Les cas montent en flèche dans la région de Québec

La région de Québec enregistre une forte hausse du nombre de cas de COVID-19 depuis une dizaine de jours, tandis que la situation semble toutefois se stabiliser dans le reste de la province. Si le Québec a franchi mercredi la barre des 2000 patients hospitalisés, de nouvelles projections suggèrent que la tendance devrait ralentir d’ici deux semaines dans les hôpitaux.

Le dépistage dans les eaux usées et les tests PCR disent la même chose : la propagation est en forte hausse dans la région de Québec. Le taux de coronavirus mesuré dans les égouts de la capitale a doublé au cours de la dernière semaine. La tendance est pourtant à la stabilisation – voire à la baisse – dans les autres villes où des mesures sont prises, soit Montréal, Laval et Gatineau.

À Montréal, la concentration mesurée dans l’intercepteur sud a diminué depuis une semaine, mais en revanche, elle a augmenté dans l’intercepteur nord. Ces résultats contradictoires semblent ainsi pointer vers une stabilisation. Dans la couronne nord, Laval aussi affiche une stabilisation, voire une légère baisse du signal de la COVID-19 dans ses eaux usées.

Quant aux tests PCR, les données rendues publiques mercredi par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) montrent que les cas ont augmenté depuis une semaine de 61 % dans la région de Québec, soit la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. Les cas n’ont augmenté que de 5 % dans le reste de la province. Depuis le début de juin, soit au début de la septième vague, la région de Québec affichait pourtant un taux de propagation similaire à celui du reste du Québec. Une cassure est toutefois survenue il y a une dizaine de jours, lorsque les cas se sont emballés.

Ainsi, pendant que les gens profitaient du retour des spectacles en plein air du Festival d’été de Québec ces deux dernières semaines, le virus gagnait du terrain dans la capitale.

En ce moment, les cas par tranches d’âge permettent de constater que la propagation est repartie à la hausse dans l’ensemble des groupes. La semaine dernière, une stabilisation des nouveaux cas semblait s’installer chez les moins de 60 ans. Mais au cours des sept derniers jours, la tendance est repartie à la hausse. C’est particulièrement le cas chez les jeunes adultes (20 à 39 ans), souvent premier groupe à observer des augmentations. Il reste donc à voir, si comme lors des six précédentes vagues, la propagation débordera chez les plus aînés, plus vulnérables.

Le réseau vers une stabilisation ?

Le Québec a rapporté mercredi une augmentation de 97 hospitalisations. Les 2057 personnes hospitalisées actuellement représentent une hausse de 16 % sur une semaine. De ce nombre, 57 se trouvent aux soins intensifs. Pour l’instant, le nombre de personnes hospitalisées risque de continuer à augmenter dans les prochains jours, le nombre d’admissions continuant à dépasser celui des sorties. En effet, on recense en moyenne 41 patients de plus chaque jour.

Or, dans ses nouvelles modélisations publiées mercredi, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) réitère s’attendre à une « stabilisation du nombre de nouvelles hospitalisations » dans les deux prochaines semaines.

Le nombre d’entrées à l’hôpital en lien avec le virus atteindrait « environ 180 par jour ». Cela constitue néanmoins une hausse par rapport aux dernières projections de l’organisme. La semaine dernière, celui-ci prévoyait 160 nouvelles hospitalisations par jour.

Au total, l’Institut s’attend à une « stabilisation des lits [ordinaires] occupés par des patients COVID », pour atteindre un nombre situé entre les niveaux 3 et 4 définis par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), soit environ 1900 lits. Dans le meilleur scénario, on atteindrait 1688 hospitalisations d’ici deux semaines et dans le pire, 2139.

Fait à noter : 40 % des nouvelles hospitalisations sont « pour la COVID-19 » – la raison principale de l’admission à l’hôpital étant le coronavirus –, souligne l’INESSS. Le reste des patients sont admis en raison d’autres motifs, mais sont déclarés positifs au virus une fois sur place, en raison de la forte transmission communautaire. Le nombre de patients admis pour la COVID-19 a chuté depuis l’arrivée d’Omicron. Durant les premières vagues, il oscillait entre 70 % et 80 %.

« Ça s’explique surtout par le fait que les gens sont vaccinés, mais aussi que les variants Omicron BA.1 à BA.5 ont tendance à donner des maladies moins sévères. La donne a changé », lance à ce sujet le DAndré Veillette, chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.

Bilan quotidien

Les 14 nouveaux décès rapportés mercredi ont porté la moyenne quotidienne calculée sur sept jours à 15. La tendance est en hausse de 36 % sur une semaine. À l’instar des derniers jours, le nombre de travailleurs absents en raison de la pandémie a aussi augmenté. Ils étaient 7211 mardi à devoir s’isoler. Les 2354 nouveaux cas rapportés mercredi ont quant à eux porté la moyenne quotidienne à 1971. La tendance est ainsi en hausse de 24 % sur une semaine. La part des tests PCR positifs à la COVID-19 demeure élevée, à 15,8 %. En plus des cas dépistés par tests PCR, 1325 personnes ont rapporté ces derniers jours avoir obtenu un résultat positif à un test rapide. Le Québec administre en moyenne 11 900 doses de vaccin par jour. Il s’agit surtout de personnes de 55 ans et plus recevant une quatrième dose. À ce jour, 83,6 % des Québécois ont reçu deux doses, 52,8 % en ont eu trois et 15,9 %, quatre.

— Pierre-André Normandin et Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.