SHINRIN-YOKU
VITAMINE VERDURE
La Presse
Il y a plus de 30 ans (1984), le psychologue Roger Ulrich publiait dans
la première étude randomisée (et largement citée depuis !) démontrant les bienfaits de la nature sur la santé. Il a comparé la récupération chez des patients hospitalisés après une intervention chirurgicale – la moitié avait vue sur un mur de briques, l’autre, sur des arbres. Les patients qui avaient vue sur des arbres avaient eu moins de complications, avaient consommé moins d’analgésiques et la durée de leur séjour avait été plus courte.Des chercheurs de l’Université du Kansas ont demandé à des participants de résoudre des tâches associées à la créativité avant et après une randonnée de trois jours en forêt. Les sujets ont été plus performants de 50 % après l’immersion en forêt, ce que les auteurs de l’étude expliquent par la théorie de la restauration de l’attention. Alors que les stimuli sont réduits, l’activité cérébrale des lobes frontaux (planification, langage, etc.) serait augmentée.
« Chez les personnes âgées, le fait d’habiter près d’espaces verts augmente la longévité de cinq ans », dit Mélanie Beaudoin, de l’INSPQ, en citant une étude japonaise. Selon des chercheurs danois (2005), les personnes vivant à plus d’un kilomètre d’espaces verts considèrent leur santé comme moins bonne et disent vivre plus de stress que les autres.
Des chercheurs de l’Université Stanford ont comparé les effets sur l’humeur d’une marche de 90 minutes dans un grand parc et dans les rues du centre-ville. Chez les promeneurs dans la nature – et pas ceux dans la ville – , l’activité dans le cortex préfrontal (associé aux idées dépressives) a été diminuée. Des chercheurs britanniques qui ont comparé la marche en forêt et la marche en centre commercial ont noté une baisse du niveau de dépression chez 71 % des sujets en forêt, contre 45 % chez les autres.
Une mycobactérie nommée
, présente dans la terre, pourrait stimuler le système immunitaire, selon des chercheurs en neurosciences de l’Université de Bristol, en Angleterre (2007). La augmente le taux de sérotonine dans le cerveau des souris. Elle améliore la cognition, la régulation de l’humeur et aide à mieux gérer le stress et l’anxiété. L’effet est présent lors de l’inhalation ou de l’ingestion. Chez l’humain aussi ?Des chercheurs suédois ont soumis des participants à des situations stressantes (test de mathématiques et simulation d’entrevue d’embauche). Ceux-ci ont vu leur fréquence cardiaque revenir plus rapidement à la normale lorsque placés, pendant 15 minutes, dans une salle de réalité virtuelle (scène de forêt et sons d’oiseaux) plutôt que dans une salle standard.
Un arbre produit de l’oxygène pour quatre personnes et, en ville, peut intercepter 20 kg de poussière/an. Sur un site situé sous la cime des arbres, la température peut être réduite de 4 à 8 °C par rapport à la température sur un site ouvert. Les arbres réduisent également le taux de rayons ultraviolets et, indirectement, le risque de cancer de la peau.
Montréal est composé à 80 % de surface bétonnée, indique Mélanie Beaudoin, de l’INSPQ. Dans les zones où les espaces verts sont prédominants (90 %), la prévalence de troubles mentaux est moindre par rapport aux zones sans verdure (10 % d’espaces verts), selon une étude néerlandaise. Troubles anxieux : 18/1000 contre 26/1000. Dépression : 24/1000 contre 32/1000.
Sources : INSPQ,
, Medical News Today, ScienceDaily