2017 leur appartient

Étienne Dupuis

Le baryton, très demandé à l’international, tiendra le rôle de Pink dans l’opéra-événement Another Brick in the Wall de l’Opéra de Montréal

Au cours des prochains mois, Étienne Dupuis aura deux nouveaux rôles à jouer : celui de Pink, dans la très attendue production Another Brick in the Wall de l’Opéra de Montréal, et celui de père, puisque son premier enfant doit naître au début mars.

« La première chose qu’il faut savoir sur Another Brick in the Wall, c’est que ce sera avant tout le spectacle de Julien Bilodeau, le compositeur, et de Dominic Champagne, le metteur en scène, dit-il. Dans cette production, Roger Waters est plutôt comme un parrain, un président honoraire. Oui, The Wall est son œuvre, mais cet opéra, c’est une nouvelle œuvre. »

Ces jours-ci, le baryton en est à sa sixième écoute de l’enregistrement qui a été réalisé lors de la première lecture de l’œuvre par l’Orchestre Métropolitain, récemment, sous la direction d’Alain Trudel.

« La composition de Julien Bilodeau est vraiment réussie et il y a encore deux mois de travail qui vont permettre de la peaufiner, dit-il. De petits détails vont changer avec ce que nous ferons sur scène. Nous avons fait quelques journées de tournage, car il y aura beaucoup de projections, et je peux aussi vous dire que le concept de Dominic Champagne est très fort. »

Un « vrai » opéra

Pour l’instant, au moins 10 représentations sont prévues et plus de 17 000 billets ont été vendus. Le chanteur insiste sur le fait qu’il s’agit d’une œuvre complètement nouvelle, basée sur The Wall, et non d’un simple calque de l’album avec des voix lyriques soutenues par un orchestre.

« Vocalement, il y a des passages qui sont restés très près de l’original, mais d’autres où c’est vraiment du chant classique. C’est de l’opéra. Quand les chœurs chantent, ça décoiffe, mais ça ne sonne pas comme des haut-parleurs dans un stade lors d’un concert rock. »

« Il faut que les gens arrivent au spectacle en se disant : “Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre” plutôt que “J’espère que ça va ressembler à l’œuvre de Roger Waters”. »

En raison de conflits d’horaires, Étienne Dupuis n’a pu rencontrer Roger Waters en même temps que les créateurs du spectacle lorsque ces derniers ont visité le fondateur de Pink Floyd.

« C’est certain que The Wall parle beaucoup de la célébrité et de ses effets, mais il y a aussi tout un aspect sur la montée du fascisme et à quel point c’est facile de se mettre à détester ce qu’on ne connaît pas. J’ai des répliques très dures dans le spectacle, où je demande s’il y a des Juifs dans la salle, s’il y a des gais, et je crie : “Against The Wall”. Dans le contexte politique actuel, c’est tout à fait pertinent. »

D’ici la première du spectacle, Étienne Dupuis sera père d’un petit garçon. C’est d’ailleurs en compagnie de sa conjointe, la soprano australienne Nicole Car, que le baryton a rencontré La Presse. Les deux artistes lyriques, qui mènent chacun de leur côté une belle carrière internationale, se sont rencontrés alors qu’ils chantaient dans Eugène Onéguine, à Berlin, il y a deux ans. Ils chanteront de nouveau ensemble, en Australie, dans une version concert de Thaïs, en juillet prochain.

SON ACTUALITÉ

L’opéra Another Brick in the Wall, une production de l’Opéra de Montréal, sera présenté en première mondiale à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts du 11 au 27 mars.

Le baryton participera à la soirée-bénéfice des Jeunesses Musicales du Canada le 4 avril au MBAM.

Il poursuit une reluisante carrière internationale avec des rôles dans Les feluettes au Pacific Opera Victoria ; dans La reine de Chypre au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris ; dans Don Carlo du Deutsch Oper Berlin et dans Thaïs à Opera Australia, notamment.

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