Trouver la bonne motivation pour persévérer
Les recherches démontrent bien souvent que plus de 50 % des gens qui commencent en janvier vont arrêter. Environ 25 % commencent tellement vite, sans être prêts, qu’ils se blessent, et c’est la fin. Un autre 25 % fait du sport pour perdre du poids. Mais l’exercice, en fin de compte, ce n’est pas juste pour perdre du poids. C’est une façon de vivre. On sait tous que c’est important pour atteindre un équilibre, autant physique que psychologique.
Oui. Dans le monde universitaire, par exemple, on a des horaires de fous, avec la recherche, les demandes de subventions, les articles à publier, les étudiants, les cours… On sait tous que faire de l’exercice, c’est important. On est souvent assis. On sait qu’être assis, c’est la cigarette des années 2000, le nouveau fléau. Et pourtant, est-ce que tout le monde s’entraîne ? Non.
Il faut se demander quand on va placer l’exercice dans son horaire. Cela doit suivre immédiatement la prise de décision de faire du sport. Sinon, il n’y aura pas d’implication ou d’engagement envers l’exercice de façon assidue. Moi, c’est la première chose que je fais. À 6 h 30 ou 7 h le matin, je suis parti m’entraîner, de sorte qu’après, c’est fait. Plus la journée avance, plus tout ce qu’on a à faire est important…
Oui. Moi, j’adore le basketball. Je joue encore au basketball, mais si quelqu’un me dit : « Viens-tu à la natation ? », je vais me sauver en courant. L’exercice, personne n’est obligé d’en faire, à moins que son médecin lui dise : « Si tu n’en fais pas, t’es en danger. » Donc si la personne n’aime pas l’activité choisie, elle va finir par la mettre de côté. Les chances d’être assidu baisseront. On veut que la motivation soit au moins autodéterminée. Ce qui veut dire que je le fais par choix. Et, autant que possible, intrinsèque, ce qui veut dire que je le fais par plaisir. Une motivation extrinsèque, par exemple pour faire plaisir aux amis, n’est pas de la même qualité.
Oui. Pour certaines personnes, l’aspect social est important. Pour d’autres, non. L’essentiel, les philosophes grecs avaient vraiment mis le doigt dessus : connais-toi toi-même, et tu vas pouvoir faire de bons choix. Il y a, par ailleurs, des gens qui font du counselling de loisirs et qui peuvent aider les gens à choisir une activité pour un épanouissement optimal.
Ce que les gens recherchent souvent, c’est de ressentir des émotions positives en faisant de l’exercice. Pour certaines personnes, le dépassement de soi et l’atteinte de l’excellence vont leur permettre de se sentir bien. Pour d’autres, il est important de s’améliorer. Or, dans l’entraînement, on atteint des plateaux. Il y a des gens qui ont de la difficulté à faire face au fait qu’ils ne ressentent plus d’émotions positives en faisant leur activité, parce qu’ils sont sur un plateau. Ils stagnent. S’ils commencent une nouvelle activité, ils vont s’améliorer. Jusqu’à ce qu’ils vivent un nouveau plateau, et rechangent d’activité. D’autres trouvent leur activité et y tiennent, parce qu’ils deviennent passionnés.
Si c’est une passion harmonieuse, les gens vont bien l’intégrer dans leur vie. Ça sera un bonus, avec des bénéfices, autant sur le plan physique que psychologique. Ils vont persévérer, malgré les plateaux. Ceux qui ont une passion obsessive, par contre, attention : ça peut devenir dangereux. Si tu mets de côté des choses importantes et intéressantes de ta vie parce que tu ne veux pas manquer ton exercice, il y a un problème. Il faut que ça ajoute à la vie, pas que ça en enlève.
Note : les propos de M. Vallerand ont été édités.