Alimentation

Donne-moi des pinottes ou pas ?

Avec ou sans écale, salées ou non, en beurre ou en huile, les arachides sont la noix la plus populaire, si bien qu’elles cohabitent avec la plupart des ménages, et ce, partout dans le monde. Pourtant, certains miment la confesse quand ils avouent mettre du beurre d’arachide sur leurs rôties le matin. Ferions-nous erreur sur la pinotte ?

Botaniquement, les arachides sont des légumineuses. Contrairement aux fruits à coque, communément appelés noix, les arachides ne poussent pas dans un arbre, mais plutôt sur une plante comme celle produisant des haricots. Sur le plan nutritionnel, par contre, les arachides s’apparentent beaucoup plus aux noix, tant par leur teneur en protéines, en fibres, en vitamines et minéraux que par leur profil lipidique.

Alors que les noix se pavanent avec leur lot de gras insaturés – ceux qui ont tendance à abaisser le taux de cholestérol sanguin –, les arachides semblent tirer de la patte côté réputation. Pourtant, leurs gras sont aussi majoritairement insaturés. Cela dit, l’arachide contient tout de même un peu plus de gras saturés que les noix. Ce qui explique en partie pourquoi l’huile d’arachide est bonne pour la cuisson, voire la friture, contrairement à celle de noix qui devrait être utilisée à froid, vu sa fragilité à la chaleur.

LA RUMEUR COURT…

C’est vrai que salées, les arachides ne sont pas au meilleur de leur forme. Tout comme les noix, d’ailleurs. Puis, lorsqu’elles accompagnent des soirées bien arrosées au bar sportif du coin, elles baignent souvent dans la broue et la sauce Buffalo, plutôt que de vous rendre service avec leurs nombreux bienfaits.

Mais un autre aspect mène la vie dure aux arachides, l’aflatoxine. Il s’agit d’une mycotoxine, donc produite par une moisissure, qui peut se développer sur certains végétaux, comme les arachides, à même le champ. Le Fonds mondial de recherche sur le cancer affirme que l’aflatoxine a un potentiel cancérigène, principalement le cancer du foie. À noter que les céréales, les fruits séchés, les noix et les graines risquent aussi d’en être contaminés, quand l’entreposage de longue durée n’est pas adéquat, particulièrement dans les pays chauds et humides. Comme quoi le froid a parfois certains avantages.

LA RUMEUR RALENTIT

L’Agence canadienne d’inspection des aliments procède à des analyses régulières pour s’assurer qu’il n’y a pas de traces d’aflatoxine sur les arachides et autres denrées sujettes à en être contaminées. Faites aussi votre part et conservez-les au frigo, dans un sac en papier idéalement, pour éviter que de l’humidité se forme. D’ailleurs, les beurres et les huiles de noix devraient aussi être conservés au frigo. Puis, tassez du revers de la main les arachides et les noix qui présentent des signes de moisissure, de décoloration ou qui semblent avariées.

En ce qui a trait au choix nutritionnel d’un beurre d’arachide, le mieux est d’opter pour un beurre qui ne contient que des arachides et rien d’autre. Levez donc le nez sur le beurre d’arachide léger. Tout d’abord, retirer une partie du gras du beurre d’arachide n’est pas la meilleure idée qui soit. Pour la simple et bonne raison que la majorité de ceux-ci sont bons pour la santé du cœur et qu’on y ajoute habituellement du sucre pour pallier le manque de goût, causé inévitablement par la réduction en gras.

Puis, prenez garde aux beurres d’arachide un peu trop crémeux. Ceux-ci contiennent souvent des huiles végétales hydrogénées ou riches en gras saturés, comme l’huile de palme. Celles-ci font en sorte que l’huile ne se sépare pas de la pâte et que le beurre d’arachide se tartine à merveille en un coup de couteau. À ceux qui sont malhabiles pour mélanger la pâte et l’huile sans qu’elle éclabousse le comptoir, placez votre pot de beurre d’arachide à l’envers dans le frigo, à condition de bien fermer le couvercle !

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