Dernier tour de piste pour Big Papi

Un circuit. Puis deux. Puis trois… Ça a été cinq lancers et cinq circuits pour David Ortiz durant l’exercice au bâton des Red Sox de Boston. Les amateurs de baseball qui étaient déjà arrivés au Stade olympique l’ont chaleureusement applaudi.

Puis, à sa première présence au bâton, « Big Papi » a soulevé son casque pour saluer la foule qui l’ovationnait.

Pourtant, Ortiz n’avait jamais mis les pieds à Montréal avant hier.

« J’étais censé venir en 1998 avec les Twins du Minnesota, mais j’étais blessé, se souvient-il. Je n’ai donc jamais fait le voyage. »

Mais Big Papi est comme ça. Partout où il est allé au cours de sa carrière, son énergie contagieuse a fait sensation.

« David Ortiz est depuis des années l’un des plus grands joueurs de baseball, pas seulement parce qu’il est le genre de joueur qu’il est, mais aussi en raison de sa personnalité charismatique, a commenté le président des Red Sox Dave Dombrowski. Il se dresse toujours lors des grandes occasions. D’ailleurs, il m’a brisé le cœur en 2013 [à l’époque où les Tigers de Detroit de Dombrowski avaient été éliminés par les Red Sox].

« Il a un côté magnétique et tout le sport va s’ennuyer de lui. J’espère qu’il fera ses adieux en grand cette année. C’est un homme des grandes occasions et ça fait de lui un joueur spécial. On ne peut pas prédire à quoi ressembleront les joueurs qui viendront plus tard, mais il est à mon sens le plus grand frappeur de choix. »

LE RESPECT

En 1996, Ortiz avait été le « joueur à nommer plus tard » dans une transaction qui l’envoyait chez les Twins du Minnesota. Vingt ans plus tard, après avoir marqué l’histoire des Red Sox bien plus que celle des Twins, il entreprend la dernière saison de sa carrière.

Ayant déjà à son actif 503 circuits et 1641 points produits récoltés au fil de 19 saisons, il pourrait bien devenir le deuxième frappeur de choix à être élu au Temple de la renommée après Frank Thomas en 2014.

Il dit avoir décidé « depuis un bon moment » que la saison 2016 serait sa dernière. Fort de trois conquêtes de la Série mondiale dont il a été un personnage central, le colosse de 40 ans espère laisser un legs positif pour une autre raison.

« Plusieurs d’entre nous sont devenus des modèles sans même le savoir, dit-il. J’étais un enfant en République dominicaine qui voulait jouer au baseball et apporter un soutien financier à sa famille. Puis, tout à coup, tout est devenu différent à cause du joueur que je suis devenu. J’ai toujours essayé de bien me comporter et de ne pas faire le genre de bêtises que font plusieurs athlètes qui deviennent en l’espace de deux secondes victimes des réseaux sociaux. On ne peut pas être parfait, mais si on essaie de faire les choses de la bonne façon, on va gagner le respect des gens.

« J’ai été un gars sociable au fil des ans. Je serais à l’aise qu’on critique les périodes creuses que j’ai vécues sur le terrain, mais je serais préoccupé si l’on venait me dire que je n’ai pas traité les gens de la bonne manière. Je veux que les gens autour de moi soient heureux parce que mon équipe, c’est ma deuxième famille. »

Frapper des circuits et donner le sourire… Belle façon de gagner sa vie.

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