Mixologie

Monsieur Cocktail

à la maison

Depuis plusieurs années, Patrice Plante perfectionne l’art du cocktail, une passion qu’il a développée de façon autodidacte. Son savoir-faire, ce gentleman mixologue de Québec le communique désormais avec son École de mixologie, qui vient d’étendre ses activités à Montréal et à Sherbrooke.

La Presse a rencontré Patrice Plante tout juste avant le premier cours officiel de son École de mixologie à Montréal, dont les formations se dérouleront quelques fois par mois sur la mezzanine du Bar Le Palco, situé à Verdun. Il était accompagné par son partenaire, Manuel Perrier, qui dirigera les activités de l’école à Montréal.

C’est un coup double pour le jeune entrepreneur, qui étend ainsi ses activités à Sherbrooke (à l’atelier culinaire le Cul-de-poule), après avoir lancé en octobre dernier son école à Québec, à L’Atelier, où il occupe le poste de chef mixologue. « On est vraiment excité, c’est incroyable ! », explique le dynamique jeune homme qui a aussi lancé à l’automne sa boutique Monsieur Cocktail où on peut se procurer sirops, amers et divers outils.

DU JOURNALISME À LA MIXOLOGIE

C’est en touchant au journalisme gastronomique que Patrice Plante est tombé amoureux de la restauration. En 2011, celui qui travaillait aussi dans le domaine du web pour le gouvernement décide de faire le saut en allant étudier en cuisine à l’École hôtelière de la Capitale. Il est aussi un des fondateurs de la première heure de Tripes et Caviar.

Par la suite, il désire parfaire son savoir-faire en matière de cocktails. Mais il réalise vite que l’offre de formations est quasi inexistante au Québec et peu adaptée à la vague de mixologie qui enflamme la planète.

« J’ai fait comme au poker, je suis allé “all in” et j’ai rempli mes cartes de crédit pour aller voir les meilleurs barmen autour du monde. C’est comme ça que j’ai appris le métier. » — Patrice Plante

De Tokyo à Londres, en passant par New York, San Francisco et Paris, le jeune homme visite les endroits où la mixologie est en effervescence et apprend les bases du métier. Par la suite, il se rendra aussi à la Havane et au Mexique, question d’explorer différents aspects culturels du cocktail.

DÉMOCRATISER LA MIXOLOGIE

Tout ce bagage allié à son expérience de chef mixologue à L’Atelier – sans compter les nombreuses compétitions auxquelles il a participé – , Patrice Plante le concentre dans 10 formations qu’il a conçues. Des cours qu’on peut suivre à la carte (au coût de 70 $, qui comprend dégustation et bouchées) ou, dès l’automne prochain, en formule session à prix d’ami. Les cours sont donnés par des professionnels du milieu, que le mixologue (qui enseigne aussi quelques cours) a minutieusement choisis.

Ainsi, le cours Cocktails 101 s’attarde aux bases de la mixologie : les outils, l’équilibre d’un cocktail, les sirops, les types de verre, l’importance de la glace (oui oui !). D’autres cours sont dédiés à des grandes familles de spiritueux (whisky et scotch, gin et vodka…), aux sirops, à la cuisine élémentaire ou aux techniques de l’art du cocktail.

« L’école est là pour donner de la théorie, oui, mais aussi tout un bagage d’histoires sur le métier de barman. Chaque cours est donc une initiation à des domaines qui touchent la mixologie. Oui, on peut former des professionnels, mais ce qu’on veut surtout c’est permettre aux gens de devenir “ monsieur Cocktail “ à la maison », explique M. Plante.

Bref, on est loin des cours où on vous apprendra à faire des Sex on the beach ou des Zombies avec des jus en conserve ! Patrice Plante s’est donné comme mission de mettre de l’avant le côté « culinaire » de la mixologie, où on utilise des ingrédients frais et de qualité.

« On s’intéresse tellement à la cuisine depuis 15 ans, mais pas du tout à ce qu’on boit ! On boit encore des jus concentrés… On veut vraiment élever l’art du boire à un autre niveau – bref, faire de la cuisine, mais dans son verre ! », explique-t-il.

À cette image, la boutique Monsieur Cocktail ne vendra jamais des produits tout faits, mais plutôt des bases de qualité – faites avec des produits locaux – pour créer de délicieux cocktails, comme ce tonic québécois à l’argousier et thé du labrador qui sera bientôt lancé.

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