Coûts de chauffage

L’électricité presque aussi abordable que le gaz naturel

Aura-t-on un hiver chaud ou froid ? Tombera-t-il plus ou moins de neige qu’à l’habitude ? Cet hiver, c’est la météo qui aura le dernier mot sur notre facture de chauffage parce que le prix des principales sources d’énergie n’a pas beaucoup varié par rapport à l’an dernier.

Encore cette année, le gaz naturel est la source d’énergie qui permet de chauffer au meilleur prix une maison type de 158 m2. Mais son avance sur l’électricité s’est considérablement raccourcie, en raison de l’augmentation de tarif obtenue par le distributeur Gaz Métro et du coût du marché du carbone.

Variation du coût depuis l’an dernier

Électricité : + 0,7 %

Gaz naturel : + 4,5 %

Mazout : inchangé

Comparaison des coûts de chauffage par année

Électricité : 1560 $

Gaz naturel : 1539 $

Mazout : 1721 $

Source : Hydro-Québec

Cette comparaison vaut pour le coût de l’énergie seulement. Si on ajoute les frais d’acquisition et d’entretien d’un système de chauffage au mazout ou au gaz naturel, comme préfère le faire Hydro-Québec, l’électricité devient alors la source d’énergie la moins chère.

C’est vrai, selon l’analyste en énergie Jean-François Blain, mais il faudrait aussi ajouter les redevances d’abonnement qui s’appliquent aux clients d’Hydro-Québec et de Gaz Métro. Avec cet ajout pour la période de chauffage (180 jours), l’électricité et le mazout sont à parité, calcule-t-il.

Avec les années, l’électricité continue d’augmenter sa domination comme source d’énergie la plus utilisée dans le secteur résidentiel au Québec.

Le chauffage compte pour au moins 50 % de la facture annuelle d’électricité dans une maison tout électrique. Le chauffe-eau (20 %), les électroménagers et les appareils électroniques (18 %) suivent.

Parts de marché

Électricité : 78 %

Bois et combinaison de bois : 9 %

Biénergie : 4 %

Mazout : 4 %

Gaz naturel : 4 %

Autres : 1 %

Source : Hydro-Québec (2014)

Mais la géothermie commence tranquillement à se faire une place dans le tableau. C’est encore marginal, mais le principe est mieux connu et plus de gens s’y intéressent.

« Il y a de plus en plus de gens qui se construisent des maisons en pensant à plus long terme et à la valeur ajoutée d’un système de géothermie », explique Marc-Antoine Audy, ingénieur et associé chez Induktion Géothermie, une entreprise de Québec.

Le coût d’un système de géothermie, qui varie entre 20 000 $ et 50 000 $, et même davantage, se rembourse tout seul à long terme. « Nos clients ne choisissent pas entre des plinthes électriques et la géothermie, explique-t-il, mais entre un autre système de chauffage central, comme une thermopompe, qui n’est pas beaucoup moins cher que la géothermie. »

Le remplacement des systèmes de chauffage central arrivés en fin de vie alimente aussi une demande croissante pour la géothermie, souligne Nathalie Tremblay, présidente de Marmott Énergie.

La petite entreprise de Montréal offre à ses clients de financer l’installation d’un système géothermique en contrepartie d’une mensualité fixe, transférable en cas de vente de la propriété. Les mensualités varient entre 100 $ et 250 $ par mois pour le chauffage et la climatisation, selon la superficie de la maison.

À ce coût, la géothermie est concurrentielle avec l’électricité et même le gaz naturel, selon Nathalie Tremblay.

Selon la Coalition canadienne de l’énergie géothermique, la part de marché de la géothermie est de moins de 1 %.

Des maisons de moins en moins gourmandes

Consommation d’énergie pour le chauffage (en gigajoules)

Maisons unifamiliales et jumelées  2001/2011/2016

Maisons construites avant 1981 : 102,1/89,7/86,5

Maisons construites entre 1982 et 2001 : 65,8/63,7/62,8

Maisons construites après 2001 : ---/53,2/52,6

Source : ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec

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