L’Impact

Dzemaili s’en va

Le milieu de terrain suisse retourne à Bologne pour des raisons « sportives et personnelles ».

« J’avais envie de travailler avec lui »

L’entraîneur Rémi Garde accepte la décision de Blerim Dzemaili de quitter l’équipe

Blerim Dzemaili et l’Impact, c’est déjà fini. En marge de la présentation du personnel d’entraîneurs, hier, Rémi Garde a confirmé que le milieu de terrain suisse avait demandé un retour à Bologne pour des raisons « sportives et personnelles ».

L’Impact ne s’opposera pas à l’exigence du joueur désigné, qui n’aura disputé que 22 matchs de saison, avec une récolte de 7 buts et de 10 passes décisives.

« Il est difficile de donner une position ferme et définitive. Mais quand un joueur vient exprimer son souhait de ne pas être à un endroit, et même si j’avais envie de travailler avec lui... On peut logiquement en déduire qu’il ne sera pas là », a annoncé Garde.

Arrivé au mois de mai, Dzemaili a connu de bons débuts à Montréal avant de décliner en fin de saison. Outre la fatigue physique, conséquence d’un manque de repos depuis plusieurs saisons, le Suisse composait également avec l’éclatement de son mariage.

Cette nouvelle donne familiale – il est père d’un jeune garçon – et la perspective de disputer la Coupe du monde ont donc favorisé la demande d’un retour en Europe. Évidemment, la décision de Dzemaili – qui n’était que prêté par le club italien – oblige l’Impact à se pencher sur un dossier supplémentaire au cours de cet hiver de reconstruction.

« Le choix de Blerim n’est pas quelque chose que l’on souhaitait voir arriver, a précisé Joey Saputo. Mais quand je me suis assis avec Rémi, nous avons tous les deux compris la situation. On s’est dit qu’on allait faire le nécessaire pour lui, mais qu’en même temps, ça devenait une opportunité de recruter d’autres joueurs. »

Car, sans surprise, Saputo a convenu qu’il était nécessaire « d’avoir un plan B » afin de « remplacer un joueur de ce calibre-là ». La piste la plus évidente pointe vers la cour bolognaise, où le nom de l’international algérien Saphir Taider a déjà été avancé. Assis à la droite de son président, Garde a confirmé que le profil du milieu relayeur de 25 ans était intéressant. Il serait cependant sur l’écran radar de plusieurs clubs allemands et turcs.

« Pas une page blanche »

Jusqu’ici, le mercato montréalais est donc d’un calme plat par rapport à certains clubs ayant raté les dernières séries éliminatoires. Seuls quelques noms, le dernier en date étant celui de l’attaquant uruguayen Rodrigo Aguirre, viennent pimenter l’actualité de l’Impact.

Arrivées

Gardiens Clément Diop, James Pantemis, Jason Beaulieu

Défenseurs Thomas Meilleur-Giguère, Jukka Raitala

Défenseur/milieu de terrain Raheem Edwards

Départs

Gardien Eric Kronberg (retraite)

Défenseurs Ambroise Oyongo, Laurent Ciman, Hassoun Camara (retraite), Shaun Francis

Milieux de terrain Patrice Bernier (retraite), Andrés Romero, Hernan Bernardello

En partance

Gardien Maxime Crépeau

Milieu de terrain Blerim Dzemaili

Il suffit d’ailleurs de jeter un œil sur les réseaux sociaux pour comprendre qu’une certaine angoisse a déjà gagné bien des partisans du bleu-blanc-noir. Pour les plus inquiets d’entre eux, Saputo et Garde ont un mot : même si rien n’a été encore annoncé, l’équipe mène plusieurs dossiers de front pour combler des lacunes apparentes dans chacun des secteurs de jeu. Et si le camp débute effectivement dans 12 jours, la première fenêtre des transferts reste ouverte jusqu’au mois de mai.

Évidemment, rien n’aurait valu un puzzle assemblé dès les premières semaines de janvier… « On n’est pas devant une page blanche, a illustré Garde. Dans les heures ou jours qui viennent, il y aura peut-être des signatures qui vont se faire. J’ai dit que, dans un monde idéal, j’aurais aimé avoir mon équipe au complet, [tout le monde] frais et dispos, dès le premier camp d’entraînement pour la roder techniquement et tactiquement. Mais on est toujours dépendant du mercato. »

Garde et ses hommes mettent le cap vers Orlando aujourd’hui dans le cadre de l’Évaluation des espoirs de la MLS. Le repêchage, dans lequel l’Impact possède les quatrième et septième choix, aura ensuite lieu le 19 janvier à Philadelphie.

