Dominique Brown
Natif de Québec, Dominique Brown a étudié en informatique, mais il n’a pas terminé son cégep : il en a été expulsé. C’est à la même époque, à 21 ans, qu’il a fondé sa première entreprise, le studio de jeux vidéo Beenox, en 2000. Rien ne semblait alors le destiner à faire fortune dans le chocolat. En 2012, il vendait son entreprise avec l’intention de prendre une année sabbatique.
« J’ai regardé du côté du commerce de détail parce que ça me fascinait. J’aimais tout le côté marketing, l’innovation et le contact avec le client. »
— Dominique Brown
En 2013, il a donc acheté Chocolats Favoris, une entreprise familiale fondée en 1979 qui comptait alors trois chocolateries dans la région de Québec.
« Quand j’ai acheté, mon intention n’était pas de travailler dans la chocolaterie à temps plein. Pour moi, c’était un simple investissement. Je croyais d’abord que j’allais retourner dans le domaine de la technologie après mon congé, mais je m’ennuyais tellement en sabbatique que j’ai décidé de me donner le défi, avec mon équipe, de réinventer le modèle d’affaires des chocolateries. Je suis quelqu’un qui a un très fort esprit entrepreneurial et qui se passionne pour la croissance. »
Ils ont alors procédé à une réflexion pour revoir l’image de marque, l’expérience en magasin et les produits. Une première chocolaterie avec le nouveau concept a ouvert ses portes à Québec en 2013. Aujourd’hui, l’entreprise compte 23 magasins, dont deux en Ontario et un en Colombie-Britannique. Pour être en mesure d’approvisionner ce réseau, la fabrique de chocolat de Québec a été agrandie, avec une nouvelle chaîne de production.
« L’objectif est de doubler la taille de l’entreprise toutes les années, dit Dominique Brown. Cette année, on voulait ouvrir des magasins à l’extérieur du Québec, et c’est chose faite avec l’Ontario et la Colombie-Britannique. On espère ouvrir notre première chocolaterie à l’extérieur du Canada l’an prochain. »
« Énormément de place pour l'innovation »
Chocolats Favoris a aussi lancé la fondue au chocolat en conserve vendue dans les supermarchés IGA et Metro, un produit qui remporte un énorme succès. L’entreprise était déjà reconnue, depuis des années, pour sa crème glacée trempée dans le chocolat véritable grâce à une recette dont le secret est précieusement gardé. On a étendu cette formule à 12 parfums.
« La crème glacée enrobée est notre produit vedette, dit-il. Ça n’a rien à voir avec les enrobages de piètre qualité que l’on retrouve un peu partout dans les bars laitiers. Et à ce que l’on sache, nous sommes les premiers au monde à avoir produit une fondue au chocolat en conserve. Il suffit de mettre la boîte dans l’eau bouillante et le contenant sert ensuite de plat de service. »
Pour l’entrepreneur, qui a fait ses premières armes dans le milieu très innovateur du jeu vidéo, le potentiel de créativité qu’apporte le chocolat est attirant.
« L’aspect créatif du travail est important pour moi. C’est une nécessité pour que je m’accomplisse. »
— Dominique Brown
« Et le chocolat, c’est plus qu’un aliment, c’est un matériau. Il y a tellement de choses qu’on peut faire avec le chocolat, les possibilités sont infinies. Il y a énormément de place pour l’innovation. C’est ce qui m’a attiré », ajoute Dominique Brown.
Selon lui, le modèle d’affaires de son entreprise est garant de son succès.
« Notre modèle d’affaires est unique. C’est un croisement entre une glacerie haut de gamme et une chocolaterie, ce qui nous permet de bien fonctionner 12 mois par année. Normalement, les chocolateries fonctionnent bien de Noël à Pâques et les glaceries fonctionnent bien l’été. En combinant les deux, on s’assure d’avoir des ventes toute l’année. »
Dominique Brown, qui a aussi été nommé parmi les 10 personnalités Infopresse de 2016, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
« On est partis à la conquête du monde, dit-il. J’ai l’intention que Chocolats Favoris devienne une fierté québécoise, un nouveau fleuron qui va s’étendre partout sur la planète. On parle beaucoup, ces temps-ci, des fleurons québécois qui ont changé de mains. On oublie parfois qu’on peut aussi en créer de nouveaux. J’ai l’intention que ce soit le cas avec Chocolats Favoris, et pour y arriver, ce qu’il faut, c’est une vision claire et une équipe exceptionnelle. »