Mon clin d'œil

— La tension monte entre Washington et Pyongyang.

— Ah... J’pensais que Washington jouait contre Toronto.

Gala Arista 2017

Un autre rendez-vous manqué pour la diversité

Au Québec, le débat sur les immigrants, surtout les minorités visibles, est de plus en plus explosif. Or, dans cette ambiance tendue, la 40e édition du Concours provincial Arista a dévoilé les 27 finalistes de ce tremplin fabuleux pour la relève d’affaires québécoise. Point délicat, la diversité est absente de cette liste !

Rapidement, Diversité artistique Montréal (DAM), l’organisation qui défend, entre autres, la diversité culturelle dans les arts et la culture, à Montréal, est montée au créneau avec un communiqué virulent qui montre du doigt les résultats tronqués de ce plus prestigieux événement de la Jeune chambre de commerce de Montréal (JCCM).

Objectivement, comment peut-on ne pas avoir une meilleure représentation des Québécois issus de l’immigration, particulièrement des minorités visibles, dans un concours comme l’Arista, alors qu’ils sont dynamiques dans le monde des affaires ? Selon l’Indice entrepreneurial québécois de 2016 produit par le Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship du Québec,le taux des propriétaires des entreprises parmi les immigrants est sensiblement le même que pour l’ensemble de la population, avec un écart positif considérable pour les immigrants sur le plan des intentions et des démarches pour créer une entreprise. Plus encore, cet Indice affirme que « les répondants immigrants ont presque deux fois plus de chance de se retrouver parmi les chefs de file que les non-immigrants ».

Cela dit, dans cette affaire, on ne peut pas présumer la mauvaise foi ou la mauvaise volonté de la JCCM, une organisation respectée dont 25 % des membres sont issus de la diversité ethnoculturelle. Une organisation qui affirme que, sur les 401 candidatures reçues pour l’Arista 2017, 70 étaient issues de la diversité ethnoculturelle.

Justement, si les discriminations qui accablent les minorités visibles sont documentées dans notre société, sur le terrain, elles sont aussi le résultat de gigantesques malentendus ou maladresses évitables.

Visiblement, c’était le cas de la cuvée 2017 de l’Arista. Indéniablement, le processus de sélection mis en place par la JCCM n’a pas permis de refléter minimalement la réalité du terrain. Il faut l’améliorer.

Une polarisation dommageable

Pour vous dire, le Québec n’avait absolument pas besoin de ce genre de quiproquos qui nourrissent gratuitement la controverse, alors que la bataille fait rage à notre Assemblée nationale entre ceux qui réclament mordicus une commission sur le racisme systémique et leurs adversaires qui s’y opposent férocement. Cette logique de la défiance et de l’affrontement qui perdure ne fait que polariser l’opinion publique et radicalise les positions des uns et des autres.

Aussi, et on ne le répétera jamais assez, au Québec, beaucoup d’efforts sont déployés dans le domaine de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion.

Pourtant, plusieurs voix considèrent qu’une initiative importante manque à cet édifice : la promotion volontariste d’une meilleure représentation de la diversité ethnoculturelle au sommet de notre société, car elle influencera grandement l’inclusion des Québécois issus de l’immigration et diminuera les tensions liées à de tels enjeux.

Tout bonnement, au Québec, la majorité n’est pas exposée à une représentation positive de la diversité ethnoculturelle dans notre société, car elle ne la voit tout simplement pas, surtout sur nos écrans ou à travers des rendez-vous prestigieux, comme l’Arista 2017 ! Ainsi, les immigrants, particulièrement les minorités visibles, sont considérés à tort comme un fardeau sur le dos des Québécois. Cette aberration ne prive pas seulement notre société d’un talent fou, mais elle est aussi la source de la précarisation de la situation économique des immigrants, depuis les années 80. Résultats des comptes, la ghettoïsation des minorités visibles s’accélère dans notre société avec son lot de maux sociétaux qui mettent en danger notre avenir commun. Sur tous les plans !

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.