« Le repêchage arrive avec des possibilités de faire des transactions intraligue, a rappelé Saputo, qui n’est nullement inquiet par la tournure du mercato. Avec le changement de coach, ça prend du temps de mettre en place ce que l’on veut faire. Je me suis assis avec Rémi, Adam [Braz], et ils m’ont transmis de la confiance par rapport à l’effectif qu’ils veulent mettre en place. Je me sens très bien avec leur plan, mais c’est normal qu’on n’en divulgue pas trop. »

Un personnel expérimenté

Joël Bats est le nom le plus connu parmi le personnel d’entraîneurs concocté par Rémi Garde et officiellement dévoilé hier.

L’homme de 61 ans a connu une brillante carrière comme gardien à Sochaux, Auxerre et surtout avec le Paris Saint-Germain. Il a aussi revêtu le maillot de la sélection française à 50 reprises entre 1983 et 1989. Petit clin d’œil de l’histoire, c’est lui qui était titulaire face au Canada lors de la Coupe du monde de 1986, au Mexique.

À sa retraite, l’homme, qui n’a rien perdu de sa chevelure impressionnante, s’est tourné vers le métier d’entraîneur, notamment auprès des gardiens. À Lyon, lors des 17 dernières années, il a côtoyé les Grégory Coupet, Hugo Lloris ou Anthony Lopes. Il a aussi croisé Rémi Garde, qui a dirigé le club rhodanien entre 2011 et 2014.

« C’est quelqu’un en qui j’ai une grande confiance et qui m’a beaucoup aidé dans mon expérience d’entraîneur, a expliqué Garde. On sait ce qu’il a fait avec les gardiens de but à Lyon, et je voulais m’appuyer sur lui, ici. »

Après autant d’années dans ses pantoufles lyonnaises, Bats a senti le besoin de donner une nouvelle orientation à sa carrière d’entraîneur des gardiens. Au-delà du désir de gagner, aux côtés de son ami, le Français souhaite vivre une expérience de vie différente au Québec.

« En premier lieu, je suis là pour l’aspect sportif et le reste est un plaisir secondaire. C’est vrai que j’aime les grands espaces, les États-Unis, le Canada, l’Amérique du Nord. Mais ce qui est excitant est de travailler dans un nouveau championnat qui progresse d’année en année. » 

« Je redémarre presque de zéro, je me dis que c’est un nouveau challenge avec une page blanche sur laquelle je vais écrire. »

— Joël Bats, nouvel entraîneur des gardiens de l’Impact

Son travail a d’ailleurs déjà débuté avec le visionnement des matchs disputés par les différents gardiens montréalais. Du coup, la hiérarchie est déjà définie pour le début de campagne : Evan Bush conserve son poste de numéro 1 tandis que Clément Diop agira comme doublure. Le duo local composé de James Pantemis et Jason Beaulieu complète le portrait.

« Tous nos gardiens sont d’âges différents avec un potentiel différent même s’il y a des marges de progression plus ou moins importantes. Je suis là à leur entière disposition. »

Maxence Flachez, ancien joueur ayant fait l’ascenseur entre la Ligue 1 et la Ligue 2 française, a été nommé entraîneur adjoint. Au terme de sa carrière, il a travaillé au sein des structures lyonnaises en tant qu’entraîneur des moins de 19 ans, puis de l’équipe réserve.

Wilfried Nancy apporte un savoir local, puisqu’il faisait partie du personnel de Mauro Biello depuis janvier 2016. « Vous savez que je viens de la France. Je connaissais bien sûr Rémi Garde et tous les adjoints. Quand j’ai su qu’il y avait une opportunité de travailler ensemble, c’était très intéressant, a souligné le seul rescapé de l’ère Biello. Ce qui m’a plu, c’était le discours lors de notre première rencontre. C’est super pour moi. »

Finalement, Robert Duverne occupe le poste de préparateur physique. Celui qui a croisé Garde à Lyon et à Aston Villa possède une vaste expérience, que ce soit en club ou au sein de l’équipe de France (2006-2010). Il a quitté le RC Lens (Ligue 2) dans les derniers jours.

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