Festival

Quatorze films de Cannes à Cinemania

Quatorze films vus au Festival de Cannes, sept au TIFF et trois à la Mostra de Venise, dont La vérité mettant en vedette Juliette Binoche et Catherine Deneuve, font partie des œuvres présentées dans la cadre du 25festival Cinemania, qui aura lieu à Montréal du 7 au 17 novembre. C’est la première fois que Catherine Deneuve et Juliette Binoche sont réunies au grand écran dans ce film d’Hirokazu Kore-eda. Parmi les autres titres annoncés hier, notons Alice et le maire avec Fabrice Luchini en maire de Lyon désemparé, Chambre 212 avec Chiara Mastroianni et Benjamin Biolay, ainsi que Roubaix, une lumière avec Léa Seydoux et Sara Forestier. Un zoom sera proposé sur la comédienne d’origine belge Marie Gillain, qui accompagnera les films Les affinités affectives, Toutes nos envies, Marie et Ni pour, ni contre (bien au contraire).

— André Duchesne, La Presse

Prix de la danse de Montréal

Paul-André Fortier récompensé, la danse urbaine brille

La neuvième remise des Prix de la danse de Montréal a mis en lumière l’incroyable diversité de la scène montréalaise en danse, alors que les danses urbaine et jeune public y ont été spécialement récompensées, et qu’un pionnier, Paul-André Fortier, a vu son impressionnante carrière saluée.

Il a fermé sa compagnie Fortier Danse-Création à la fin de l’année dernière, après plus de 40 ans d’existence. Le chorégraphe et danseur Paul-André Fortier a été récompensé du prestigieux Grand Prix de la danse de Montréal, hier, qui est accompagné d’une bourse de 25 000 $. Il succède ainsi à Crystal Pite (2018), Daniel Léveillé (2017) et Édouard Lock (2016), entre autres.

À 71 ans, et avec plus de 45 années de danse dans le corps, l’artiste, qui a créé une soixantaine d’œuvres au cours de sa prolifique carrière, était un choix tout indiqué pour ce prix, lui qui vient de déménager à Cacouna, dans le Bas-du-Fleuve, où il poursuit divers projets créatifs, dont une performance à partir d’un tableau de Marc Séguin et des projets d’écriture. 

« La création, pour moi, c’est loin d’être terminé. Je crois que c’est quelque chose qu’on ne peut pas arrêter. »

— Paul-André Fortier

L’annonce de son prix a été accueillie par une ovation sentie dans l’Espace Françoise Sullivan de l’Édifice Wilder. « La danse contemporaine m’a avalé tout rond ; elle m’a affranchi de bien des carcans, m’a rendu ma liberté. Elle m’a ouvert grand les portes de l’art et de la création », a déclaré M. Fortier, visiblement touché par cet hommage rendu par ses pairs.

La danse urbaine sous les projecteurs

Il aura fallu du temps pour que la danse urbaine sorte de l’ombre. Avec deux prix soulignant le travail de ses artisans, on peut dire qu’elle gagne finalement en légitimité. D’abord, la chorégraphe Alexandra « Spicey » Landé, une « figure majeure de la danse hip-hop montréalaise », selon Francine Bernier, directrice de l’Agora de la danse, a été reconnue pour la puissance de sa démarche chorégraphique avec le prix Découverte, soulignant plus spécifiquement la qualité de sa pièce In-Ward, présentée au MAI en janvier dernier, et qui sera reprise à l’Agora en mars 2020.

« J’aime le mot découverte, car il fait partie de moi depuis ma découverte de Montréal enfant, puis de la danse urbaine et du hip-hop, une forme à travers laquelle j’ai trouvé mes idéaux, ma voix. »

— Alexandra « Spicey » Landé

Le prix pour la diversité culturelle et les pratiques inclusives en danse a récompensé, ex æquo, deux compagnies qui ont, chacune à leur manière, contribué à décloisonner la danse urbaine, soit la pionnière Destins Croisés, fondée il y a 15 ans par Ismaël Mouaraki, et les jeunes nouveaux Tentacle Tribe, troupe menée par Elon Höglund et Emmanuelle Lê Phan.

« La diversité, c’est le cheminement de ma vie, du Maroc à la France au Québec, je la vis et l’incarne dans ma danse, une danse d’ouverture, de mélange, de diversité », a dit M. Mouaraki.

Jeune public, patin et cie

C’est la chorégraphe Hélène Langevin, qui se consacre à la création jeune public depuis près de 20 ans avec sa compagnie Bouge de là, qui a reçu le prix de la meilleure œuvre chorégraphique pour la très réussie À travers mes yeux. « La danse jeune public est une discipline à part entière qui demande des interprètes très polyvalents. L’enfant a toujours été mon fil conducteur, mon univers, j’adore créer des œuvres qui vont les interpeller », a déclaré la chorégraphe. À travers mes yeux sera diffusée à la Maison Théâtre tout le mois de décembre.

C’est une compagnie qui explore de nouveaux territoires scéniques, Le Patin Libre, qui a reçu le prix Diffusion internationale. Offrant des spectacles mariant avec originalité patin sur glace et danse contemporaine, la compagnie a tourné entre 2018 et 2019 dans 17 villes de cinq pays européens, avec ses trois productions, Glide, Vertical Influences et Threshold. Absent, son fondateur Alexandre Hamel a déclaré sur une courte vidéo travailler à une « belle proposition adaptée et abordable pour le Québec », un clin d’œil aux difficultés qu’a eues la compagnie à se produire à Montréal, avec ses propositions qui entrent mal dans les catégories traditionnelles.

Brianna Lombardo, pour sa part, a reçu le très mérité prix Interprète, alors que le jury a reconnu sa pratique empreinte de rigueur, d’humilité et de générosité, sa justesse d’expression sur scène et son instinct incroyable. « Elle fait œuvre dans l’œuvre », a souligné le jury. On a pu voir la danseuse dernièrement dans des œuvres de Caroline Laurin-Beaucage (Ground), Martin Mession (Innervision) et Frédérick Gravel (Period Rooms). Elle a tenu à remercier sa famille, ses amis et la communauté de la danse, elle qui n’était pas certaine de la façon de retrouver la danse après avoir donné naissance à des jumeaux, il y a quelques années. « La danse, c’est comme être à la maison pour moi », a-t-elle ajouté.

Finalement, c’est Marie-Andrée Gougeon, engagée dans le projet artistique Daniel Léveillé Danse, qui a reçu le prix Gestionnaire culturelle, alors que Jack Udashkin, administrateur en danse qui a notamment été directeur de la danse du Centre national des arts et directeur général et artistique de La Chapelle, a vu sa foisonnante carrière soulignée avec le prix Contribution exceptionnelle.

Les Prix de la danse de Montréal ont été créés en 2011 par la chorégraphe Marie Chouinard afin de saluer l’excellence des artistes en danse qui se sont produits sur les scènes montréalaises, dans ce cas entre le 1er juillet 2018 et le 30 juin 2019.

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