Michael McCarron, un an plus tard

LONDON, Ontario — Une blessure, une transaction, un changement de position, des rumeurs d’échange, une Coupe Memorial. Michael McCarron ne s’est pas exactement ennuyé à sa dernière année dans les rangs juniors !

Sa première année chez les professionnels, elle, commençait un peu plus officiellement, hier, avec le début du tournoi des recrues auquel prend part le Canadien contre les espoirs des Sénateurs d’Ottawa, des Maple Leafs de Toronto et des Penguins de Pittsburgh.

Le Canadien renoue cette année avec ce format de tournoi qu’il avait délaissé depuis 2006. Et ce n’est pas McCarron qui s’en plaindra.

« Je vous le dis depuis deux ans au camp, c’est dur pour moi de jouer mon style quand tu affrontes tes amis », a mentionné McCarron, hier, après la défaite de 4-3 contre les espoirs des Penguins. 

« C’est bon de jouer du hockey compétitif ici, je peux respecter mon style, j’adore ça. »

— Michael McCarron

De ce premier match, on ne retiendra toutefois pas grand-chose de McCarron. Après un départ intéressant, il semblait parfois avoir les jambes lourdes, et sa principale chance de marquer est survenue quand son équipe détenait un avantage de deux hommes.

N’empêche, pour le grand Américain, il s’agissait d’un premier match dans l’uniforme du Bleu-blanc-rouge en un an. Ce soir du 23 septembre 2014, il survolait la patinoire dans une rencontre préparatoire face aux Bruins de Boston quand il a fait une lourde chute au filet et s’est blessé à une épaule.

« J’avais hâte non seulement à ce match, mais aussi à tout le tournoi. C’est ma première année chez les professionnels. J’ai eu un bon été. Je suis très enthousiaste. »

TOEWS ET BOYLE, LES MODÈLES

McCarron a passé sa dernière saison junior au centre, une position qu’il apprivoisait pour la toute première fois de sa vie. Son apprentissage a été accéléré quand il est passé, à la mi-saison, des Knights de London aux Generals d’Oshawa, où l’attendait un rôle plus défensif. Quel a été l’ajustement le plus difficile ?

« C’était surtout de jouer derrière la rondelle. Je ne l’avais pas vraiment appris avant de jouer à Oshawa, affirme-t-il. Les entraîneurs m’ont montré beaucoup de vidéos de joueurs de la LNH, pour que je sache quoi faire en zone défensive.

« Ils m’ont montré Brian Boyle et Jonathan Toews. Toews est un des meilleurs centres défensifs de la LNH, tu ne peux pas te tromper en le regardant ! Boyle a le même gabarit que moi, ça me permettait de voir comment il prenait les mises au jeu. »

LES RUMEURS

C’était le 2 mars dernier. Depuis quelques jours circulait une rumeur émanant d’un collègue d’Edmonton, qui soutenait que le Canadien avait offert McCarron aux Coyotes de l’Arizona pour obtenir le défenseur Zbynek Michalek. En plein après-midi, McCarron tweete : « Is it 3 p.m. yet ? » (La date limite des transactions était à 15 h cette journée-là.)

« Non, c’était seulement une blague. Tout le monde craint une transaction, mais c’était une blague, explique-t-il. Les transactions peuvent arriver n’importe quand dans une carrière. Mais je n’étais pas si préoccupé. »

Au final, Marc Bergevin n’a donc pas échangé son premier choix en 2013 et il se retrouve maintenant avec un athlète polyvalent qui peut jouer à la fois à l’aile ou au centre. Hier, on l’a vu au centre de Jérémy Grégoire et Tim Bozon.

C’est visiblement dans la Ligue américaine qu’il poursuivra son apprentissage à cette position. D’abord parce que des jeunes comme Charles Hudon et Daniel Carr sont devant lui dans la hiérarchie, ensuite parce qu’il ne manque pas de vétérans pour occuper les 12 postes d’attaquant. Reste à voir si les morceaux tomberont en place afin qu’il ait droit à un rappel en cours de saison.

EN BREF

L’étoile à Miceli

On attendait Nikita Scherbak et Charles Hudon, mais Angelo Miceli leur a volé la vedette chez les espoirs du Canadien, hier. L’attaquant montréalais, présent au tournoi sur invitation et en quête d’un contrat, a obtenu trois aides dans la défaite de 4-3 en prolongation du CH. Le cinquième marqueur de la LHJMQ la saison dernière, jamais repêché dans la LNH, disputait pourtant la rencontre au centre du quatrième trio, avec Jeremiah Addison et Brendon McNally. « Je ne changerai pas mon style. Ça a marché quand j’étais petit, ça a marché dans le junior. Je ne changerai pas rendu chez les pros », a commenté l’avant de 5’10. Le gardien Zachary Fucale s’est aussi distingué, lui qui avait reçu 43 tirs après trois périodes. En revanche, la rencontre a été plus difficile pour les défenseurs Brett Lernout et Dalton Thrower, tandis que l’attaquant Daniel Audette a été plutôt discret.

Spectaculaire !

On s’en doutait, mais la prolongation à 3 contre 3 que l’on verra dans la LNH cette saison ne sera pas ennuyeuse. Daniel Sprong a inscrit le but vainqueur après seulement 1:18 de jeu, mais le Canadien a eu le temps d’obtenir deux chances de marquer, dont un tir de Charles Hudon sur le poteau. « Ce que vous avez vu, c’est assez typique, a estimé l’entraîneur des espoirs du Canadien, Sylvain Lefebvre, qui a expérimenté cette formule dans la Ligue américaine la saison dernière. On a eu deux bonnes chances de marquer, et ça a pris une mauvaise décision d’un joueur pour qu’on donne une échappée. Le 3 contre 3, c’est une chance d’un côté, puis de l’autre, et une équipe se fait prendre fatiguée dans l’autre zone. » À partir de cette saison dans la LNH, la prolongation de cinq minutes se disputera entièrement à 3 contre 3, plutôt qu’à 4 contre 4.

Gauthier y croit

En soirée, les espoirs des Maple Leafs de Toronto affrontaient ceux des Sénateurs d’Ottawa. Dans le camp torontois, Frédérik Gauthier tente de faire sa place dans une formation qui commence à collectionner les attaquants prometteurs, ayant repêché Mitch Marner au 4e rang cette année et William Nylander au 8e rang en 2014. Gauthier, lui, avait été réclamé au 21e rang en 2013. « Si je suis bien préparé et que j’ai un bon camp, j’ai des chances de rester, estime l’ancien de l’Océanic de Rimouski. Mais ce n’est pas dans mon contrôle et je vais tout faire, tout donner. » Un colosse de 6’5 et 230 lb qui possède déjà de bons instincts défensifs, pourrait-il avoir un avantage sur les autres jeunes ? « Il y a beaucoup de petits gars ici, je suis un des plus gros. Mais dans la ligue, il y a plusieurs petits joueurs. Ça dépend toujours de la façon dont tu te sers de ton physique. »