Alimentation

Le vin en canette gagne doucement le Québec

Les ventes de vin en canette ont explosé aux États-Unis, passant de 2 millions US en 2012 à 28 millions US en 2018, selon la firme Nielsen. L’engouement gagne également l’Ontario, où elles ont enregistré une hausse de 23 % cette année par rapport à l’an dernier. Dans la Belle Province, bien que la percée soit encore timide, la Société des alcools du Québec (SAQ) devrait augmenter le nombre de canettes de vin sur ses rayons dès l’été prochain.

« On voit de plus en plus de fournisseurs offrir ce type de produits, confirme Mathieu Gaudreault, porte-parole à la SAQ. Ce sont des produits que l’on voit beaucoup dans les salons. [En ce qui concerne les ventes], c’est assez timide, admet-il toutefois. Mais nous restons ouverts. »

Pour le moment, la société d’État offre à ses clients quatre types de vin en canette : deux blancs, un rouge et un mousseux. Trois d’entre eux proviennent de la Californie et l’autre vient de l’Australie. Ils sont vendus en format de 250 ml, ce qui équivaut à deux verres de vin. D’autres pourraient s’ajouter sur les tablettes d’ici un an, confirme M. Gaudreault.

L’offre devrait également se diversifier dans le rayon des vins des supermarchés IGA, où l’on retrouve actuellement un blanc et un rouge. « C’est très petit comme marché, souligne Anne-Hélène Lavoie, porte-parole chez IGA. On espère élargir la catégorie avec plus d’offres au cours des prochaines années. »

Les clients des dépanneurs Couche-Tard ne peuvent pas, pour le moment, s’y procurer des canettes de vin. Mais l’entreprise reste à l’affût pour trouver des produits intéressants dans ce créneau. « Nous n’en vendons pas pour le moment, mais nous regardons les différentes options présentes sur le marché et différents produits et opportunités à venir avec nos fournisseurs, assure Sandrine Paquet, gestionnaire marketing pour Couche-Tard.

« Ce segment [le vin en canette] se développe de plus en plus au Québec et nous suivons le tout de près dans les marchés plus développés, comme aux États-Unis. »

— Sandrine Paquet, gestionnaire marketing pour Couche-Tard

Succès en Ontario

Dans la province voisine, au Liquor Control Board of Ontario (LCBO), le contenant d’aluminium séduit. Les ventes de vin en canette ont atteint 3,7 millions. « La LCBO a observé une augmentation des ventes de vins en canette par rapport à l’année précédente, et nous avons élargi notre répertoire de produits pour répondre à la demande des consommateurs, a déclaré le service des communications de cette société de la Couronne ontarienne, dans un courriel envoyé à La Presse. Au cours de la dernière année, la LCBO a offert plus de 14 produits de vins en canette. Les vins mousseux et rosés ont été les produits les plus populaires dans cette catégorie. »

Groupe Triani

Convaincu que cet engouement gagnera le Québec, le Groupe Triani, une entreprise d’ici qui commercialise des vins en épicerie, a décidé de plonger dans l’aventure de la canette. Depuis la fin du mois d’août, il commercialise un moscato australien léger et effervescent à 6,5 % d’alcool. Pour le moment, le produit est offert dans 2000 points de vente (dépanneurs et supermarchés).

« Nous, on croit en ce format-là. C’est pratique et écologique. »

— Joannie Couture, vice-présidente et directrice générale du Groupe Triani

Un rosé devrait apparaître sur les tablettes au printemps.

Du haut de gamme en canette

Plus à l’est, en Nouvelle-Écosse, le vignoble Benjamin Bridge a commercialisé au début de l’été un pétillant naturel en canette. « On voulait entrer dans le monde de la canette avec un vin improbable », explique le Québécois Jean-Benoît Deslauriers, vinificateur en chef au domaine.

Il s’agit ici d’un vin nature qui n’a pas été filtré, sans sulfites, dont la fermentation se poursuit dans la canette. Plus léger, plus écologique, idéal pour le camping ou les pique-niques, le vin en canette présente plusieurs avantages, estime M. Deslauriers. Avec son pétillant naturel, il a produit 40 000 canettes pour un total de 10 000 L de vin. A-t-il l’impression d’avoir pris un gros risque ? « C’est un peu comme la capsule à vis [par opposition au bouchon de liège] dans les années 90, illustre-t-il. Ça a pris des interventions de la part de certains producteurs audacieux. »

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