider en premier ?

« Ça permet d’assimiler les informations de la formation de base, commente Julie Sion au cours de la formation avancée. Nous avons des réflexes plus efficaces, même si nous ne sommes pas efficaces à 100 %. Nous nous faisons une base pour faire face à des situations plus difficiles. »

Outre le programme de la Croix-Rouge canadienne, il y a un autre programme reconnu au Canada, celui de Sirius Secourisme en région isolée.

Les apprentis secouristes terminent leur formation de 40 heures avec une dernière simulation au fond du ravin. Cette fois-ci, ils sont prêts et se distribuent les tâches avant d’arriver sur les lieux de l’accident. Au cours du sauvetage, ces tâches se modifient, mais les secouristes s’adaptent rapidement et parviennent à traiter sommairement la victime avant de l’évacuer. Le métier entre.

Vidéo de la semaine 

Une autre vidéo de vélo ?

Du vélo de montagne, de la musique rock… mais un petit quelque chose de différent.

Chiffre de la semaine

53

C’est le nombre d’espèces différentes de moustiques qui vivent au Québec.

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